Avis aux claustrophobes en tous genres, fuyez pauvre fous ! Le 5 octobre prochain sort dans les salles obscures « Don’t Breathe : La maison des ténèbres », dont l’atmosphère risque d’en faire frémir plus d’un.
Synopsis : Rocky est une jeune adolescente prête à tout pour fuir, avec sa petite sœur, de son enfer familial. Pour se faire, celle-ci cambriole diverses maisons avec ses amis Alex et Money, sans toutefois gagner suffisamment d’argent pour quitter les cités de Détroit. Vient alors l’opportunité que les trois amis attendaient. Dans une maison occupée par un vieil aveugle solitaire, un pactole les attend, pouvant enfin les faire sortir de leur existence morose. Ceux-ci préparent alors leur dernier et ultime cambriolage. Cependant, l’aveugle en question s’avère être un redoutable adversaire, habité par une folie très profonde…
« Don’t Breathe : la maison des ténèbres », se caractérise par son efficacité dans l’écriture et sa minutie dans la réalisation. Dans cette ambiance digne d’un « survival horror », nous sommes servis par une mise en scène redoutablement performante. Qu’il s’agisse du cachet visuel sale et sombre de la maison, ou bien des plans séquences exacerbant les peurs claustrophobes, rien n’est laissé au hasard pour maintenir cette sinistre atmosphère.
Ce climat de peur réussit à créer une seconde force pour le film, qui est celle de l’identification aux personnages et à leur situation. Bien que certains aspects scénaristiques soient surréalistes, les circonstances dans lesquelles évoluent les protagonistes sont elles d’un réalisme saisissant. On en vient alors à imaginer quelles seraient nos propres réactions dans de si horribles conditions. Cette identification aux diverses situations est ainsi un véritable vecteur d’angoisse, jouant habillement avec les nerfs des spectateurs. On retrouve ainsi des scènes très audacieuses, notamment lors de l’affrontement des protagonistes et de leur tortionnaire dans une obscurité totale, obscurité conférant un avantage certain à l’antagoniste aveugle. Si l’on retrouve tout de même parfois quelques gimmicks propres aux films d’horreurs, « Don’t Breathe » a l’intelligence de ne pas tomber dans le cliché, ce qui est rudement agréable pour un film de ce registre.
Les jeunes acteurs choisis pour le film sont très bons dans leurs rôles respectifs. On aurait cependant gagné à développer légèrement les backgrounds des personnages, car hors-mis Rocky dont on nous expose subrepticement la vie quotidienne, nous n’avons rien pour nous attacher à eux. Stephen Lang (Avatar, Terra Nova) quant à lui, est absolument effrayant dans son rôle d’ancien militaire. Telle une force destructrice aveugle, celui-ci renverse admirablement la tendance en devenant le chasseur et non la proie de ses cambrioleurs. Lang est un véritable atout dans l’ambiance de ce film, rajoutant la touche finale dont la mise en scène avait besoin.
Une seule question subsiste désormais : doit on s’attendre à une suite ? Bien que l’intrigue principale soit entièrement résolue à la fin du film, un scénariste inspiré serait tout à fait capable d’imaginer une suite pour ce « survival horror ». Espérons donc que le film se suffira à lui-même, pour ne pas tomber dans le piège cynique de la licence d’horreur lambda. Mais peut-être est-ce de la médisance et qu’aucune suite ne viendra se superposer à cette très belle réussite de réalisation.