Sacrées sorcières par Roald Dahl – Critique

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Couverture du livre Sacrées sorcières, écrit par Roald Dahl

Connu notamment pour son roman Charlie et la chocolaterie, Roald Dahl a également écrit un autre livre pour la jeunesse, Sacrées sorcières, en 1983.

 

Un livre destiné aux enfants ?

Adapté à la fois aux petits et grands enfants, ce livre est surtout destiné à être lu aux enfants par leur institutrice :

Ou encore (et ceci va vous faire sursauter!) votre charmante institutrice qui vous lit ce passage en ce moment même. Regardez-la attentivement.

Ne vous y trompez pas, les adultes prendront autant de plaisir à lire cette histoire que les enfants à l’écouter, du moment qu’ils ont su conserver leur âme d’enfant.

 

Un conte qui n’en est pas un

Roald Dahl prévient le lecteur dès les premières pages que ce n’est pas un conte qu’il s’apprête à nous raconter, mais une histoire de “vraies sorcières”, qui peuplent le monde et cherchent à débarrasser celui-ci des enfants. Et pour cause, l’auteur parvient sans mal à mêler le merveilleux au réel du quotidien. On pourra relever seulement une petite incohérence dans l’histoire, qui n’en ternit absolument pas la lecture.

 

Des personnages attachants

Le livre met en scène deux personnages principaux : un petit garçon et sa grand-mère. C’est cette dernière qui commence à lui parler des sorcières et à lui dire de se méfier. Malgré toutes les mises en garde de sa grand-mère, le petit garçon va être confronté aux sorcières et ce sera l’objet du roman. Tout au long de l’histoire, on découvre de nouveaux personnages, adultes et enfants, chacun avec leur caractère propre.

 

Un plan diabolique

Les sorcières de Roald Dahl sont d’apparence normale. Elles se dissimulent parmi les femmes du monde sans aucune difficulté. Elles cachent cependant des êtres hideux et sans pitié. Pouvoirs magiques, formules insensées et transformations en animaux filent au gré des pages. L’auteur nous rappelle que c’est la solidarité d’un groupe qui fait sa force et que c’est en aidant les plus faibles qu’on gagne en puissance. Les sorcières du monde entier forment un réseau particulièrement bien organisé et hiérarchisé. Inquiétantes par rapport à notre héros, les sorcières peuvent également être drôles. Le roman jongle entre humour, action et passages plus tristes.

 

Des messages forts

Roald Dahl profite de son roman pour rappeler aux enfants que même si un adulte a l’air gentil, il peut dissimuler une part d’ombre et il ne faut pas lui faire confiance, ni le suivre, ni accepter quoi que ce soit venant de lui sous peine de courir un grand danger. Même s’il s’agit d’une très jolie femme, toute gentille.

On peut trouver également en toile de fond une interrogation sur la différence de l’autre et un appel à la tolérance. Ce n’est pas parce qu’on est différent qu’on ressent différemment ou qu’on aime différemment. Et il faut accepter l’autre avec ses différences. C’est donc en plus d’un très beau livre un très beau message de tolérance que l’auteur nous apporte. Un livre à dévorer donc et à faire découvrir aux petits enfants !