Critique « Le mystère de la Chambre Jaune » de Gaudin et Slavković : une adaptation réussie

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De très nombreuses fois présenté au cinéma notamment par Bruno Podalydès, Le Mystère de la chambre jaune est aujourd’hui adapté en BD par Soleil.

Une adaptation réussie

Un scientifique anglais, Stangerson, assisté de sa fille effectue des recherches en France mais une nuit, Mathilde, échappe de peu à une tentative d’assassinat dans sa chambre pourtant fermée de l’intérieur. Intrigué, l’intrépide journaliste Rouletabille se met en tête de résoudre le mystère cette chambre.

Un dessin classique au service d'une bonne histoire

Jean-Charles Gaudin réalise une version fidèle du roman policier de Gaston Leroux. Spécialiste des adaptations – il a auparavant travaillé sur Le village français et L’assassin royal – il reprend l’histoire, l’époque, les personnages et les dialogues du livre. Il restitue très bien l’ambiance, les caractères des personnages et arrive à condenser le roman en un volume. Les rebondissements sont vite très prenants et le lecteur tourne chaque page en se demandant qui est le meurtrier. Parfois très mélodramatique, le lecteur est tout de même vite pris par les personnages. Ce livre est très français car tout tourne autour du sexe et de l’amour. Cette BD marque le début d’une série sur les enquêtes de Rouletabille.

Une enquête impossible ?

Au départ, le roman de Gaston Leroux est basé sur un jeu intellectuel : comment tuer dans une pièce fermée ? Pour découvrir la solution de ce problème, Sainclair et Rouletabille mènent l’enquête en tant que journalistes. Ce sont des Sherlock et Watson français. Rouletabille est un fin observateur et un partisan de la logique – comme son homologue anglais – alors qu’un policier plie la logique à ses conceptions. Il est aussi orgueilleux car il veut dépasser la police. Il sait mieux analyser les traces de pas et est très humain alors que le juge d’instruction est un snob qui accuse un pauvre sans réfléchir. Mais le jeune journaliste a un caractère bien différent de l’enquêteur anglais. Loin d’être taciturne ou froid, il est vantard. Il sait ménager ses effets en arrivant à la dernière minute au tribunal. Beau joueur et galant, il ne révèle pas le secret de Mme Stangerson au tribunal. Très bon enquêteur, il semble tout de même très peu occupé à écrire ses articles.

Un dessin classique

Un classique du romain policier

Le dessin de Sibin Slavkovićest classique avec une mise en page par des cases figées mais il fait un très bon travail. Les visages et l’action sont artistiquement réalisés et réguliersjusqu’à la fin du volume. Les décors sont bien reconstitués. Les jolies couleurs chaudes de Joël Odone embellissent le dessin de Slavković. Il y a certes beaucoup de texte mais c’est très facile à lire.

Une fois le mystère révélé, ce livre se révèle une bonne adaptation par Gaudin et Slavković. Soleil propose un début très réussi des aventures de l’enquêteur français et la suite avec Le parfum de la dame en noir promet d’être intéressante.