Les mini-critiques de Trilaw : Black Phone, Piccolo corpo, Zaï zaï zaï zaï

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Scott Derrickson sort Black phone, un nouveau film d’horreur et Blumhouse continue à prodiguer de la matière au marché de l’épouvante, fidèle à son credo qui est d’allouer un budget modeste voire dérisoire en contrepartie d’une totale liberté artistique.

« Veux-tu voir un tour de magie ? »

À Hollywood, les majors préfèrent l’excentricité des gros moyens et des blockbusters à foison. Black Phone passerait presque alors pour vétuste. Il ne peut compter que sur la clairvoyance d’un script excellemment bien taillé et sur l’épaisseur de ses protagonistes.
Mais la brutalité ne commence pas avec cet insigne sous-sol, il y a l’ambiance de crainte instaurée par le géniteur ou encore le despotisme assuré par les petites brutes de l’école. Quant aux fameux appels provenant du téléphone, le réalisateur s’amuse savamment avec nos espérances et nos doutes ; sont-ce des rêves, des fantasmes, des hallucinations ou bien sont-ils réels ?

Piccolo corpo « Tu me fais peur. On ne donne pas un nom à ce qui est mort »

Avec un impératif artistique qui inonde chaque scène, Laura Samani met en exergue l’ambition qu’a une maman de parvenir à arracher son bébé mort-né des Limbes et de l’oubli. Un récit nébuleux et ensorcelant qui démontre une fantaisie particulière. Piccolo corpo s’écarte formellement du drame psychologique pour un périple insondable.
Néanmoins, le film est dépourvu de cette originalité, cette singularité qui parcourt le film et qu’on croyait éblouissante dans sa finitude.

Zaï zaï zaï zaï « On vote encore socialiste »

On tient en François Desagnat un très digne successeur à Quentin Dupieux (même si encore prolifique). Derrières ces attitudes burlesques, ce métrage jubilatoire aux dialogues fêlés met en exergue les dérèglements de notre hiérarchie, ajuste l’effigie d’une civilisation anxieuse et furieuse, où tout le monde paraît outrer de façon infructueuse.
Considérer un poireau comme une arme léthale, une discussion sur le format de bouteille Perrier qu’on pourrait introduire dans les fesses d’un gamin ou encore une adolescente se suicidant au milieu d’un repas familial sous un prétexte risible sont quelques unes du genre de loufoqueries qui ponctuent ce film. Néanmoins, le récit de Ramzy et Julie Depardieu est totalement inutile, inintéressant et peu inspiré.