Chef-d’œuvre de la science-fiction, la saga Dune a pris une nouvelle ampleur par la sortie récente du film mais sait-on vraiment tout ce qui s’est passé sur Arrakeen ? Une comics vous en apprend plus.
Un séjour mouvementé…
Les Chroniques d’Arrakeen est un recueil de deux courts récits de science-fiction autour de l’univers de Dune. Chaque chapitre est l’œuvre d’un dessinateur différent mais les deux récits sont écrits par les mêmes scénaristes, Brian Herbert et Kevin J. Anderson. Les deux chapitres ont également la particularité de se dérouler sur Arrakeen, une planète stratégique. Cet astre désertique est l’unique lieu de production de l’épice, carburant spatial et drogue mystique. Arrakeen est donc convoitée par deux familles nobles. Le clan Atréides vient de l’acquérir au grand dam des précédents propriétaires. Les Harkonnen lancent alors une invasion soutenue par les troupes impériales d’élite, les Sardaukars.
Le premier récit révèle la part cachée de cet épisode clé des romans Dune mais aussi des deux films par le regard d’un Sardaukar. Jopati Kolona assure sa fonction de soldat en massacrant les Atréides tout en remontant dans son passé. Il décrit sa formation ressemblant à un bourrage de crâne pour devenir un servile agent de l’empirium.
Dans la chapitre suivant, Le murmure des mers de Caladan, le narrateur, le sergent Hoh Vitt est Maître jongleur des Atreides. Membre de la famille régnante perdante, il s’est réfugié dans une grotte. Se sentant inutile, Hoh Vitt veille un neveu agonisant. Pour distraire les autres d’une situation dramatique, il commence un conte qui ouvre l’esprit de ses compagnons. Plutôt que d’enrichir la chronologie de Dune, ce récit montre la force de l’imagination pour s’évader. A la fois dessinateur et coloriste, Jakub Rebelka nous transmet l’émotion d’un siège. Le lecteur voit l’attaque l’invasion puis ressent la défaite des Atreides. Le rouge sature les cases de combat. Il est bien meilleur sur les décors alors que les visages plus esquissés. On peut comprendre le rôle de la couleurs en bonus par la comparaison entre le scénario et quelques pages avant encrage ainsi qu’une riche galerie de couvertures.
… pour une nouvelle pierre dans la Dune
Les deux scénaristes, Brian Herbert et Kevin J. Anderson, connaissent très bien l’univers de Dune puisqu’ils ont écrit ensemble des romans se déroulant avant la saga. De plus, Brian Herbert est le fils du créateur. Le début est typique du space opera. Le lecteur retrouve ce mélange de science-fiction et de saga ancienne. Le nom des Atréides fait référence aux Atrides, famille maudite de la mythologie grecque. Même puissant, il suffit d’un faux-pas pour déchoir. Les conflits entre les familles se règlent par l’éloquence alors que le brasier de la guerre privée n’est pas loin. Les conflits et les dialogues sont archaïsants. Le pouvoir est corrompu et fragile.
Contrairement aux romans, on ne suit pas des personnages clés de Dune. Le premier récit, Le sang de Sardaukar, présente un personnage secondaire : le bashar-colonel Jopati Kolona, ne se considère pas comme un individu mais comme un élément de l’armée. Fils d’un administrateur, il a tout perdu à treize ans. Depuis la disparition de sa famille, toute sa vie est orientée autour de la guerre et du service de l’empereur. Malgré lui, il doit servir les Harkonnnen mais Jopati a aussi un objectif personnel : venger le meurtre de sa famille.
Publiées par Huginn & Muninn, Les chronique d’Arrakeen prolonge l’univers de Dune. On découvre les deux camps : les vainqueurs de l’empire puis les perdants Astréïdes. Les vaisseaux et les armes sont futuristes avec des bouclier d’énergie et des lanceurs d’explosifs mais les paroles s’inspirent du Moyen Âge. Ce mélange explosif est parfait pour un récit de guerre.
Retrouvez sur le site d’autres titre du même éditeur avec Ice Cream Man et Killadelphia.
