Suivez Tony Estanguet, l’enfant des rivières

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Des footballeurs stars sont admirés par des millions de personnes sur le net mais ce n’est pas le cas de tous les sportifs. Tony, l’enfant des rivières vous propose de découvrir la carrière glorieuse mais méconnue du kayakiste Tony Estanguet. Inutile de ramer, on s’occupe de tout vous expliquer dans cette chronique.

En route vers l’or olympiqueTony Estanguet avant l'exploit

Le livre édité par Delcourt commence le 31 juillet 2012 pendant les Jeux Olympiques de Londres. Le lecteur partage les pensées de Tony Estanguet alors qu’il va s’élancer pour obtenir sa troisième médaille d’or pendant trois Jeux Olympiques différents. On découvre ensuite comment toute son enfance l’a conduit à vivre ce moment historique.

Tony Estanguet est en 1978 à Pau. Dès l’âge d’un an, il a une rame dans la main. En effet, son père Henri Estanguet est professeur d’EPS et champion de kayak. Le sport est un lien fort dans la famille. L’hiver est consacré aux randonnées en ski de fond dans les Pyrénées et l’été est réservé au kayak. Il est le cadet de la famille mais un esprit de compétition le pousse à tenter de suivre ses deux frères ainées, déjà kayakistes. C’est eux qui lui transmettent son esprit de compétition : hors de question d’être le dernier. Sa première expérience du kayak n’est pourtant pas une réussite car il manque de peu de se noyer. Plus que la volonté de gagner, Tony est animé par un désir d’intégration : il veut être traité comme ses grands frères et donc faire du kayak puis le soir participer au débriefing de son père. C’est autant le portrait d’une famille qu’une photo d’un champion que l’on lit. Si Tony est le plus titré, tous les garçons Estanguet ont obtenu des prix nationaux et internationaux dans le canoë ou le kayak.

La rivière devient le début d’une grande aventure et les rapides un rite d’initiation. Pour passer à l’âge adulte, il faut les franchir sans faiblir. Tony Estanguet devient donc un enfant avide d’apprendre sans cesse pour progresser. La compétition vient plus tard quand il rencontre son grand rival, le Slovaque Michal Martikan. Mais les muscles ne suffisent pas…

Une collaboration avec le championl'enfance de Tony Estanguet

Le récit est raconté en par l’athlète lui-même qui a participé au scénario de Fred Campoy et Elsa Krim. On sent d’ailleurs que les scénaristes se sont beaucoup appuyés sur les paroles du champions pour écrire le récitatif. Tony Estanguet réussit à se reconnecter à ses souvenirs d’enfance et nous transmet sa passion pour la nature. Il livre aux lecteurs une leçon de vie et un guide pour progresser. On comprend l’intérêt de ce sport méconnu. Des images semblent même tirées de l’album de famille. On retrouve d’ailleurs certaines images en fin de volume.

Les dessins de Fred Campoy plongent le lecteur dans les eaux vives de la compétition. Il reproduit les tenues des années 80 et les multiples paysages. Ses traits vifs retranscrivent la vivacité des courses quitte à sacrifier à la précision. C’est alors au coloriste Cyril Vincent de transmettre cet effet de réel nécessaire au lecteur pour s’immerger dans la vie de Tony Estanguet.

On peut cependant trouver que le livre manque de prise de risque. On suit avec plaisir le chemin de Tony Estanguet vers le succès mais les surprises sont peu nombreuses. Comme le montre plusieurs moment de sa vie, le champion adore garder le contrôle et cela se sent dans le livre. La vie de Tony manque aussi de récifs pour pleinement nous surprendre.

Tony, l’enfant des rivières est une hagiographie en bd d’un sportif de haut niveau qui est aujourd’hui plus connu pour ses fonction de responsable de l’organisation des Jeux olympiques de Paris que pour ses victoires. Le livre de Fred Campoy et Elsa Krim permet donc de remettre sous le feux des projecteur cette carrière couronnée de succès.

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