Shining (1980) – « All work and no play makes Jack a dull boy »
Jack est un écrivain avec le syndrome de la page blanche qui est embauché pour garder un hôtel reculé pendant l’hiver.
L’accent n’est pas mis sur le shining, le pouvoir télépathique de l’enfant, comme le laisse entendre le titre, mais sur l’aliénation graduelle d’un individu. On s’égare sans cesse dans ce métrage : dans cet hôtel spacieux, dans ce dédale imposant et dans la psyché des personnages. Stanley Kubrick fut tellement perfectionniste qu’il se montra cruel envers Shelley Duvall pour la pousser véritablement dans ses retranchements, mais cette attitude aurait également provoqué des troubles mentaux. J’encense rarement la performance d’un acteur car c’est un lieu commun béjaune, voire une lapalissade, mais ici, je loue volontiers les prestations du binôme d’interprètes tant elles sont exceptionnelles et riches en toquades. Sans oublier, le miston qui est admirablement inquiétant, surtout lorsqu’il converse avec son auriculaire. La fin est vraiment sensationnelle car elle laisse libre cours aux élucubrations les plus farfelues.
Popeye (1980) – « Y’a qu’un truc que je me souviens de mon p’pa. Il me jetait tout le temps en l’air mais il était jamais là pour m’rattraper »
Popeye succombe aux charmes d’Olive qui est promise à un certain Brutus et il recherche son p’pa.
Ce film (ou cette chose) est d’une stupidité confondante. Les contrepèteries, le lexique et le phrasé si particuliers de Popeye n’empêchent pas de considérer le spectateur comme une fleur de nave avec des répliques ineptes. L’intérêt d’en faire une comédie musicale est fort douteux, surtout pour les quelques rares chansons que cette production possèdent. Les personnages sont ridicules, par exemple les avant-bras irréalistes du protagoniste. De plus, les effets spéciaux sont miteux : la pieuvre en carton est bien la seule chose qui m’ait amusé dans ce film. Les interprétations sont navrantes et caricaturales pour exprimer l’aspect comique, mais cela ne fonctionne pas. C’est à se demander comment Robin Williams a-t-il pu accomplir une telle filmographie avec un tel rôle séminal. Le doublage français est horrible tant on ne comprend pas un traître mot de leurs jactances. Bref, visionner des cartoons de dix minutes plutôt que ce supplice d’une heure cinquante.