Annecy 2018 – « Tito et les Oiseaux » de Gustavo Steinberg : le brésil frappe fort

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Tito et les Oiseaux représente le Brésil dans la sélection. Réalisé par Gustavo Steinberg, Gabriel Bitar et André Catoto Dias, le long métrage suit l’aventure de Tito, un garçon de dix ans, qui s’est donné pour mission de sauver le monde d’une étrange épidémie : les gens tombent malades quand ils ont peur.

Des enfants à la Steven Spielberg

Tito et les Oiseaux choisit de jeunes enfants en personnages principaux. Un groupe de gamins, prêts à tout pour convaincre les adultes qu’ils ont raison. Une approche très spielbergienne. Le cinéaste américain met souvent en scène des enfants aventuriers qui s’élèvent contre le joug des adultes. Souvent, ces jeunes gens ont la solution au problème qui touche la communauté mais personne ne les écoute. Le classique coup du envers et contre tous de la jeunesse face aux adultes. La génération Spielberg est truffée de ces films : Les Goonies, Hook, E.T., Le Géant de Fer, etc…

Tito et les Oiseaux

Ainsi ces enfants vont trouver un antidote et l’appliquer de force au reste de la population. Evidemment, il faut que Tito ait une relation particulière, c’est un des indispensables. Les gamins de ces films entretiennent une relation avec un être différent. Dans E.T. c’est un extraterrestre, dans Le Géant de Fer un robot, etc… Ici, dans Tito, le protagoniste s’entend avec les oiseaux. Un film qui vient donc mettre en avant de grandes thématiques comme l’écologie, le capitalisme, ou encore l’anxiété consécutive de notre société dans laquelle il est impossible de se déconnecter. Tito et les Oiseaux n’est pas dénué d’humour, et offre quelques comiques de situations hilarants ainsi que quelques dialogues ironiques de grand cru. 

Une animation en peinture superbe

Tito et les Oiseaux

Il faut savoir un truc : les films brésiliens sont totalement fauchés. Trouver des financements est compliqué et bien souvent l’équipe doit se débrouiller. Dans Tito et les Oiseaux, les réalisateurs mettent en avant une superbe animation de peinture sur verre. Le rendu est magnifique. Presque en pastel, les couleurs jaillissent, les formes parfois aléatoires donnent une dimension surréaliste aux décors. Des lignes parfois hésitantes et une animation image par image qui permet à la peinture de réellement s’exprimer. Les traits de pinceaux apparaissent à l’écran et donnent l’impression d’assister à un tableau vivant. Les personnages sont quant à eux plus grossièrement animés en 2D. On regrettera simplement le trop manichéisme de l’œuvre, et son manque d’approfondissement dans les thèmes soulevés.

En compétition au Festival d’Annecy, et sans date de sortie en France, Tito et les Oiseaux représente la délégation brésilienne. Pour leur cent ans d’animation il ne serait pas étonnant que Tito remporte la compétition.