Jumanji : retour sur le classique de 1996 avec Robin Williams

0
465

Alors que ce mercredi sort un reboot de Jumanji, porté par Dwayne Johnson, Kevin Hart et Jack Black, il est d’usage de faire un retour sur le premier du nom, sorti en 1996 sous la direction de Joe Johnston, avec l’inégalable Robin Williams.

Un film d’aventure grandeur nature

Joe Johnston, qui s’est illustré il y a quelques années avec Captain America – First Avengers, s’est fait connaître par le prisme des films pour la jeunesse, avec notamment Chérie j’ai rétréci les gosses. Avec Jumanji, le cinéaste est pourtant parvenu à sortir de cette case qui lui était affublée en réalisant un divertissement intemporel et intergénérationnel. 

jumanji 1995 1 cliff and co Jumanji : retour sur le classique de 1996 avec Robin Williams

Ce qui marque dans Jumanji, c’est cette capacité à rendre les fantasmes d’un enfant réel. Tous les jeux imaginés par nos esprits d’enfants qui affrontent lave, animaux sauvages, falaises abruptes, etc… sont matérialisés ici. Joe Johnston a rendu réelle toute l’imagination inventive qui naissait dans nos esprits naïfs. A la manière de Toy Story, c’est tout un monde imaginé par un esprit d’enfant qui se matérialise sous les yeux du spectateur, un fantasme assouvi à la manière des films de Steven Spielberg. C’est cette capacité à émerveiller qui donne à Jumanji cette dimension de film culte, un peu à la manière de Spielberg dans ses films. Ce décalage entre monde réel et monde fictif, qui convainc les spectateurs que ce dernier peut prendre le pas sur le premier. Les spectateurs oublient leurs mondes pour s’engouffrer entièrement dans cette création fictive qui permet à ce genre d’œuvres d’entrer dans la mémoire. Comme Jurassic Park, le monde de Jumanji superposé au notre devient plus lumineux, plus somptueux, plus dangereux mais donc beaucoup plus excitant en comparaison de la réalité du spectateur. Cette capacité à retranscrire le jeu est la force de Jumanji. Aidé par des décors sublimes, des animaux en tout genre, animés par les bons vieux animatroniques. 

 

Et bien sur : Robin Williams

Évidemment, Jumanji doit beaucoup à Robin Williams, encore une fois inégalable. Dans son personnage qui perd légèrement la boule, Robin Williams se glisse avec conviction et émotion dans son rôle. Coincé dans le jeu, Alan Parish (Robin Williams donc) aurait rapidement pu devenir un personnage agaçant. Le décalage entre les deux monde est clair, et le personnage est totalement déconnecté de la réalité. Cela offre quelques éléments comiques, mais également une certaine critique de notre société en perpétuelle évolution. Des changements trop rapides qui ne laissent pas le temps à l’humanité de s’acclimater. L’enjeu dramatique aurait pu s’arrêter là, le personnage devenant la figure paternelle pour les enfants, qui en retour l’aideront à s’adapter au monde extérieur.

Jumanji 1996 Jumanji : retour sur le classique de 1996 avec Robin Williams

Mais Joe Johnston offre au personnage un background subtil et intéressant. Le méchant est joué par Jonathan Hyde, qui joue également le père de Alan Parish. Cette double identité crée un véritable vecteur dramatique et émotionnel au personnage, à ce jeune enfant qui a fuit les normes de la société grâce au Jumanji, et qui voit des décennies après, toujours le mal dans la figure paternelle. Robin Williams parvient à capter l’émotivité de ce personnage et toute sa subtilité, pour dresser le portrait d’un homme détruit, mais qui garde encore espoir.

Film d’aventure pour la jeunesse, Jumanji offre néanmoins son lot de bonnes répliques humoristiques et surtout un concept des plus salvateurs. Véritable fantasme de gosse, le long métrage réalise la prouesse d’offrir un jeu grandeur nature pour petits et grands.