Dans les années 30, un petit village vit tranquillement mais tout bascule par l’arrivée de martiens. Wild’s End propose de suivre les réactions d’un groupe d’habitants ou plutôt d’animaux car cette nouvelle sortie de Kinaye mixe la science-fiction à un récit animalier.
Un vaisseau au milieu des cottages
Au début de Wild’s End, deux amis rentrent de soirée passablement éméchés et voient une comète tombée du ciel. Intrigué, le malin renard Fawkes propose à son ami Bodie la belette d’aller voir si on peut profiter de cette chute céleste. Seul l’un des deux en réchappera. En effet, Lower Crowchurch est une communauté qui vit dans la paix des années 30 mais la mort arrive brutalement par cette invasion extraterrestre bouleversant les habitants.
Le lendemain, le dogue M. Slipaway finit de rénover son cottage. Il vient d’arriver dans le village et est accueilli par le lapin blanc Gilbert Arrant et une belette Peter Minks. Cet ancien vétéran reste distant. Même si ce duo d’amis est très curieux, ils sont également ouverts en l’invitant au pub King’s Arm pour l’élection du comité des fêtes du village. Lors de cette réunion, le renard rentre brusquement interrompant l’élection par le récit de sa fin de soirée. Hélas, personne ne croit l’alcoolique notoire du village issu d’une famille de bons à rien. Contrairement aux habitants, Slipaway repère tout de suite la vérité et les dangers car ayant fait des guerres à l’étranger, il repère les indices : Fawkes a du sang bleu sur le vêtement. Le dogue devient l’éclaireur d’un groupe devant s’unir pour chasser ces étranges lumières. Le choix des animaux dans Wild’s End n’est pas dû au hasard mais il est en fonction du caractère : un dogue est grognon, une belette est un journaliste curieux.
Wild’s End ou Wells à la ferme
Ce résumé précédent peut rappeler à un roman classique. En effet, Dan Abnett adapte dans Wild’s End La guerre des mondes d’H.G. Wells. La menace extraterrestre ressemble à des araignées géantes en métal. Elles envoient des lampes mobiles qui derrière leur aspect inoffensif sont pourtant mortelles. Comme dans le roman, le début est très fort car on ne voit jamais les aliens. De plus, ces extraterrestres n’ont pas d’autre motivation que de tuer tous les habitants.
On retrouve également l’ambiance des récits classiques de cette époque. Un groupe de gentlemen farmers s’associent pour résoudre un mystère. Le dogue cache un secret car il avoue savoir précisément comment une maison brûle. A l’inverse des autres, cet étranger écoute toutes les personnalités visibles ou exclues du village et voit ce qui ne va pas. Une touche de modernité apparaît par le personnage de Susan Peardew une écrivaine agoraphobe indépendante. Cette écrivaine tire sur la lampe mobile. Elle l’immobilise un moment mais cela l’oblige à participer à une course poursuite entre un quatuor animal et la lampe.
Le plaisir de lecture de Wild’s End est renforcé par des élément amusants placés en fin de chaque chapitre : le plan du village ou des extraits d’un journal local, d’un guide de randonnée et d’un journal intime. Ces pages prolongent la lecture et densifient cet univers.
Wild’s End est une série en trois tomes qui se lance ici avec réussite. Centrée sur l’action, le lecteur prend plaisir à découvrir la vaste galerie de personnages de cette communauté rurale puis il suit un groupe hétéroclite tentant de prévenir le monde de la menace : un ancien soldat, une femme écrivaine, un enfant, un alcoolique et un journaliste. Les péripéties sont nombreuses car n’importe qui peut mourir.
Vous pouvez retrouver la chronique de Fallen World du même scénariste sur ce lien ainsi que Pilu des Bois du même éditeur.