JustFocus suit la Cape d’un héros qui chute

0
529

Après The Cape 1969, l’équipe de JustFocus continue à suivre l’univers créé par Joe Hill avant Locke & Key et ce nouveau livre comble un manque du récit principal…

Une virée dans les boisla magie noire et l'enfance dans The Cape Fallen

Dans le récit The Cape, le personnage principal Éric disparaissait pendant trois jours au milieu du livre et revenait chez sa mère encore plus puissant et colérique. Que s’était-il passé durant cette période ? Fallen vous apporte une réponse très sombre. Le ton horrifique de The Cape se voit dès la page intérieure avec un homme explosant en pleine lumière. Proposé par l’éditeur français Hi Comics, ce récit complet est très loin Marvel car ce récit indé préfère remettre en cause les règles des super-héros que de les conserver. Même s’il a une cape, Eric n’est pas Superman. Il vient de commettre un meurtre dans le récit principal et se sent totalement dépassé par son nouveau pouvoir. Il voudrait être le sauveur qui connaît par les comics mais devient un criminel en raison de sa fragilité mentale. Les comics donnent un idéal qu’Eric ne peut l’atteindre.Cherchant un refuge, à la fois de la police et de sa folie, il se rend dans le lieu de ses dernières vacances en compagnie de son père et son frère. Il retourne dans un lieu important et heureux de son enfance où Eric espère y retrouver son insouciance et son innocence.

Eric va cependant comprendre qu’on ne peut revenir dans le passé. La cabane est désormais occupée par des adeptes du jeu de rôle qui l’intègrent dans leur délire au milieu de la forêt. Mais Eric n’est pas du genre à se laisser guider…

Entre deux épisodesUne virée en forêt  dans The Cape Fallen

Si 1969 pouvait être une porte parallèle permettant de rentrer dans le monde de The Cape : Fallen nécessite d’avoir lu la série principale. Il s’agit d’un récit d’introspection où le lecteur rentre dans le cerveau tourmenté d’un anti-héros. Eric est torturé par son passé ancien ou très récent. Dès le début, il est en colère en voyant sa cabane familiale squattée. L’un des occupant est un camarade d’école primaire, Josh, qui harcelait Eric. Voulant se racheter, il lui propose de rejoindre leur partie de Donjons & Dragons. Chanceux, Eric obtient suffisamment de points pour devenir un sorcier mais il opte pour une magie très noire. On peut le voir par les fiches des joueurs proposées en bonus. Le lecteur ayant vu des films d’horreur comprend très vite que le jeu va mal se passer. Il repère des indices : une cabane au fond d’un bois peuplé d’ours, l’absence de réseau téléphonique, un homme à l’équilibre mental chancelant… La tension monte au fur et à mesure que la nuit avance. Cependant, le gore de la deuxième partie surprend même le lecteur aguerri.

Contrairement à 1969, l’équipe originelle de la première série se reconstitue. Le scénariste Jason Ciaramella est cependant libéré du travail d’adaptation et peut s’emparer de cet univers. Il propose une version toute autre du passé d’Eric. Le dessinateur Zach Howard a un style magnifique. Une page de rêve illustre parfaitement la folie d’Eric. Les visages massifs renforcent la dureté du récit mais Howard sait en même temps jouer de la subtilité dans les expressions. Son cadrage très serré donne une impression de claustrophobie. La précision des décors aide aussi le lecteur à s’immerger dans l’ambiance et la diversité des textures offre de superbes images. Aucune case n’est bâclée et il réussit même à changer totalement de style pour les partie de jeu de rôle. Le coloriste Nelson Howard joue également un grand rôle par la forte présence du noir et le jeu sur les contrastes.

Loin d’être accessoire, Fallen est un prolongement utile respectant la création de Joe Hill. C’est également un ajout intéressant en proposant une origine différente au traumatisme d’Eric.

Si l’horreur en bd vous intéresse, n’hésitez pas à lire les chroniques sur Shigahime et Une étude en émeraude.