Spencer : Behind the Curtains

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Après le magnifique Jackie (2016), Pablo Larrain s’attaque à une nouvelle figure emblématique et aimée de tous : Lady Diana. On retrouve dans ce nouveau biopic une Kristen Stewart méconnaissable dans ce rôle difficile et maintes fois repris de Lady Di. Ce biopic intense et plus psychologique que ses prédécesseurs sur la Princesse de Galles fait beaucoup parler. Focus sur Spencer :

Si vous cherchez un biopic sur la vie passionnante bien que tragique de Diana Spencer, passez votre chemin. Spencer prend place en décembre 1991, où la famille royale s’apprête à passer les fêtes traditionnelles ensemble. Malgré les tromperies du Prince Charles connues de tous, Diana se doit de jouer son rôle au sein de la famille royale. Le film tourne donc autour d’une seule période, courte mais fatidique pour la royauté. 

Spencer : Behind the Curtains

Everything all set up

Le film n’en reste pas moins passionnant se concentrant sur cette figure de martyr que fut Diana au sein d’une famille qui n’était pas la sienne. On le comprend simplement, que cette famille ce n’est pas la sienne, face à toutes ses traditions ancrées dans le passé, son besoin incessant de fuir pour retrouver les Noëls qu’elle avait tant aimés ou bien de protéger ses fils de ce besoin de se dédoubler afin de plaire aux autres. Face à cette famille vivant dans une époque où Diana ne s’y reconnaît plus, chacun de ses mouvements, de ses paroles alimentent ce sentiment oppressant, personnifié par la musique de Johnny Greenwood. Cette musique, c’est celle qui nous guide tout au long du film pour ressentir cet étouffement que vivait la Princesse chaque jour, enfermée dans des traditions qui n’étaient pas les siennes. 

Spencer : Behind the Curtains

Magnet of Madness

Spencer est si oppressant qu’il pourrait même nous faire penser à un film d’horreur, tant par sa musique qui nous noie sous les sentiments de Diana ou encore la mise en scène de ce château et de ses couloirs froids qui nous font presque penser à ceux de Shining. Face à l’immensité terrifiante de ces lieux, il en vient même à causer des hallucinations à Lady Di, guidée par des apparitions fantomatiques de Anne Boleyn, deuxième épouse du roi Henry VIII d’Angleterre.

Ces apparitions font directement référence aux ancêtres Spencer, faisant le parallèle entre les deux femmes liées par le même sort d’accusation d’infidélités. Cette sensation de trahison de la part de Charles se présente également sous la forme d’un collier de perles, collier offert par ses soins à son amante puis à son épouse. Ces perles sont connues pour être la symbolique de la pureté et de la sérénité, deux émotions opposées à celles que Diana ressent, étranglée par ce collier ou par une famille qui la regarde sans la comprendre. 

Spencer : Behind the Curtains

A Spencer curse

Spencer est la fable tragique d’une femme se retrouvant prisonnière d’une vie qui ne lui ressemble pas. Malgré le fait que le film se concentre sur une période si courte de la vie de cette femme, Pablo Larrain arrive à retranscrire à travers les couleurs ou encore la musique, les sentiments et les pensées de Diana, victime d’une famille insensible. C’est le nom de Spencer qui résonnera le plus, celui avec lequel elle n’a besoin d’être personne d’autre qu’elle-même.

Spencer, disponible dès aujourd’hui sur Amazon Prime.