Labyrinthus (tome 2), La machine

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Et si des extraterrestres venaient implanter un virus sur Terre ? Une folle théorie conspirationniste sur la covid ? Non, c’est le pitch de Labyrinthus Tome 2 proposé par les éditions Glénat.

Pandémie et extraterrestre

Dans le premier volume, écrit pourtant avant la covid, le lecteur ressentait l’horreur d’une pandémie mondiale. En 2057, des cendres venant d’étranges typhons se dispersent puis déclenchent des maladies respiratoires mortelles. Scientifiques et politiciens prouvent que la « Cendre » est un virus extraterrestre venu exterminer l’humanité ! Mais, il existe une solution sur Phobos, satellite de Mars, d’où est partie la pandémie. En effet, cette lune, en réalité artificielle, a été conçue par des extraterrestres nettement plus avancés que la Terre.

Une couverture fidèle à l'ambiance de la bd

Un labyrinthe mortel

Dans ce deuxième tome, la Mission Laputa, composée de scientifiques et de soldats chinois et russes vient d’arriver sur la lune Phobos. Elle explore les vestiges d’une civilisation ancienne. Comme dans la bd Inhumain chroniquée dans ce lien, le récit propose la découverte d’un nouveau monde incertain. En effet, l’intérieur de Phobos se modifie même en fonction des actions et des pensées des astronautes. La peur s’installe au fur et à mesure que l’équipe s’enfonce dans les entrailles de l’artefact car, tel un être vivant envoyant des anticorps, le lieu réagit aux agressions sur sa structure par des pièges mortels mais pas seulement. Le capitaine Wilson a des visions de son ex-femme qui lui demande des explications sur l’échec de leur mariage. A chaque nouvelle avancée, cette machine tue ceux qui se sentent coupable comme un soldat chinois découpé en deux car il a tué des ouïgours innocents. Chaque astronaute se sent à la merci d’une puissance qui le dépasse. Fan d’Alien, vous serez comblés par ce début oppressant. Habitué aux récits plus autobiographiques avec son Journal, le dessin de Fabrice Neaud par son encrage très présent et son trait précis, propose une vision unique de Phobos. La base est tantôt proche d’une plante carnivore et ailleurs aussi lisse d’une machine.

La peur du virus

Par le scénario de Christophe Bec, Labyrinthus apparaît au début très pessimiste. Une guerre bactériologique décime la Terre et trois-quarts de l’humanité est déjà morte. Certains humains pensent que ces extraterrestres sont venus purger la Terre minée par la surpopulation et la pollution. Dans les premières pages montrant l’intérieur d’une navette spatiale, le lecteur découvre une compétition entre une équipe américaine et une autre sino-russe. La deuxième équipe retrouve les américains arrivés peu avant, et malgré l’hostilité de départ ils collaborent. Alors que les gouvernements sont incapables de trouver une solution ou de s’unir, les scientifiques sur Phobos tentent de rationaliser l’irrationnel. Cependant, les pièges sont avant tout des épreuves individuelles que chacun devra relever pour que l’équipe avance.

Une lune bien étrange

Le récit devient plus positif dans la dernière partie. En effet, ce sont les exclus qui comprennent le mieux les extra-terrestres. Le futur de l’humanité dépendra de l’autiste Jacoby. Son don et son raisonnement en dehors des normes lui permettent de comprendre l’intelligence anormale d’une machine extraterrestre. Mais comment le faire comprendre aux êtres humains restés sur Terre ?

Labyrinthus propose un futur sombre à l’humanité mais où la lumière n’est pas absente à la fin. Cette série en deux tomes est dans le contexte sanitaire actuelle encore plus inquiétante. Elle démontre aussi que cette épreuve peut faire avancer l’humanité. Une fois le livre refermé, le lecteur ne peut cependant qu’espérer que l’année 2021 comportera moins d’épreuves que le futur proposé par Bec et Neaud.