Le Croque-Mitaine : un film d’horreur trop classique pour totalement convaincre…

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Après avoir dirigé Host en 2020, le réalisateur anglais Rob Savage est de retour cette semaine avec son deuxième long-métrage : Le Croque-Mitaine. Adapté d’une nouvelle de Stephen King, le long-métrage est emmené par Chris Messina, David Dastmalchian et les jeunes Sophie Thatcher et Vivien Lyra Blair. Sans être totalement déplaisant, Le Croque-Mitaine est une proposition extrêmement classique.

Le Croque-Mitaine : classique mais efficace

Difficile de faire plus classique que Le Croque-Mitaine. Le film de Rob Savage est une adaptation qui évite soigneusement de prendre des risques. Le cinéaste s’enferme dans une proposition extrêmement conventionnelle, que ce soit dans ses thématiques ou sa mise en scène. Dès le départ, le pitch n’offre pas une approche révolutionnaire. C’est une énième histoire de monstre, de fantôme, qui traumatise une famille dysfonctionnelle en se servant de ses peurs, de ses faiblesses et de ses blessures. Cette dernière va donc devoir se serrer les coudes et se retrouver pour affronter cette menace paranormale, traduction évidente des traumatismes passés qui découlent du décès prématuré de la figure maternelle. Bref, rien de bien nouveau.

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Le Croque-Mitaine est donc une œuvre standard, usuelle, voir même banale. Difficile de réellement se prend au jeu face à des pérégrinations réchauffées, des ressorts horrifiques téléphonés et un dénouement prévisible. Difficile pour la tension de réellement s’immiscer dans le cœur et l’esprit du spectateur averti, qui va déjouer toutes les potentielles pirouettes du cinéaste. En découle un film d’horreur trop sage, qui pourtant, adapte parfaitement les thématiques universelles de Stephen King.

La peur du noir

Parce qu’effectivement, Le Croque-Mitaine veut jouer avec nos peurs primales. Rob Savage reprend les approches de Stephen King en représentant le monstre qui se cache dans le noir, la créature qui se dissimule sous notre lit d’enfant ou dans notre placard mal éclairé. Des inquiétudes intemporelles et primaires à la force d’impact indéniable. En ça, le potentiel horrifique est évident. Utiliser la noirceur des ténèbres comme terrain de jeu a de quoi séduire. Et quelques effets de style fonctionnent. Notamment lorsque la petite Vivien Lyra Blair (au demeurant impeccable dans son rôle) se balade dans les couloirs sombres de la maison avec sa lampe en forme de lune. Décor original, objet qui interagit avec les personnages et le monstre avec un certain malice.

le croque mitaine film Le Croque-Mitaine : un film d'horreur trop classique pour totalement convaincre...

On peut également souligner la séquence d’ouverture, lorsque le personnage de David Dastmalchian va à la rencontre de nos protagonistes pour se faire aider. Une mise en situation assez classique, mais qui représente parfaitement la notion du mal qui s’immisce par le biais de la mort dans l’esprit de nos héros, dérobant ainsi sous leurs pieds le fragile équilibre qui les maintenait à flots. Tout ça pour dire que Le Croque-Mitaine est sauvé par ses thématiques passionnantes, très pertinentes, mais pas totalement développées. Le Croque-Mitaine est un film d’horreur grand public on ne peut plus classique, pas totalement détestable, pas totalement convaincant.