Matthew Vaughn et les comics : un amour profond et de nombreuses adaptations

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Alors que sort Kingsman : Le Cercle d’Or, faisons un retour sur la personne de Matthew Vaughn. Plus précisément, sur un point particulier dans sa filmographie : les adaptations de comics. Nous allons surtout nous attarder sur les adaptations des comics de Millar par Vaughn. Nous excluons volontairement Kick-Ass 2, car non réalisé par Vaughn et Kingsman 2, puisqu’il est déjà traité dans la critique suivante

Tout commence en 2010, avec la sortie de Kick-Ass, adaptation du comics du même nom de Mark Millar et John Romita. Extrêmement violent, drôle, Kick-Ass met en abîme le rôle des comics et de la fiction dans la construction identitaire des adolescents. Et surtout, il y a HitGirl !!! Une petite fille qui tue du méchant à la chaîne en les massacrant de toutes les manières possibles et inimaginables. Bref, un comics qui représente une idée ultime de ce qu’est le cool. 

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Bref, avec ce matériau de base et Matthew Vaughn chargé de le mettre en scène, il y avait de quoi en faire un film culte. Vient cependant la nécessité de rendre le film plus grand public : moins de gore et un grand changement sur l’intrigue amoureuse entre le héros et son love interest. Kick-Ass est l’exemple parfait de ce qu’est une bonne adaptation. Fidèle au matériel de base, mais qui est capable de faire les bons changements aux bons moments, afin de permettre aux spectateurs de prendre les personnages en sympathie, bien plus facilement que dans le comics. Concernant la mise en scène en elle-même, elle est absolument remarquable. La réalisation des scènes de combat est impeccable. Mélange entre Sergio Leone (pour les plans qui mettent en scène l’attente des protagonistes de l’action) et Quentin Tarantino (pour la violence et la créativité insolente des scènes), les scènes d’action scotchent le spectateur à son fauteuil. Mais Kick-Ass est avant tout un film initiatique : l’histoire d’un jeune homme, qui, inspiré par les comics-books et toute la pop-culture, devient un homme en devenant un héros, un mythe populaire. Tout cela suffit pour en faire l’un des plus grands films de super-héros de l’histoire. 

Suite à ce succès (environ 100 millions de dollars de recettes pour un budget de 30), Vaughn est choisi par la Fox pour réaliser le 4ème opus de la saga X-Men (Hors spin-off) : X-Men : Le Commencement. Avec un autre succès critique et public (bien qu’en deçà de ce qu’on pouvait attendre), Vaughn traite encore une fois d’un parcours initiatique. Le Commencement est un film choral, qui permet de traiter des thèmes chers à Vaughn. Comment grandir dans un monde instable et nous plongeant dans la violence ? A noter que malgré le budget colossal de ce blockbuster, les scènes d’affrontement sont beaucoup moins dynamique et fun que dans Kick-Ass et dans la troisième adaptation de comics réalisée par Vaughn : Kingsman

Lucas Till Havok X Men First Class Poster Close Up Matthew Vaughn et les comics : un amour profond et de nombreuses adaptations

Après un succès en demi-teinte avec ce blockbuster, Vaughn enchaîne avec une autre adaptation de Mark Millar : Kingsman – Services Secrets. Le comics est une idée originale des deux artistes. L’intrigue et les personnages sont cependant tous deux très différents selon le support. Dans le comics, on suit les pérégrinations de l’agent gentleman du MI6, Jack London, qui décide de faire intégrer son neveu, Gary, au sein de l’organisation pour qu’il puisse sortir de la délinquance. Dans le film, Jack London devient Harry Hart et n’a aucun lien familial avec Gary, qui change de nom de famille pour devenir Gary Uwin, alias Eggsy. Le film instaure le principe que Kingsman est une agence de renseignements indépendante et n’est aucunement lié au MI6. Kingsman est encore une fois un parcours initiatique. Cette fois, il s’agit d’un jeune homme issu de la classe populaire britannique qui cherche à s’élever vers une condition sociale supérieure, qui ferait de lui un gentleman. Un long apprentissage qui lui demandera de faire face à de nombreuses épreuves.

Un film qui est donc bien plus intelligent que ce que son côté blockbuster d’action pourrait laisser penser. L’action est comme dans Kick-Ass, c’est-à-dire spectaculaire, violente, inventive et incroyablement funKingsman possède également un casting de choc. Avec deux stars expérimentées, tout bonnement géniales et qui trouvent avec Kingsman l’un de leurs meilleurs rôles : Colin Firth et Samuel L.Jackson. Jackson joue l’un des meilleurs méchants de l’histoire du film d’espionnage. Faussement sympathique, on a un méchant extrêmement intelligent et charismatique. En-dehors de ce méchant absolument parfait, nous avons deux scènes qui sont tout bonnement épiques et qui ne peuvent que clouer le public : la scène de l’église et la scène finale qui finit par une explosion de tête digne d’un feu d’artifice.

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Au final, Vaughn est un réalisateur qui a parfaitement compris la pop-culture et comment la représenter. C’est l’un des rares réalisateurs actuels à pouvoir faire des films de studios qui soient funs, divertissants et qui arrivent à rester intelligents. Bref, un artiste précieux, qui parvient à créer l’excitation sur chacun de ses projets. En attendant de découvrir ses nouveaux projets, n’hésitez pas à foncer dans les salles obscures pour retrouver Eggsy dans Kingsman – Le Cercle d’Or

Bande-annonce Kick-Ass

Bande-annonce X-Men le commencement :

Bande-annonce Kingsman :