Critique du film Eiffel, l’amour avec un grand A

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©Pathé

A la réalisation de ce long-métrage, Martin Bourboulon. Il nous a habitué aux comédies romantiques avec Papa et Maman et sa suite. Le réalisateur change un temps soit peu de registre et s’attaque cette fois-ci à un « biopic » romancé sur le célèbre ingénieur et architecte qui érigea le plus grand monument parisien.

Synopsis : Venant tout juste de terminer sa collaboration sur la Statue de la Liberté, Gustave Eiffel est au sommet de sa carrière. Le gouvernement français veut qu’il crée quelque chose de spectaculaire pour l’Exposition Universelle de 1889 à Paris, mais Gustave Eiffel ne s’intéresse qu’au projet de métropolitain. Tout bascule lorsqu’il recroise son amour de jeunesse. Leur relation interdite l’inspire à changer l’horizon de Paris pour toujours.

Le film débute dans une pièce sombre, avec un silence de fond qui instaure un malaise. Eiffel sort du premier étage de le tour et nous découvrons à travers cette sortie l’immensité de la capitale parisienne du haut de la tour. Pour faire simple, nous sommes à la conclusion du film. S’ensuit une histoire évoquant l’ambition, l’amour mais surtout la construction de la célèbre Tour Eiffel.

Une réalisation brillante teintée d’obscurité

Il est intéressant de voir à quel point le film se démarque des autres productions françaises lorsque l’on analyse la réalisation soignée et inspirée. Tous les éléments sont réunis pour permettre à ce long-métrage de se démarquer grâce à la retranscription de l’époque, la multitude des plans et un acting de qualité.

Deux tons distincts semblent se dégager lors de notre vision du film. Une certaine intimité est présente tout au long du film afin qu’on puisse partager les doutes, la colère et le poids de cette lourde tâche qui incombe au personnage. Beaucoup de scènes de nuit sont présentes. Outre l’aspect sombre plutôt présent grâce aux scènes de nuit, le couple et toutes les scènes où notre duo est réuni, permettent d’apporter un certain rayonnement, une lumière bienvenue. Toutes ces séquences sont savamment dosées ce qui équilibre le film.

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Les plans séquences apportent une certaine justesse. La caméra est en permanence en mouvement, elle suit l’état d’esprit du personnage. Les effets spéciaux sont une réussite. On le doit notamment à la collaboration d’Olivier Cauwet qui a travaillé sur l’immense Blade Runner 2049, un monument d’esthétisme et une suite plus que respectable du légendaire premier opus.

Un casting réussi ?

Romain Duris n’est plus à présenter. Le héros de l’auberge espagnol enfile le haut de forme et le smoking pour interpréter un Gustave Eiffel colérique et ambitieux. Sous les airs d’un Hugh Jackman, il trouve une certaine justesse d’interprétation pour chacune de ces scènes. Il apporte cette époque moderne et rock dans un Paris de l’époque industrielle qui change très rapidement. C’est un caméléon qui réussit son adaptation notamment quand on passe des flashbacks au temps présent. Un Eiffel totalement crédible, avec un appétit insatiable pour les deux amours de sa vie, Adrienne et la Tour Eiffel.

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La jeune actrice de 25 ans, Emma Mackey révélée sur Netflix dans Sex Education est Adrienne. La franco-britannique est un choix judicieux. En effet, elle n’est pas encore identifiée par le grand public en France ce qui concorde bien le personnage mystérieux d’Adrienne. Son personnage un tant soit peu stéréotypé, est celui de la jeune bourgeoise souhaitant prendre un chemin différent en s’extirpant de son cocon privilégié. La particularité de la jeune femme est de pouvoir instiller une certaine forme de doute au sein du récit, elle est également le moteur d’ambition de Gustave Eiffel. On peut aussi la considérer comme personnage principal à certains moments de l’histoire. L’aspect mystérieux qui règne entre la fiction et réalité est amené grâce à ce personnage.

Verdict :

Martin Bourboulon signe un coup de maître avec cette réalisation. Le casting concorde parfaitement à l’époque avec des acteurs aux performances aussi simples qu’extrêmes par moments. Ils emmènent cette histoire idyllique et semée d’embuches dans l’endroit le plus haut de la capitale française. La bande sonore quant à elle, apporte un travail remarquable qui nous conforte dans l’immensité du travail qui a été accompli.  Il y a peut-être un sentiment d’exagération dans le thème romantique qui parfois prend un peu trop la place sur celui du sujet principal. Cependant, cela ne nuit pas à l’intérêt du film ni à la mise en scène somptueuse.

Sortie le 25 août 2021 au cinéma.