Ant-Man et la Guêpe Quantumania : une œuvre kitch, fluo et passablement ennuyeuse

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Après avoir mis en scène les deux premiers volets de la saga, Peyton Reed est de retour à la mise en scène de Ant-Man et la Guêpe : Quantumania. Premier chapitre de la phase 5 du Marvel Cinematic Universe (MCU), le long-métrage introduit le nouveau grand méchant de l’univers cinématographique Marvel : Kang le conquérant. Faisant suite à Spider-Man : No Way Home et à Doctor Strange in the Multiverse of Madness, Ant-Man 3 emmène son public dans les tréfonds du monde quantique et nous explique encore un peu plus l’importance du multivers dans le MCU. Pour autant, ce nouvel épisode demeure un film paresseux à l’instar des dernières productions de Marvel Studios.

Ant-Man 3 : on reprend les mêmes et on recommence

Décidément, les dernières propositions de Marvel Studios peinent à convaincre… Entre Black Widow, Shang-Chi et la Légende des Dix Anneaux, Thor : Love and Thunder ou encore Black Panther : Wakanda Forever, le MCU s’enferme dans un style paresseux, répétitif et surtout totalement bâclé. La firme de Kevin Feige enchaîne les longs métrages passablement ennuyeux, aux schémas narratifs éculés et à l’esthétique souvent assez dégueulasse (et on ne va même pas s’attarder sur les séries…). Et si ce n’est la performance de Sam Raimi sur Doctor Strange in the Multiverse of Madness, le MCU se porte très très mal. Et ce n’est pas Ant-Man et la Guêpe : Quantumania qui va rectifier le cap.

media Ant-Man et la Guêpe Quantumania : une œuvre kitch, fluo et passablement ennuyeuse

Dans cette nouvelle aventure, Scott Lang et sa team Ant-Man se retrouvent plongés dans le monde quantique. Un voyage qui va leur permettre de faire une rencontre détestable : celle de Kang le conquérant. Et Ant-Man et la Guêpe : Quantumania aurait pu s’avérer être un voyage ludique et agréable dans un univers inédit, tout en étant un tremplin pour introduire un nouveau super-vilain emblématique. Mais Peyton Reed se casse la figure sur pratiquement tous ses essais.

Un montage décousu pour un développement soporifique

En fait, le gros problème de Marvel Studios ces dernières années, c’est son absence de capacité à créer un quelconque suspense dans ses productions. L’assistance n’a jamais peur pour ses héros, ne ressent aucune tension, aucun stress et donc par conséquent aucun suspense. Et face à cette absence de tension, difficile d’être totalement concerné par les péripéties éculées de nos protagonistes. Le montage épileptique et décousu n’aidant pas, on se fou gentiment de ce qui se déroule à l’écran. Et on fini par bailler à gorge déployée devant une œuvre paresseuse qui se contente de répéter les mauvais poncifs du MCU de ces dernières années.

Cousin un peu plus sage de Thor : Love and Thunder, Ant-Man et la Guêpe : Quantumania joue avec des références évidentes sans jamais se les réappropriées. Alors que ça aurait pu être une amusante relecture de L’Aventure intérieure, Ant-Man et la Guêpe 3 rate totalement son voyage. La faute à une très mauvaise mise en situation et une exploitation aberrante de son univers. Via une esthétique fluo à déconseiller aux épileptiques, Peyton Reed propose ainsi une œuvre artificielle, où le numérique dégoulinant et globalement hideux fini par donner mal à la tête. Difficile de croire aux enjeux quand la plastique des décors est chimérique…

Le directeur dAnt Man 3 explique comment Cassie est la cle Ant-Man et la Guêpe Quantumania : une œuvre kitch, fluo et passablement ennuyeuse

A cause de cette combinaison de mauvais goût, Ant-Man 3 étale son kitch sans envie, sans ambition, comme si plus personne n’était concerné. Marvel Studios est en pilotage automatique depuis trop longtemps et ça commence à se ressentir drastiquement à l’écran. Comme avec Thor : Love and Thunder, ce nouvel opus est faignant et souvent embarrassant. Et c’est assez hallucinant que les productions Marvel soient devenues aussi paresseuses.

L’intrigue n’est pas aidée par des personnages transparents, au service d’un vide narratif qui s’inscrit dans l’œuvre dès une scène d’ouverture d’une mollesse prodigieuse. Peyton Reed masque ainsi son absence de narration par des références visuelles plus ou moins réussies à l’image de cette relecture de la Cantina de Star Wars, l’un des rares passages du film un peu sympa, qui propose une énergie, une ambiance et une identité visuelle correcte. Mais comme dans beaucoup de films du MCU, dès qu’une séquence est un peu ambitieuse, réussie ou sort de l’ordinaire, celle-ci meurt dans l’œuf, coupée par un montage de boucher, qui ne laisse pas à l’œuvre le temps de s’exprimer ; à l’image de la séquence où les Ant-Man se multiplient jusqu’à la déraison. Une scène stylisée, étonnante, unique, qui est rushée, sans lui laisser le temps de réellement imposer son impact sur le public. Dommage…

Kang le conquérant

Finalement, Ant-Man et la Guêpe : Quantumania est un Star Wars low-cost qui sert à introduire le nouveau grand méchant : Kang le Conquérant. Seul point positif de ce Ant-Man 3, Jonathan Majors propose une incarnation subtile de ce super-vilain emblématique. Main de fer dans un gant de velours, il interprète à la perfection un antagoniste complexe, qui voyage dans le temps et le multivers. Un méchant plein de promesses qu’on a hâte de revoir dans le MCU. On peut aussi lâcher quelques mots sur M.O.D.O.K qui risque d’en perturber plus d’un. Peyton Reed a parfaitement compris le fonctionnement de ce méchant de seconde zone et reprend un peu le traitement que proposait la série animée Marvel’s M.O.D.O.K. On peut également souligner le professionnalisme de Michelle Pfeiffer, qui propose une performance solide de Janet Van Dyne.

Ant Man et la Guepe Ant-Man et la Guêpe Quantumania : une œuvre kitch, fluo et passablement ennuyeuse

Film d’introduction bancale de la phase 5 du MCU, Ant-Man et la Guêpe : Quantumania est un long-métrage mineur de la franchise, qui ne permet pas de renouveler un MCU toujours plus Z, toujours plus ennuyeux, qui se regarde dans une indifférence anesthésiée de plus en plus inquiétante…