Vice-versa (2015) – « Vous demandez-vous parfois ce que les gens ont dans la tête ? »
Cinq émotions sont personnifiées. Lorsque Joie et Tristesse s’égarent dans l’esprit de leur hôte, celle-ci perd toute liesse.
Pete Docter se la joue fin pédopsychiatre en représentant des sentiments sous forme anthropiques. Le métrage narre le fait de sortir de l’âge tendre pour atteindre la puberté avec un concept novateur et original. Vice-versa et est une expérience unique dans le sens où il pousse allègrement à l’introspection. Tout est symbolisé dans la cérébralité (les souvenirs, les îles de personnalité, etc). Le running gag de la publicité pour du dentifrice, la morosité de Tristesse comme cette réplique « le film rigolo où le chien meurt ? », l’irascibilité de Colère et l’exploration des esprits des autres humains : tout est cocasse. Puis, vient l’ami imaginaire qui est un reliquat d’une enfance moribonde, il est parvenu à me bouleverser profondément, car il y a des pans de l’intrigue qui sont fondamentalement mélancoliques comme quand l’œuvre aborde les réminiscences d’un passé davantage radieux. Chaque détail est magistral dans les méandres de l’inconscient de la jeunette par exemple le studio de cinéma mettant en scène les rêves.
Premier rendez-vous ? (2015) – « Ça ne peut pas être son petit ami, enfin, c’est encore un bébé »
Lorsque Jordan propose à Riley de l’emmener à la patinoire, les esprits de ses parents sont complètement chamboulés.
En seulement quelques minutes dynamiques, ce court-métrage parvient à itérer les procédés du film de référence. Le message est patent, il serait l’habit ne fait pas le moine car l’équanimité, voire la léthargie apparentes, l’adolescent se révélera un véritable passionné de musique. De plus, l’humour y est drôlement efficace. Néanmoins, les réactions des émotions m’ont paru quelque peu incongrues pour un simple baiser.
Vice-versa 2 – « Quand on grandit, on ressent moins de joie »
Avec la puberté débarque Anxiété qui mettra tout en œuvre pour se débarrasser des cinq émotions élémentaires.
Le lore s’enrichit avec une palette neuve d’émotions, mais aussi la parade des futurs métiers, la salle des projections, la faille du sarcasme et j’en passe. Il y a une parodie fort cocasse de Tourniquet de La Maison de Mickey. On pourra dévorer Vice-Versa 2 maintes fois tant il foisonne de traits de génie. Neuf ans plus tard, le principe est toujours aussi ingénieux. Il y a même une réplique cinglante contre le conformisme « Tant qu’on aime ce qu’aiment les autres, on aura un tas d’amis ». Néanmoins, le métrage aurait dû laisser davantage de temps d’exposition aux autres nouvelles émotions car Anxiété prend énormément de place.