Fast X : la saga turbo-nanar est bien de retour !

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Initialement, Justin Lin devait revenir une sixième fois dans la licence pour mettre en scène Fast X. Mais face à ses divergences avec la star Vin Diesel, le cinéaste a préféré abandonner le navire. Universal a donc appelé en urgence le réalisateur français Louis Leterrier pour diriger ce onzième opus de la saga Fast & Furious. Un choix de marque puisque notre frenchie a déjà supervisé des grosses machines hollywoodiennes comme L’Incroyable Hulk (2008), Le Choc des Titans (2010) ou encore Insaisissables (2013). Le voilà donc à la tête de Fast X :

Fast X : toujours plus long, toujours plus con

On est de retour. Deux ans après Fast and Furious 9, la licence de Vin Diesel est une nouvelle fois à l’affiche pour faire vrombir ses moteurs. Cette fois, le récit de Fast X se connecte avec Fast Five. La famille de Dominic Toretto se retrouve aux prises avec un nouveau méchant plus terrible que tous les autres : Dante Reyes. Incarné par Jason Momoa, en roue libre totale (on y reviendra plus tard), ce nouveau vilain veut venger la mort de son père : Herman Reyes (Joaquim de Almeida). Pour se faire, il a décidé de s’en prendre aux proches de Dom, et de les assassiner pour faire souffrir ce dernier. Un postulat de départ sous forme de série B violente et bourrine, quoi de mieux pour débuter Fast X ?

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Plus réussi que le précédent volet, Fast X emploi une nouvelle fois la formule habituelle : grosses cylindrés, scènes d’action qui défient la gravité, et bons sentiments dégoulinants. On y est, on est de retour avec Vin, et c’est toujours aussi con.

Le what the fuck est au rendez-vous

Avec ce nouvel opus, Louis Leterrier parvient à trouver un juste équilibre entre un premier degré inhérent à la licence et un humour bouffi parfois plutôt malin. Mais le mot d’ordre de ce onzième épisode c’est sans doute le What the fuck. Fast X surprend parfois par son incrédulité et son désarroi face à certaines séquences. Louis Leterrier emmène volontairement le film dans une dimension farfelue, fantaisiste, incongrue et presque parfois absurde. De nombreuses scènes sont dépourvues de sens, illogiques, incohérentes voir totalement irrationnelles. Ce qui donne un rendu parfois un peu déconcertant.

En témoigne cette séquence totalement WTF où nos personnages rencontrent Bowie (Pete Davidson). Une scène dans laquelle Han (Sung Kang) ingurgite des space-cakes, où Roman Pearce (Tyrese Gibson) porte une ceinture de billets, s’embrouille avec Tej (Ludacris) et lance de la poudre de magicien sans aucune putain de raison. Un passage lunaire qui rappelle les meilleurs moments de Michael Bay dans Transformers.

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Louis Leterrier appuie cette volonté de ne pas (trop) se prendre au sérieux en proposant des séquences d’action azimutées. On prend pour exemple tout le passage à Rome, où nos protagonistes tentent d’arrêter une bombe en forme de balle qui dévale les rues de la capitale italienne pour se loger dans le Vatican. Une scène là encore totalement tirée par les cheveux où l’objet ne s’arrête jamais. Une boule de métal folle qui jamais ne se loge dans un mur ou dans un véhicule et qui dévale une pente fictive pendant 10 bonnes minutes.

Une ambiance What the fuck appuyée par la prestation de Jason Momoa qui en fait des tonnes. Le comédien semble s’éclater dans son rôle de méchant. Il incarne un ennemi excentrique, bipolaire, étonnant, sorte de Jack Sparrow sous cocaïne. Laissant parler sa part de féminité, Jason Momoa compose un antagoniste original, singulier, et souvent extrêmement drôle.

Les Avengers

Il est clair que Fast X a la volonté de conclure cette aventure passionnante. Vin Diesel, de part ses choix scénaristiques, cherche à jouer avec la nostalgie de ses fans, en ramenant, petit à petit, absolument tous les visages de la saga (en témoigne une séquence post-générique qu’on ne spoilera pas ici). Fast X c’est un peu le Avengers de la licence. Des caméos dans tous les sens, des apparitions ici et là, effectivement, on est bien dans le début de la fin. Aussi, Louis Leterrier essaye de reconnecter ce dixième film aux bases de la saga. Ici pas de voyage dans l’espace, mais des courses de voitures traditionnelles dans les rues de Rio. Et franchement, ça fait du bien. Bon, vous aurez aussi, évidemment, votre lot de bordel et de foutoire numérique.

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Enfin, comme ses prédécesseurs, Fast X parvient à partager quelques onces d’émotion. Avec ses grands discours conservateurs sur la famille, Vin Diesel arrive à agripper le sentimentalisme des fans hardcores pour leur voler quelques frissons. Et on va pas se mentir, les quelques plans recyclés de Paul Walker issus de Fast Five ne laissent pas indifférents…