Critique Balle tragique pour une série Z, chez Glénat

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Hollywood, usine à rêve où le cauchemar est au coin de la rue. Glénat nous offre une visite bien sombre des studios de cinéma dans Balle tragique pour une série Z, sortie en février.

Peut-on aimer et être célèbre ?

Dans les studios Disney à Los Angeles en 1958, Jimmy White, en est réduit à jouer dans une série pour gosses. La honte totale ! Un truc sur un certain « Zorro » mais il faut bien vivre. Jimmy a aussi des dettes. Cinq mille dollars qu’il doit à Giuseppe Battaglia. Tout va mal, mais il y a Sally Davis, une belle figurante. Cependant, Buddy Drummond, producteur de la Fox aussi puissant que vicieux, propose à sa promise un premier rôle. Le sanguin, Jimmy ne le supporte pas…

Un cascadeur bien maladroit

Tout n’est pas rose à Hollywood

Roger Seiter propose de vivre l’envers du décor de cinéma à travers les mésaventures d’un acteur de second rang. Blessé par Zorro, il a honte de cette série – pourtant aujourd’hui culte. Certains personnages principaux sont aussi intéressants comme Brenda, l’agent de Jimmy ou Henry Calvin, le sergent Garcia de la série, qui organise des soirées pour trouver des filles. Les femmes sont nombreuses dans le récit et sont éloignées de l’image de l’épouse naïve. Sally, la promise de Jimmy est prête à tout pour réussir. Hedda Hopper est une chercheuse de ragots, ce qui lui vaudra une punition mordante… Tout commence comme un polar à la Ross MacDonald avant de basculer dans le gore et le sordide d’Hellroy, à partir d’une visite chez le médecin légiste. Cependant, on peut trouver que le texte est parfois un peu long sans raison.

Sans issue

Jimmy accumule les ennuis à cause de sa passion du jeu et de ses mauvais choix. A chaque action, il prend la mauvaise décision et s’enfonce de plus en plus. Même la police le déteste en raison de forts soupçons après la mort de sa précédente compagne. L’acteur en crise devra faire face à toutes les accusations. Ces différents personnages aideront ou enfonceront Jimmy mais la toile d’araignée autour de lui semble sans issue.

Un dessin original

Une industrie perverse

Pascal Regnauld (Canardo) fait des choix graphiques radicaux – le bord des pages est intégralement en noir alors que les couleurs se concentrent sur des nuances de marron et de rouge. Les seules parties blanches sont l’encrage. Les visages ont des formes très pointues et presque sans relief. L’esprit très cartoon du dessin contraste avec le récit policier sombre mais la mise en page est parfois figée.

Les deux auteurs proposent un récit policier de plus en plus angoissant sur les dessous de l’âge d’or d’Hollywood, où tout n’est que perversion. Chaque action est une pièce sur un échiquier qui se déplace vers la défaite. Avec Balle tragique pour une série Z, Glénat apporte une nouvelle pierre très sombre dans la maison Treize étrange.