Erwann Surcouf – La simplicité au service de la science-fiction

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Mars_Horizon_Surcouf_PorcelMars Horizon, la première BD de la toute nouvelle collection Octopus chez Delcourt nous emmène sur Mars grâce à la passionnée Florence Porcel, (entre autres) Youtubeuse scientifique (notamment sur la chaîne String Theory) et au trait d’Erwann Surcouf.

Si cette BD a vu le jour, c’est grâce à une rencontre. Celle de Florence et Erwann, inconnus l’un pour l’autre avant ce projet, impulsé par Boulet, directeur de la collection. Cette rencontre s’est bien passé, heureusement pour ce projet, et heureusement pour nous ! Erwann m’explique que, alors qu’il s’agissait de sa première BD pour Florence, celle-ci avait fait un découpage très clair dès le début. Cela leur a permis de beaucoup échanger et communiquer, et de rejoindre sur leurs objectifs. L’histoire durera 8 jours dans le récit, et fera dans les 100/110 pages.

Jeanne, l’héroïne, c’est Florence, et c’est bien pour ça qu’elle nous transmet autant sa passion pour la planète rouge. Florence Porcel a d’ailleurs passé les deux premiers tours de sélections pour « Mars One », le projet qui envisage d’envoyer des humains sur Mars, et ce de manière définitive. Cette expérience a bien sûr influencé le récit, notamment concernant les relations entre personnages. En effet, pour une mission aussi délicate et longue, il est absolument essentiel d’avoir une équipe extrêmement soudée, presque symbiotique comme on le découvre dans Mars Horizon.

Pouvoirpoint Erwann Surcouf Ce récit s’inscrit dans une collection se voulant vulgarisatrice, et dans lequel tous les éléments scientifiques cités sont fondés. Cela a posé un défi à Erwann Surcouf : je cite « dessiner des machines qui ressemblent à des machines ». En effet, les bédéphiles avertis se souviennent de Pouvoirpoint, son dernier ouvrage qui, s’il relève également de la science-fiction, est plus onirique. Pour l’auteur, s’il peut être parfois un peu frustrant de travailler sur le scénario de quelqu’un d’autre, cela permet également de sortir de sa zone de confort.

Ainsi, le travail sur les couleurs se fait remarquer dans Mars Horizon. Jonglant entre la nécessité de retranscrire le plus fidèlement possible les émotions des personnages tout en gardant la lisibilité du récit, le dessinateur et coloriste a réussi son coup. Tons chauds pour les sorties sur Mars, plus froids sur Europe où aucune présence humaine n’est engagée… On remarque également les croquis entre les chapitres, ceux de Jeanne dans le récit, qui nous apporte parfois une dédramatisation, ainsi qu’une respiration dans le récit.

La conjugaison entre la simplicité du trait et la complexité parfois des éléments scientifiques évoqués sont mis au service d’une aventure avant tout humaine… ou bien martienne ? Les auteurs réussissent à nous emmener dans cet univers encore plein d’inconnus, qui nous donne bien envie de connaître la suite… Mars_Horizon