Focus sur Bad Boys

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Bad Boys (1995) – « Je suis pas Wesley Snipes »

Si j’étais gay, j’aurais choisi d’autres rideaux

Deux flics amis à l’existence et aux méthodes différentes devront élucider un meurtre et un vol d’héroïne.

Lorgnant énormément du côté de L’Arme fatale et de Le Flic de Beverly Hills, le scénario sans être foncièrement original demeure efficace. Les dialogues font fréquemment mouche et ils sont inoubliables comme celui quant à la consistance d’excréments de canidés ou le lien entre l’union matrimoniale et le sexe. Michael Bay signe ici sa première œuvre et cela le démangeait déjà de tout faire exploser. Néanmoins, cela ne vole pas toujours fort haut, par exemple cette interrogation sur une éventuelle flatulence malencontreuse. Bref, un paradigme sensationnel de buddy movie.
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Bad Boys II (2003) – « Une thérapie sert à lever des problèmes, pas sa thérapeute »

C’est quoi une érection ?

Johnny fait circuler de l’ecstasy dans des macchabées. Mike tire accidentellement dans le postérieur de Marcus. Ce dernier ne voit pas d’avenir avec un coéquipier aussi puéril.

Tout le monde s’en contre-flûte de cette histoire de drogues, le réalisateur ne se préoccupe que de tout faire exploser, il y a une pléthore de fusillades décérébrées, en somme, c’est deux heures et demie de bruits. Le métrage reprend les codes du pire des clips de rap : les protagonistes fanfaronnent, ils jactent abondamment, les automobiles, les armes tape-à-l’œil et les danseuses lascives aux tenues moulantes se déhanchant foisonnent. Comment justifier sa durée titanesque ? L’incursion cubaine de la fin semble totalement hors de propos et elle ne sert qu’à donner de l’action aux spectateurs aisément divertis. Néanmoins, le film possède quelques répliques hilarantes et la scène avec les rats qui copulent en missionnaire est tellement stupide qu’elle m’a amusé. Bref, encore un sale coup du cinéma décadent de Michael Bay.
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Bad Boys for Life – « T’as toujours tes petites pilules bleues ? »

– T’as viré un gamin de dix ans ?
– Il m’avait traité de tête de gland

Un motard sibyllin tire sur toutes les personnes liées à l’arrestation d’un homme du cartel.

Légèrement plus sérieux et moins vulgaire, Adil El Arbi et Billal Fallah apportent un souffle nouveau à la franchise. Leurs scènes d’action sont sacrément plus lisibles que celles de Michael Bay. Mais l’esprit des deux opus précédents est inchangé et – je vous rassure – l’humour débile est encore de mise. Les dialogues contiennent des vannes qui fusent à un rythme déroutant et des interactions fort savoureuses entre les deux protagonistes. Le spectacle fonctionne toujours, à défaut d’étonner. Néanmoins, le personnage incarné par Martin Lawrence s’apparente à de la propagande chrétienne car il vante les valeurs de cette religion : Dieu, la famille et les tueries, c’est mal.