Oppenheimer – « Et, maintenant, je suis devenu le tueur, le destructeur des mondes »
Le docteur Oppenheimer rejoint le projet Manhattan qui vise à l’élaboration de la bombe atomique.
L’exercice du biopic s’ajuste au cinéma de Christopher Nolan plutôt que l’inverse. Le film a le mérite de rappeler que l’invention de cette arme de destruction massive est à l’origine d’un autre conflit autrement plus insidieux, c’est-à-dire la Guerre Froide et accessoirement de cette chasse aux sorcières qu’évoque l’œuvre que fut le maccarthysme. Cillian Murphy est absolument bluffant sans cesse tiraillé entre le désir ardent de faire progresser la science et le désamour envers un moyen de faire se tarir l’humanité. Mais il serait d’une moralité douteuse si au milieu de ces Américains plastronnant, se réjouissant et s’autocongratulant et de la liesse générale sur le bilan de plusieurs milliers de morts, il n’y avait pas ces scènes de traumatismes où les gens se désagrègent littéralement. Néanmoins, si j’encensais l’exhaustivité récemment dans un autre biopic Simone – le voyage du siècle, ici, je la déplorerais plutôt tant les détails insignifiants foisonnent comme les méandres de la recherche sur la fission nucléaire ou encore la romance totalement dispensable ; je dirais que le récit pouvait être amputé d’au moins une heure et on croirait une hagiographie, cela manque d’ambiguïtés et de nuances.
The Lost King – « Shakespeare séduit plus que la vérité »
Philippa Langley recherche ardemment la réhabilitation et la dépouille de Richard III.
Roi anathématisé par l’Histoire (c’est-à-dire les vainqueurs, les Tudor) mais qui avait d’excellentes idées par exemple l’imprimerie (considérée comme luciférienne) ou encore la présomption d’innocence (concept novateur). Les apparitions du souverain gourmé sur son cheval sont des plus cocasses. Un film qu’abhorreront les académiciens, les historiens et les universitaires tant ils en prennent pour leur grade. Néanmoins, si l’on apprend plus sur un dynaste injustement vilipendé, il faut être britannique ou Stéphane Berne pour trépigner devant le récit de la découverte de ses ossements.
Dalva – « Est-ce qu’il y a une différence pour toi entre aimer et faire l’amour ? »
Dalva devient une femme mais elle sera bridée par une relation incestueuse.
Cette première œuvre louvoie entre le drame infâme et le buddy movie davantage délassant. On retient surtout le traitement avec vergogne et retenue qui laisse hors-champ l’acte ignominieux pour relater les conséquences dirimantes. Le plus hallucinant dans le film, c’est l’érotomanie de l’héroïne vis-à-vis de son père, poussant le vice jusqu’à se faire jolie pour aller le visiter en prison. La déroutante Zelda Samson est une telle lapalissade dans ce rôle funambulesque.