Critique “Nosferatu” du BOB Théâtre : Un voyage électrisant

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La semaine dernière s’est tenu au Théâtre du Mouffetard le spectacle Nosferatu, créé par la compagnie rennaise BOB Théâtre en 2003 et nommé aux Molières « Jeune public » en 2008.

Un théâtre d’outre-tombe

Deux croque-morts, interprétés par Denis Athimon et Julien Mellano, survivent dans un monde rongé par la peste. Ils convient les spectateurs à un voyage jusqu’au cœur des Carpates, contant l’histoire du plus célèbre des vampires. Hutter, un jeune clerc de notaire, accepte un travail qui lui permettrait d’offrir une vie meilleure à Ellen, sa jeune épouse. Afin de réaliser une vente immobilière, il doit aller en Transylvanie rencontrer le comte Orlock et le convaincre d’acheter la maison qu’il va lui présenter. Ce dangereux voyage va l’amener à la rencontre de loups et de monstres assoiffés. A l’image des grandes adaptations du livre de Bram Stocker, qu’il s’agisse du Nosferatu de Friedrich Wilhelm Murnau ou bien du Dracula de Francis Ford Coppola, le BOB Théâtre a su rendre hommage à l’oeuvre originale tout en y apportant sa griffe.

Nosferatu

Une adaptation lumineuse

Avec Nosferatu, le BOB Théâtre présente un théâtre d’objets tout particulièrement réussi. Les metteurs en scène et interprètes Denis Athimon et Julien Mellano partagent la scène avec des décors a priori simples et fantastiques, mais tout particulièrement travaillés. Au sein de ces décors évoluent des personnages-ampoules et des marionnettes-vampires expressifs et à l’imagination débridée. Ces personnages sont plongés dans une ambiance macabre parfaitement maîtrisée. Les lumières gérées par Alexandre Musset, également au son, mettent subtilement en valeur le jeu des acteurs et les différentes scènes du spectacle et offrent  un effet visuel des plus réussis. Quant à la musique, créée par Olivier Mellano, elle ramène le spectateur dans l’atmosphère ténébreuse et mystérieuse des châteaux hantés.

Nosferatu

Pour les grandes et les petites canines

Pendant une heure, le BOB Théâtre transporte le public dans un autre monde. Le spectacle est fait pour faire peur, mais s’adresse tout autant au jeune public qu’au public adulte. Le talent de conteur de Denis Athimon et Julien Mellano est tout simplement époustouflant. Avec une précision, un charisme et une justesse rarement égalés, ils incarnent tour à tour conteur et divers personnages. Le spectacle en paraît même court tant il paraît difficile de se lasser de l’histoire qu’ils mettent en scène. Leur théâtre qui fait peur se ponctue d’une bonne dose d’humour savamment étudiée, qui ne ternit en rien l’ambiance sombre instaurée, mais la teinte au contraire d’une tonalité macabre. La perfection de Nosferatu se cache dans les moindres détails, jusqu’à cette gousse d’ail suspendue au-dessus de la porte d’entrée de la salle de spectacle, tenant à distance les vampires qui voudraient voler la vedette au BOB Théâtre.

Nosferatu

Drôle et captivant, le Nosferatu du BOB Théâtre n’a rien à envier à ses confrères les plus connus et n’est à manquer sous aucun prétexte !