L’incroyable Mandy est disponible sur Netflix depuis le 5 février dernier. L’occasion de revenir sur ce film lunaire et unique, réalisé par Panos Cosmatos et porté par Nicolas Cage. Encore un rôle étonnant et détonnant pour le comédien, qui se lâche complètement.
Mandy : une œuvre unique en son genre
Pour son premier film, Panos Cosmatos a frappé très fort. Parce que Mandy ne ressemble à rien. Par ce statut de film unique, d’ovni cinématographique, le long-métrage va forcément diviser les avis, les ressentis, et les critiques. Loin d’avoir fait l’unanimité chez les spectateurs, Mandy est pourtant une œuvre radicale, visuellement sublime, qui offre une relecture intrigante des vieux concepts de violence gratuite et graphique. Si le scénario tient sur un timbre-poste, tout repose sur une esthétique léchée, sur un design tout en relief, presque parfois expérimental.
Mandy est un film ambitieux, que ce soit dans son contenu ou sa forme. Une odyssée vengeresse, féerique et cauchemardesque, qui doit beaucoup à la photographie sublime de son cinéaste. Les amateurs du cinéma de Nicolas Winding Refn ne seront pas dépaysés, tant Panos Cosmatos repose toute sa dimension d’auteur sur une approche visuelle renversante.
Une œuvre hallucinée et lunaire
Avec Mandy, Panos Cosmatos crie tout son amour au cinéma de genre. Il offre un fièr représentant d’un style cinématographique unique, décalé, dépravé, lunaire et surtout totalement fantasmagorique. Via un rythme volontairement lent, il va en laisser plus d’un sur le carreau. Certains crieront à la « branlette intellectuelle », à une posture formaliste parfois vide, à l’image des détracteurs de NWR (encore lui). Mandy est un film dégoulinant, hyperbolique, où tout est magnifié, iconisé, stylisé, avec énormément d’application.
Entre le rêve et le cauchemar, Mandy raconte son histoire, si simple en apparence, par un prisme romanesque et chimérique imposant. Panos Cosmatos met les deux pieds dans le plat et ne fait aucune concession. Il signe un film perturbant et hypnotique, qui va forcément diviser le commun des mortels. Mais pour les amateurs de belles images, de plans fixes, de contemplation, si tant est que la violence cinématographique ne dérange pas, Mandy est un parfait représentant de ce genre artistique.
Le maître Nicolas Cage
Et puis, Nicolas Cage y est renversant. Le comédien se lâche dans cet opus où il peut cabotiner librement, sans restriction, et se donner à cœur joie pour offrir encore plus de memes à l’internet. Au milieu de tous ses navets, nait parfois une œuvre en dehors du temps et de l’espace. Un cinéma indépendant de niche, sous les radars mondialistes du cinéma américain grand public. Une sucrerie inattendue, à l’image du récent Color out of Space, disponible sur Amazon Prime Video.
Il faut dire que dans Mandy, Panos Cosmatos lui offre un rôle à sa démesure. A la hauteur de sa folie, de sa grandeur et de son décalage permanent avec le tout venant hollywoodien. Il hurle, crie, souffre, se marre, et devient totalement timbré dans cette œuvre qui le met dans des postures à l’image de son talent. Un film bizarre pour un acteur étrange, pour une prestation loufoque, rocambolesque, abracadabrante et surtout totalement hallucinée.
Mandy est une série B passionnante. Les inspirations sont nombreuses, NWR et Carpenter en têtes. Visuellement superbe, porté par un Nicolas Cage habité, le long métrage permet une descente aux enfers qui se la pète un peu mais qui met en avant des concepts religieux et métaphysiques intéressants. C’est lent, beau, violent, intriguant, gore et inquiétant.
