Les 40 signes de la pluie, K. Stanley Robinson : un récit d’anticipation nuageux

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“Les choses commençaient vraiment à devenir dingues, sur cette planète : on assistait à des catastrophes climatiques un peu partout. L’hyperniño, des sécheresses dramatiques en Inde et au Pérou, des feux de brousse, un typhon sur Mindanao, une vague de froid dans tout le Texas… Tous les jours il se passait quelque chose.”

Aujourd’hui, on vous présente le 8e roman de Kim Stanley Robinson, un habitué du récit d’anticipation. Les 40 signes de la pluie est l’histoire du déclin climatique de la terre, en proie à une accumulation de catastrophes de plus en plus régulières. Une situation qu’en 2021, nous connaissons désormais bien, nous, lecteurs et lectrices.

  • Auteur : Kim Stanley Robinson
  • Éditeur : Pocket
  • Traducteur : Dominique Haas
  • Date de parution : 9 juin 2011
  • Collection/genre : science-fiction, écologie
  • Nombre de pages : 506 pour la version poche
  • ISBN : 9782266183550

Robinson écologie les 40 signes de la pluie

C’est aussi l’histoire croisée du quotidien de Anna, Charlie, Leo et Frank, tous des chercheurs en écologie, biomathématiques ou biotechnologies… Présentés au travers de scènes du quotidien. Tantôt Anna et Charlie naviguant entre leurs enfants et leurs travaux de recherche… Tantôt Léo et ses expériences sur les souris. Ou alors Franck le désabusé, discutant de stats désastreuses et ironisant sur le sort des riches et des pauvres.

La vie poursuit son cours au fil des rencontres et des découvertes.

Lanceurs d’alertes et enjeux d’écologie : comme un air de déjà-vu

Quand Anna rencontre un jeune moine originaire d’un petit pays d’Inde, elle prend conscience des enjeux politiques de son champ de compétences, des implications sérieuses que la science pourra avoir sur le cours des choses. 

En effet, son interlocuteur et désormais invité témoigne des difficultés grandissantes qu’il éprouve dans son pays : leur état insulaire est menacé par  »le réchauffement global ». Ce réchauffement est sur toutes les lèvres. On comprend alors qu’il constitue le chaînon des intrigues, le cœur même du roman.

On commence à voir que la situation sur le globe est loin d’être idéale. Mais quelles en sont les causes exactes ? Le brouillard autour de l’état climatique reste épais. Pour nous éclairer sur l’affaire, le récit est parfois ponctué de parenthèses informatives sur le climat, les océans ou encore les dynamiques topographiques de la planète… Comme les pièces d’un puzzle qui s’emboîtent petit à petit, jusqu’au dénouement fataliste.

Des longueurs déroutantes qui sortent du récit

Malgré un fond très intéressant et des problématiques à la mode, ce roman nécessite qu’on s’y accroche. Après une cinquantaine de pages témoignant du quotidien de scientifiques (avec tout ce que vous pouvez imaginer de passionnant comme… la comptabilité ou l’avancement des financements accordés à la recherche), on peine à rester concentré. Pour arriver au bout du récit et en saisir toutes les facettes, il vous faudra vous accrocher… ou être en possession d’un master d’écologie.

Pour conclure cette analyse, le bilan est relativement mitigé. Si vous tentez l’aventure quand même, on vous souhaite bon courage. Mis à part ce regret, ce roman saura convaincre les plus assidu·e·s d’entre vous, ou les plus engagé·e·s.

Écologie, politique, solidarité humaine… Les 40 signes de la pluie aborde avec justesse – et précision – des problématiques qui nous ramènent à la réalité au fil des pages. Et s’il était temps de réagir ?

En attendant le déluge, si vous souhaitez prendre l’air (et si vous êtes parisien·e·s), on vous conseille 5 lieux en plein air pour vous balader et oublier un peu la morosité du confinement !