Fire Power : Walking Dead lève les poings

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Vous vous sentiez seuls depuis la fin du comics Walking Dead ? Découvrez Fire Power qui vient de sortir chez Delcourt. En effet, ce tome vif comme l’air lance la nouvelle série du scénariste Robert Kirkman.

Un scénariste aux doigts d’or

Kirkman a reçu le surnom du « Midas des comics » en raison de sa capacité à transformer une série indépendante en un succès massif. Ce fut le cas avec The Walking Dead, son récit sur la survie d’une petite communauté dans un monde envahi par les zombies. Il a alors non seulement prouvé son talent d’écriture mais aussi son courage en arrêtant la série en plein succès quand il pensait ne plus rien avoir à dire. Désormais, il prend le risque de se lancer dans une nouvelle aventure avec Fire Power… mais dans un monde totalement différent.

Un trio autour du héros

Karaté Kid face à Iron Fist

Avec Fire Power, on est très loin du monde apocalyptique de Walking Dead. Un aventurier avance au milieu d’un paysage superbe dans des montagnes qui dépassent l’échelle humaine. Owen Johnson semble en mauvaise posture car épuisé, il erre au hasard et n’a plus rien à manger. Le lecteur peut facilement s’imaginer dans une salle de cinéma avec ce début proche du prologue d’un film. Owen est à la recherche d’un temple mystérieux censé lui apprendre une technique martiale redoutable : les boules de feu mais il désire aussi bien plus…

Ce n’est pas un hasard si cette accroche rappelle les codes des récits de kung-fu car Fire Power est un hommage à ce genre. Dans le temple, Owen rencontre un maître sévère qui le fait souffrir pendant l’initiation. De plus, le nouveau venu trop doué subit les jalousies des anciens alors qu’il réalise que ce lieu mystique recèle aussi plusieurs secrets dont la Porte du dragon, une salle interdite. Les plus cinéphiles verront un lien avec le film hongkongais, La 36e Chambre de Shaolin.

On pourrait croire à un projet commercial pour surfer sur le succès de Cobra Kai mais Kirkman et Samnee vont plus loin en osant un héros asiatique avec d’ailleurs des détails culturels bien sentis – les moines pensent qu’Ownen est son nom américain d’usage et lui demandent son nom réel chinois.

Du calme à la tempête

Attention ce n’est que le début

Certains éléments peuvent vous sembler assez convenus en restant sur les rails du genre mais il faut bien se souvenir que le talent de Kirkman s’exprime sur la longueur. Avec Invincible, il a autrefois prouvé qu’un début classique sur un fils de Superman pouvait donner une saga de plus en plus touchante et grandiose. Le récit commence dès ce tome à bouleverser discrètement les codes. Le maître de Wilson, loin d’être un ermite, est connecté au monde par sa tenue américanisée – casquette, basket – et ses goûts musicaux – il est fan de Radiohead. Il apporte beaucoup d’humour. Étrangement, il peut capter sur son portable au milieu de l’Himalaya mais ses appels servent à réserver des sneakers de collection. Le récit avance également très vite. Owen, très doué, progresse à la vitesse de l’éclair dans l’enseignement de l’art des boules de feu.

L’autre remarquable qualité de la série c’est le dessinateur Chris Samnee. Il réussit à faire entrer le lecteur dès les premières pages sans dialogues. On y apprécie le style épuré du dessinateur mais jamais bâclé. Le passage d’une gouttière blanche à une noire révèle que le temple n’est pas aussi paisible qu’il y paraît. Fire Power passe alors de l’humour à un combat massif.

Fire Power est au final un lancement flamboyant. Derrière ses références aux films d’arts martiaux, Kirkman et Samnee décrivent la quête d’être humains pour retrouver un art perdu et des racines familiales. Ce tome va à l’essentiel et se termine par un fantastique double cliffhanger, l’un prévisible tandis que l’autre relance la série vers une piste inédite.

Si vous désirez lire une bd plus politique chez le même éditeur, nous ne saurions trop vous conseiller de vous jeter sur Hors-saison.