Critique « Batman Metal » d’Urban Comics : la face sombre de DC

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Après la sortie du premier tome il y a quelques mois, LA saga de DC s’enfonce dans la pénombre. Le deuxième tome de Batman Metal, les chevaliers noirs, sorti chez Urban Comics en juillet, marque une nouvelle étape dans les aventures de Batman et ses proches.

La face sombre de DC Comics

Avec ce deuxième volume d’une série prévue en trois tomes, le lecteur continue avec plaisir et effroi de découvrir le Multivers Noir : un univers où Batman ressemble bien plus au Joker qu’au Justicier intègre de Gotham. Dans le premier tome, une brèche s’est ouverte à Gotham et des personnages étranges s’attaquent aux héros de la ville, Robin et son équipe de Titans, Nightwing et Batman. Ce début peut sembler banal mais le Multivers Noir n’est pas un énième univers parallèle avec quelques règles différentes. DC prévoit d’en faire le début du bouleversement de tout son univers de super-héros. De nouvelles séries issues de ce Multivers Noir sortiront par la suite.

Des super-héros bien peu sympathiques...

Bien que chaque récit soit réalisé par une équipe créative différente, l’ensemble est coordonné par les deux scénaristes les plus en vue : Scott Snyder, dans son récit La Cour des hiboux, a refait de la série Batman un must et James T. Tynion IV a pris son essor sur Batman Eternal. Ce second volume ne se concentre pas sur l’action mais sur une série d’épisodes d’exploration de ce nouvel univers. Le lecteur fait connaissance avec Red Death, version maléfique de Flash, Dawnbreaker, un Green Lantern qui choisirait de détruire l’espoir plutôt que de l’utiliser pour sauver les autres mais aussi le Dévastateur, la Noyée ou leur chef, le Batman qui Rit. On en apprend plus sur les origines et les motivations de chacun. Ce volume est un véritable best of de DC. On trouve de talentueux auteurs comme Peter J. Tomasi (Batman & Robin) et Dan Abnett (rénovateurs des Gardiens de la Galaxie) et des dessinateurs reconnus comme Greg Capullo, Yannick Paquette ou Francis Manapul. Cette multiplication de grands noms permet à un néophyte de découvrir la richesse de la maison DC même si c’est un peu regrettable pour la continuité d’avoir des styles si différents.

La fin du manichéisme

Le Batman qui rit nous fait surtout peur

Depuis plusieurs années, il est très à la mode dans les comics de recomposer la figure du super vilain. On a l’impression que les scénaristes refusent l’opposition binaire du bien et du mal. C’est comme si on ne croyait plus en un mal ou un bien absolus. Des super-héros sont pervertis par leur idéal comme Cyclope chez les X-Men de Marvel devenant un fanatique prônant la supériorité mutante. Des méchants sont touchés par le bien comme Lex Luthor rejoignant la Justice League. Les combats changent alors. Les super-héros se font plus souvent la guerre entre eux, comme dans le film Captain America Civil War, que contre un super-vilain. Ici, Snyder et Tynion IV trouvent un moyen de recréer des méchants d’une manière originale : ce sont les super-héros qui sont devenus mauvais dans un autre univers. Les super-héros DC doivent alors se dresser pour défendre leur monde et leurs idées.

Les chevaliers noirs est un prolongement prenant qui permet d’en savoir plus sur un univers riche en danger et en action. JustFocus sera ravi de vous présenter la suite qui sortira en novembre.