Découvrez l’Afghanistan avec Le Garde du corps de Massoud

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L’Afghanistan est bien connue par la guerre entre les États-Unis et Al-Qaïda mais la guerre avait commencé bien avant quand l’U.R.S.S. a envahi ce pays. Avec Le Garde du corps de Massoud publié par Delcourt, Jean-Pierre Pécau et Renato Arlem vous font découvrir ce conflit oublié par un destin exceptionnel.

Une vie exceptionnelle

Le Garde du corps de Massoud est le premier titre d’une nouvelle collection chez Delcourt, Histoire et Destins qui relatera des destins exceptionnels pendant des périodes de guerre. Cette collection est en lien avec les revues Guerres et Histoire. Ce titre repose d’ailleurs sur une interview de Lasha Otkhmezuri paru en 2015 dans cette même revue.

Le début du Garde du corps de Massoud

De nos jours, Nikolaï Bystov décharge des caisses dans une gare routière. Il est pourtant connu comme le garde du corps de Massoud et la nouvelle de la mort du général le met en rage. C’est en discutant avec un homme venu de son village d’enfance que le lecteur va comprendre comment un russe a pu devenir proche du leader ennemi. D’origine cosaque, les autorités soviétiques sont venues le chercher pour rentrer dans l’armée mais Nikolaï découvre très tard qu’il est envoyé en Afghanistan. Il devient tireur d’élite mais a dû mal à accepter la complexité morale de la guerre. Un général l’envoie chercher du haschisch avec d’autres soldats pour ravitailler les officiers et c’est à ce moment qu’ils sont faits prisonnier par les moudjahidines. Bystov découvre alors les divisions internes entre les Afghans et le code d’honneur de ces hommes quand il sauve Massoud d’une attaque. Dans le dernier tiers du livre, on voit comment il est devenu le garde du corps le plus fidèle mais, hélas, le lecteur ne comprend pas pourquoi il change de camps.

Ce récit complet est une hagiographie du général Massoud. Juste, il libère Bystov après l’attaque. Il ne discrémine pas les Russes tant qu’ils sont musulmans. Il libère l’ensemble des prisonniers quand la guerre se rapproche. Il arrange même le mariage de ce garde. On peut être sceptique sur cette vision.

Un récit historique

Plus qu’une biographie, Le Garde du corps de Massoud est le récit d’une guerre sale. Les soviétiques sont racistes et doivent faire face à une guérilla invisible car, connaissant depuis l’enfance le terrain, les moudjahidines savent se dissimuler entre deux pierres. Les rebelles afghans trafiquent à la frontière soviétique du haschich contre des armes et les soviétiques sont donc attaqués par leurs propres armes. D’ailleurs, de nombreux soldats soviétiques semblent avoir perdu tout idéalisme révolutionnaire. Ce n’est pas eux en face. Personne ne se fait confiance entre Afghans mais aussi les alliances sont précaires avec le Pakistan. Les livraisons d’armes américaines sont un tournant de la guerre.

Le Garde du corps de Massoud

Le dessin de Renato Arlem cherche à coller à la réalité historique par la précision des décors. Il fait pénétrer le lecteur dans les splendides montagnes afghanes tachées du sang de la guerre. Le lecteur sent que chaque élément des costumes est juste. La précision d’un village vient sans doute de photos. Les informations délivrées par la bande dessinées sont complétées par un dossier documentaire en fin de tome sur le pays, Massoud, Nikolaï et ses proches.

Le Garde du corps de Massoud est une bande dessinée classique par son dessin et son scénario pour les fans d’histoire. On pénètre l’intérieur d’un conflit en suivant un simple soldat remettant en cause son statut. C’est par lui que le lecteur découvre la complexité du conflit et les mensonges de son pays.

Si les biographies en bd vous intéressent, vous pouvez consulter les chroniques sur George Sand et sur une prisonnière kurde.