La Planète des Singes (1975) – « J’ai toujours pris les humains pour des animaux sans importance »
Deux astronautes atterrissent sur Terre dans un futur où des singes intelligents dominent les humains.
Doter de la parole les hommes de l’avenir est une grossière erreur car, dans les films, cela faisait comprendre leur primitivité qui ne dépassait pas la condition de vulgaire animal, ici, ça sert davantage le sujet qui est l’esclavage. Le McGuffin n’évolue pas, il change constamment d’épisode en épisode, ce qui augure un scénario excessivement versatile. Néanmoins, on notera des allusions sagaces au racisme dont une référence au Ku Klux Klan et une réplique alléguant que tous les humains se ressemblent, phrase xénophobe déjà maintes fois entendues pour parler des populations asiatiques et africaines.
La Planète des singes – « Et vos singes ne protestent pas contre ce traitement ? »
C’est dégradant de traiter ainsi les humains. Comme nous, comme pour eux.
Suite à un accident spatial, Leo se réveille sur une planète sibylline où les singes ont supplanté l’homme en tant qu’espèce dominante.
N’étant ni un bon film de son auteur qui ne semble pas le moins du monde concerné tellement le résultat est impersonnel, ni même tout simplement un bon film de science-fiction, Tim Burton n’a pas su reproduire l’exploit de Batman : Le Défi, c’est-à-dire transiger remarquablement avec le studio, comme quoi l’argent dénature le talent. La vacuité thématique règne dans cette œuvre. Quelle idée inepte d’avoir accordé la parole aux humains. Mark Wahlberg est comme à l’accoutumée peu expressif, voire monolithique, loin du charisme de Charlton Heston. La fin, bien que davantage similaire à celle du roman, est moins grandiose que la mouture de 1968, mais comment l’égaler ? Néanmoins, les grimages sont tellement réussis qu’on en trouverait presque Helena Bonham Carter avenante.
La Planète des singes – Les Origines – « Attention, humains pas aimer singes intelligents »
Des scientifiques font des essais pharmaceutiques sur des chimpanzés. L’un d’eux devient très intelligent.
Réexploitation astucieuse de l’intrigue de La conquête de la planète des singes, on encense ce paradigme de spectacle fort sagace, poignant et épatant par la puissance dramatique, l’émoi qui n’est en aucun cas banni par l’ambiance anxiogène et la prouesse technique d’Andy Serkis. Le métrage possède deux mérites : celui de ne jamais tenter de rivaliser avec son modèle et celui de complètement omettre le remake de Tim Burton. L’œuvre propose une réflexion intéressante sur la déontologie scientifique : est-ce moral d’expérimenter sur des animaux ? L’intensité du récit atteint son apogée lors de la scène où César articule l’adverbe « Non ». C’est quasiment un sujet similaire dans chaque film qui est pointé, mais ici c’est particulièrement savoureux, c’est-à-dire la perversité et la bestialité du genre humain par exemple en les invectivant d’« abrutis de macaques », en les tenant en laisse ou en les électrocutant par pur plaisir.