Critique « Vendeur » de Sylvain Desclous

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Gilbert Melki et Pio Marmaï sont de retour le 4 mars prochain dans « Vendeur » sous la direction de Sylvain Desclous. Dans ce « road-movie » à la française, « Vendeur » nous fait découvrir de manière réaliste le monde si particulier des commerciaux.

Une histoire de famille sur fond de domaine commercial

Si le film aurait pu ne pas être vendeur de par son concept si particulier, c’est avec plaisir que l’histoire nous emmène dans cet univers commercial. Sobre et réaliste, « Vendeur » nous expose de manière efficace ce monde professionnel. Les speechs d’encouragement sont savoureux de réalisme et les combines de ventes sont toutes aussi amusantes les unes que les autres. C’est sur cette toile de fond que se développe l’intéressante relation de Serge (Gilbert Melki) et de son fils Gérald (Pio Marmai).

Serge est une véritable légende vivante parmi les vendeurs. Gérald lui, cherche à se remettre à flots dans le domaine de son père suite à la faillite de son restaurant. Nos deux protagonistes se retrouvent donc à travailler ensemble, pour le meilleur et pour le pire. Ces deux personnages suscitent l’intérêt aussi bien par leurs relations, que par leur évolution individuelle. La progression la plus intéressante est certainement celle du personnage de Serge. Cet homme s’avère particulièrement attachant, que ce soit par son combat contre ses démons intérieurs, ou bien par sa volonté de rédemption à travers l’accomplissement de son fils.

Des acteurs simples et efficaces

Gilbert Melki et Pio Marmaï retranscrivent parfaitement cette relation père/fils, qui expose à la perfection les discordes pouvant diviser les membres d’une famille, malgré leur amour réciproque. Gilbert Melki, dans son rôle de Serge, nous livre d’entrée de jeu une interprétation toute en retenue de son attachant personnage. De son côté, Pio Marmaï semble mettre un petit peu plus de temps à s’imposer à l’écran, mais nous livre au final (comme à l’accoutumée) une excellente performance une fois ses marques trouvées. Les acteurs secondaires sont également bons dans leurs rôles respectifs, mais l’action étant essentiellement focalisée sur Serge et Gérald, celle-ci laisse peu de place aux autres personnages pour se développer.

Gilbert Melki

Un « road-movie » à l’américaine en plein environnement français

Le film se construit de manière assez surprenante, tel un hommage aux bons « road-movies » dans lesquels sont spécialisés les américains, le tout dans des paysages industriels franco-français. Si cela est assez bancal en début de film, cette mise en scène semble de plus en plus confiante au fur et à mesure de l’histoire, jusqu’à finalement devenir totalement fluide et efficace. En dehors des aspects  » road-movie « , la mise en scène se construit de manière assez conventionnelle et fait plutôt bien son travail. Il est à noter que quelques moments du films dénotent encore d’un côté légèrement amateur. Néanmoins, cela ne nuit en aucun cas au film qui reste agréable à suivre et qui laisse présager un bel avenir pour ce jeune réalisateur. Pour conclure, « Vendeur » est un 1er film réussi et entraînant. Bien réalisé et servi par d’excellents acteurs, celui-ci manifeste un réel potentiel de Sylvain Desclous. Espérons donc que ce dernier reste sur cette lancée.