Le pavillon des immortels heureux, du son à la vie

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Avec Le pavillon des immortels heureux, c’est un curieux orchestre qui s’installe à la Maison des métallos à l’occasion de la Biennale Internationale des Arts de la Marionnette.

Un spectacle des sens

Dans une petite salle sombre, ils attendent en silence. Ce sont des automates figés qui accueillent le public. A chacun de se faire une petite place parmi ces créations assoupies. Lorsque tout le monde est assis, de légères percussions s’élèvent et une lumière commence à vaciller. Le concert commence. Point d’Homme pour battre la mesure, juste ces automates qu’on cherche du regard et qui dansent, volent, jouent et se battent au son des percussions. A cet ensemble s’ajoutent leurs ombres projetées derrière eux sur des toiles blanches.

 

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Des automates indépendants

Les automates sont animés d’une volonté propre et se meuvent sans avoir besoin d’être touchés par la main de l’Homme. Créés par Marcelle Hudon et Maxime Rioux, ils sont animés grâce au système Ki, inventé par ce dernier. Des hauts-parleurs diffusant des fréquences inaudibles dont la hauteur influe sur la vitesse de déplacement des marionnettes sont leur seule source de mouvement. La précision de leur chorégraphie est due à leur légèreté et au doigté de leurs deux créateurs. De par le système qui les meut, une place est accordée au hasard, insufflant une part de mystère dans cette danse qui semble ne jamais s’éteindre.

 

Les lutteurs immobiles

Des percussions et des automates combattants se dégage une violence dans la poésie du spectacle. Les jeux d’ombre et de lumière retranscrivent la peur que cette violence humaine peut engendrer, pour venir s’éteindre sur la fragile et pourtant puissante beauté qui se dégage de la vie des autres automates. C’est une représentation qui, au-delà du feu d’artifice visuel et auditif qu’elle provoque, interroge directement sur notre perception du monde et de ce qui nous entoure.