Suivez les Tortues Ninja Classics dans le passé

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En parallèle des nouveaux épisodes, HiComics poursuit la réédition de la première série des tortues ninja. Avant les dessins animés, les films et tous les produits dérivés, il existait une bande dessinée dense et novatrice. Découvrez avec nous les origines du mythe.

Do it yourself

Tortues Ninja Classics dans le tome 3

Les tortues ninja Classics montrent deux passionnés qui rendent hommage aux comics. Un épisode commence par une scène dans une boutique de bd puis se rapproche de l’Âge d’or de DC comics. De plus, travaillant en dehors des grandes entreprises, les deux créateurs s’offrent toutes les libertés en s’inspirant des films d’action de l’époque. Des pages font clairement penser à Rambo ou Robin des Bois alors que l’épisode suivant s’inspire des Incorruptibles. Les deux auteurs se rapprochent des dessins animés car l’humour est plus présent comme l’épisode où Casey, ami des Tortues et détective amateur, part à la recherche d’une statue de vache. Cette liberté est aussi celle du format. On n’est pas dans des épisodes d’une vingtaine de pages mais dans des chapitres plus conséquents de quarante pages. La lecture est pourtant très rapide car les dialogues sont réduits au minimum.

Les premières pages peuvent vous perturber. On est très loin du dessin numérique actuel car tout se fait au stylo noir. Cet amateurisme peut apparaître comme un défaut mais il se révèle comme une force. Ce style artisanal permet de rendre ces improbables tortues mutantes touchantes. Le contexte de l’époque se lit aussi dans le scénario. Les trumpistes d’aujourd’hui étaient les survivalistes de l’époque. Ils veulent fabriquer une bombe nucléaire pour provoquer une guerre avec l’URSS et prouver ainsi leurs théories. Dans le tome précédent, les Tortues ont affronté Shredder et ses sbires du clan Foot. Ils ont été contraints de fuir New York pour se reposer dans la campagne à Northampton. Après cette défaite, la famille est brisée par les rancœurs. Raphael se fâche contre Donnie en pleine attaque. Chacun vit des aventures séparées. Pourront-ils se rassembler pour obtenir leur revanche sur le clan Foot ?

Une ambiance de rupture

Tortues Ninja Classics avec de nouveaux dessinateurs

Ce volume des Tortues Ninja Classics est celui de l’ouverture. Le duo de départ, Kevin Eastman et Peter Laird n’arrive plus à suivre le rythme car les séries parallèles et les licences se multiplient. Dépassés par le succès massif, ils doivent s’organiser en formant un studio. Ils se partagent l’écriture des épisodes pour gagner du temps. On peut trouver cette première partie plus faible. On le comprend par les très utiles commentaires des créateurs à chaque fin d’épisode. Ces pages font rentrer dans les coulisses du studio Mirage. On découvre les techniques de dessin et la tension croissante entre les auteurs. La deuxième partie sur le « Retour à New York » prouve qu’ils sont bien meilleurs à deux. Les deux artistes l’ont conçu comme un dernier tour de piste avant la fin. Ils ont voulu faire le maximum et on le sent. La mise en page est plus dynamique et originale. Les combats sont immersifs. Il y a enfin une tension dans l’équipe et de l’enjeu lors des combats.

Depuis quelques épisodes, Eastman et Laird invitent d’autres dessinateurs pour les épauler. Michael Dooney et Ryan Brown sont remplacés dans ce tome par Eric Talbot et Jim Lawson. Le dessin sort grandi de cette ouverture. Talbot réalise presque entièrement un très bon épisode dans le passé.

Tortues Ninja Classics (tome 3) est une plongée dans les origines d’un mythe et dans les comics indépendants des années 80. Si le début est plus inégal, le retour des tortues à New York est bienvenu. Soutenu par des dessinateurs bien meilleurs, le duo de créateurs propulse le récit jusqu’aux sommets des gratte-ciel.

Vous pouvez retrouver des chroniques sur le deuxième tome de cette série et sur la nouvelle série.