Critique Les nuits de Mashhad, After yang

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Le film relate la série de meurtres survenue en Iran, de la puissance de la violence phallocratique.

Les nuits de Mashhad – « En moins de deux heures, il éliminait une femme corrompue »

Ali Abbasi a le mérite d’oser ce que quasiment personne n’a l’audace de faire : dénoncer frontalement la misogynie et l’intégrisme religieux ambiants de la nation iranienne. Le réalisateur se préoccupe davantage de l’analyse de la réaction de la société que des crimes. En effet, la majeure partie des gens montrés encensent les féminicides du meurtrier. Il n’empêche que la parodie de justice finale est affligeante mais étincelante pour le métrage. Le film se divisant en deux parties distinctes (l’enquête et le procès), Les nuits de Mashhad est irrémédiablement un fascinant miroir de la modernité d’un peuple.

After Yang – « On imagine que tout le monde veut devenir humain. Pourquoi ce serait mieux ? »

After Yang m’a évoqué un enfant disparu prématurément, ici, un fils androïde car il déploie un déluge d’émotion, d’aphorismes existentialistes et improbablement sur les vertus de la théine. Quand Yang cesse de fonctionner, c’est tout un pan de la famille qui défaille, si bien qu’il sera hors de question de le remplacer. Néanmoins Kogonada fait de sa préciosité excessive un maniérisme troublant.

Les huit montagnes – « Si les mots sont pauvres, la pensée l’est aussi »

Imaginez un film à la musique doucereuse et à la photographie somptueuse qui montre la montagne en nous remettant à une place davantage modeste. Imaginez un film où le garçon est le dernier enfant du village d’un patelin de quatorze habitants qui conçoit rêveusement et avec un soupçon d’anxiété ce que doit être une ville de dix mille citadins. Imaginez un film sur une fraternité masculine qui se combine à l’âge tendre et qui traverse les décennies étroitement liés.

Imaginez un film dont la sobriété est déconcertante et réalisé par un couple (dans la vie également) dont l’amour et la bienveillance sont communicatifs. Imaginez un film dont les deux heures vingt ne sont pas excessives car les plans même méditatifs ou contemplatifs sont nécessaires car elles indiquent son authenticité.