Critique de « DCeased »: des zombies chez les super-héros

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Cette série limitée, DCeased, d’Urban comics sortie en février 2020 repose sur un principe simple : et si les super-héros de l’univers DC Comics étaient touchés par une épidémie les transformant en zombies ?

L’horreur chez les super-héros

La Justice League vient de battre Darkseid qui est obligé de rentrer sur sa planète Apokolips, mais dans un dernier message, il affirme avoir gagné. Batman comprend le piège : ce combat n’était qu’un leurre pour enlever Cyborg.

Quand vos plus proches alliés vous dévorent...

La très bonne introduction retrace l’origine du projet. L’éditeur Ben Abernathy propose de malmener les héros DC avec un virus venu de Cyborg. Il confie le scénario à Tom Taylor et les dessins à Trevor Hairsine (Divinity, X-O Manowar) ainsi que Laura Braga et Darick Robertson. Comme le nom l’indique (DCD), DCeased est un récit sur la mort et la peur s’installe dès les premières pages : le tyran Darkseid est prêt à tout pour trouver l’équation d’anti-vie qui se trouverait quelque part dans les circuits du héros Cyborg. Cependant, lors de la tentative, l’équation est contaminée par l’ajout d’un morceau de mort et provoque une réaction en chaîne : Darkseid contaminé détruit sa planète alors que Cyborg, se téléportant sur Terre, se connecte automatiquement au réseau et diffuse ainsi l’équation dans le monde entier. Tel un virus, les malades deviennent fous et dévorent les passants. Le virus s’étend sur les continents mais aussi dans les océans – Aquaman est tué par des marins sur un bateau. Logiquement, le virus touchant les super-héros, son impact est plus destructeur que quelques massacres. On suit en parallèle les héros voulant sauver l’humanité et Harley Queen avec Poison Ivy essayant de survivre.

 DCeased: Une bonne série de genre

Le scénariste Tom Taylor n’avait pas entièrement convaincu dans Injustice mais il réalise un bon récit de genre. A chaque fois que les héros pensent trouver une solution, une surprise arrive. Le texte bien écrit est dans un registre mixte entre le film catastrophe et le film d’horreur. Il multiplie les confrontations variées de nombreux héros au virus mais il a voulu à travers ce genre s’intéresser aux émotions et aux conséquences des actes. En effet, DCeased est aussi un récit aussi sur les relations entre les gens, entre amis, au sein de la famille mais par internet. La toile est le véritable super-vilain à l’heure du cyberharcèlement, des théories du complot et de la cyber criminalité.

Superman, adoré par Tom Taylor, est le personnage principal de ce récit. Alors que le scénariste avait fait de lui l’ennemi dans Injustice, il représente ici l’espoir. Cependant, au fil de l’effondrement de la société, il se trouve impuissant. Le scénariste fait des clins d’œil à l’histoire de D.C. Le début sur Apokolips, Mister Miracle et Big Barda fait forcément penser au Quatrième monde de Jack Kirby. Taylor profite d’une série dans un univers parallèle pour donner sa vision de l’univers D.C. Contrairement à des récits plus anciens, les femmes sont plus présentes.

Harley Queen dans la tourmente

Une mise en page à l’horizontale

Le dessinateur anglais Trevor Hairsine n’hésite pas à montrer des images gores : Cyborg à travers le trou qu’il a fait dans le crâne d’une géante. On retrouve des corps moins massifs et les visages fermés. Le style d’Hairsine est aussi reconnaissable par sa mise en page horizontale. Urban propose un chapitrage précis avec les équipes de créateurs et en bonus l’ensemble des très nombreuses couvertures variantes dont certaines sont inspirées par des films d’horreur.

DCeased est donc fidèle au genre des récits de zombies. La lecture vive ménage de nombreuses surprises tout en faisant découvrir au néophyte l’univers des super-héros de DC comics.