La baie de l’aquicorne, le livre à placer sous le sapin

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Les éditions Bliss poursuivent la publication des œuvres pour enfants de l’autrice Katie O’Neil avec La baie de l’aquicorne, un récit écologique et de réparation…

Une aventure marine et magique

Katie O’Neil est seule maîtresse à bord en gérant le scénario et l’illustration de La baie de l’aquicorne. Lana et son père reviennent dans leur village natal pour aider à effacer les dégâts d’une tempête. Au fil des jours, la jeune fille comprend combien l’océan lui a manqué mais aussi à quel point la mort récente de sa mère lui pèse.

La baie de l'aquicole

Ce qui plaît à un enfant…

Dans les premières pages, Lana arrive à Abalone chez sa tante qui se prépare à tout reconstruire alors que le père de l’héroïne redécouvre la force de l’océan. Le dessin, simplifié, composé de formes rondes de Katie O’Neil offre des paysages magnifiques et très oniriques qui reflètent bien la joie de profiter du front de mer. Dans l’ensemble, on reconnaît peu La Nouvelle-Zélande sauf les uniformes d’école. Lana prend quant à elle soin de la plage en allant régulièrement ramasser les déchets ramenés par la marée. Au milieu du livre, la découverte d’un monde magique fait basculer le récit ailleurs. Par la tante Mae, le jeune lecteur ou la lectrice découvrira les conséquences du réchauffement climatique mais sans subir un long discours. Le dilemme entre la survie des humains et la protection de la nature est montré par l’exemple d’Abalone car Lana aura un rôle déterminant dans la résolution de l’histoire.

Et ce qui convainc un adulte

A la fin du volume, les parents peuvent découvrir par des textes les menaces qui pèsent sur les récits coralliens mais plus activement le nom des associations qui luttent contre cette situation. La baie de l’aquicorne est bien plus qu’une histoire d’aventure écologique naïve. La mère de Lana vient de mourir et elle en souffre. L’autrice réussit à amener cette douleur très subtilement, sans violence ni sensiblerie inutile. La jeune fille souffre même de plusieurs manques : celui de sa mère mais aussi de la nature depuis que son père a voulu vivre en ville pour se couper de sa douleur. On suit en parallèle la reconstitution d’une famille après un deuil et la reconstruction du village. En effet, les retrouvailles de Lana avec la mer lui rappellent l’absence de l’être aimée. La découverte d’un bébé aquicorne va l’aider. Elle se sent poussée à veiller sur cet animal qui, comme elle, n’a plus sa mère. Dans une dernière case, l’autrice montre qu’une enfant peut sortir grandie de ce moment douloureux.

Des paysages marins stylisés

Bien que composant des récits pour enfants, Katie O’Neil ne donne pas une image traditionnelle ou conservatrice du monde mais reflète une vision diversifiée et multiculturelle de l’humanité. On retrouve plusieurs aspects féministes comme dans Princesse, princesse par le personnage de tante Mae. Cette femme est physiquement très forte et plus que son beau-frère – car ce dernier souffre depuis la mort de son épouse. Mae fume et assure seule la pèche sur un bateau mais cette dure à cuire souffre aussi du deuil.

La baie de l’aquicorne prouve à nouveau la qualité des récits de Katie O’Neil. L’autrice propose aux enfants des récits progressistes mais sans jamais verser dans le moralisme par son talent de conteuse et de dessinatrice. On pourra espérer que la suite à venir du Cercle du dragon-thé confirmera ce succès.

Si l’univers de Katie O’Neil vous intéresse, n’hésitez pas à lire la chronique sur Princesse, princesse sur ce lien.