Safrane Chu, le dessert coupable des comics

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La perspective des repas de famille pour noël vous stresse ? Que diriez-vous si, en plus, vous pouviez découvrir les pensées des convives ? Voici le menu de Safrane Chu et c’est un quatre étoiles.

Une série appétissante

Safrane Chu de Dan Boultwood et John Layman

Dans Tony Chu – Détective Cannibale, John Layman et Rob Guillory proposaient une série très originale. Tony Chu était un policier sans grande envergure mais il est cibopathe, c’est-à-dire qu’il peut lire psychiquement le passé de tout ce qu’il mange. Un don certes utile pour une enquête mais c’est tout de même peu pratique de manger les cadavres. Une nouvelle édition plus copieuse, en intégrale, sort d’ailleurs à la fin du mois. Après le succès de série en douze tomes, le même scénariste prolonge cet univers avec les aventures de Safrane, la sœur de Tony. Ce premier volume se déroule avant la série principale et nous fait donc découvrir les débuts de la grippe aviaire. C’est en raison de cette malencontreuse indigestion que Tony Chu fait équipe avec le vulgaire John Colby.

Le scénariste confie à Dan Boultwood les dessins. La série reste dans un style aussi cartoon que Rob Guillory mais où la colorisation numérique est plus visible. Son style forme un contraste parfait quand des geysers sortent des bouches des victimes de poulets contaminés. Il illustre le don de Safrane par la couleur. Une rose fluo montre qu’elle partage en secret le repas d’employés d’une banque. Cependant, le thème est légèrement différent. Si Tony Chu est cibopathe, sa cadette une cibopar car elle peut lire les pensées de tous ceux avec qui mangent avec elle. Si Tony est policier, Safrane est une criminelle recherchée par toutes les polices de la planète.

Vous reprendrez bien une série dérivée ?

Safrane Chu chez Delcourt

La nourriture reste au centre dans Safrane Chu et cela dès la première page quand des criminels mangent un gâteau représentant la banque pour que Safrane repère les lieux d’un casse. C’est aussi la source de grands éclats de rire quand toute cette opération criminelle est remise en cause par un problème de digestion. Il est donc préférable d’éviter de déguster ce volume en période de grande faim ou de digestion. Des personnages de la série principale reviennent. Tony Chu et ses coéquipiers sont chargés d’enquêter sur ce braquage. Safrane doit donc se cacher de son frère mais aussi échapper à un professionnel, Monsieur Meurtre, chargé de l’éliminer. Cette jeune sœur ne fait que des mauvais choix. Son amoureux est non seulement un voleur sans envergure mais il n’hésite pas à détourner le tueur vers un proche de sa compagne.

Plus qu’une série solo, Safrane Chu est une plongée dans une famille que l’on découvre lors d’un repas de famille. Cette piste intéressante est parfois gâchée par la volonté de raccorder sans cesse avec la grippe aviaire. La suite montrera peut-être une construction plus logique. Les Chu ont cependant un rapport très élastique avec la vérité. Chacun n’hésitant pas à recourir au jus de betterave pour empêcher Tony de découvrir la vérité.

Proposé par Delcourt, le premier tome de Safrane Chu nous met en appétit en vous proposant un repas, pardon un récit complet drôle mais surtout lisez bien jusqu’au bout pour ne pas manquer la séquence post-générique. Tout aussi délirant et constamment hilarant, Safrane Chu est bien plus qu’un banal bonus de la première série mais l’introduction de toute la famille Chu. Il est fort probable qu’après cet amuse-bouche, vous vous lanciez dans le repas complet avec Tony Chu.

Vous pouvez retrouver également d’autres titres tout aussi délirant avec Et à la fin, ils meurent ou Robilar.