Stranger Things – la série tout droit sortie des années 80

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Sortie en août 2016, la première saison de Stranger Things a séduit la presse et les spectateurs. Alors que la deuxième saison est attendue pour octobre prochain, retour sur cette série de science-fiction qui est parvenue à sortir du lot.

 

Une science-fiction à l’ancienne :

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Stranger Things rend hommage aux films de science-fiction des années 1980, à la génération Spielberg et à son cinéma de divertissement inventif et impressionnant. Une série à l’image des quelques posters de classiques de l’époque qui se baladent çà et là, accrochés sur certains murs des lieux parcourus dans la série, tels que Les Dents de la Mer ou The Thing. Stranger Things veut encrer son style dans cette époque salvatrice pour le cinéma fantastique. Ainsi on perçoit les références à E.T., à Rencontres du Troisième Type ou au récent Super 8 de JJ Abrams lui-même hommage à ce style cinématographique.

Un style qui se décrit par une action lente, des enchaînements lancinents, où chaque rebondissement tarde à venir, où les révélations sont bloquées par une pirouette scénaristique pour conserver une frustration quasi-constante. Enchaînant son intrigue via de nombreux indices disséminés aux quatre coins d’un épisode, permettant aux multiples intrigues d’avancer et surtout de s’entrecouper dans la conclusion, Stranger Things expose une esthétique rassurante, une ambiance ancrée dans les années 1980 grâce à ses décors, sa bande sonore et ses personnages.

A la manière d’une production Spielberg, les protagonistes sont quelques enfants, une bande de copains effectuant leurs virées en vélo, prêts à en découdre avec n’importe quel danger, même s’il s’agit d’effroyables monstres. Produite pas Shawn Levy, réalisateur de la saga La Nuit au Musée, Stranger Things, dès son générique en néons faussement calme, ponctué d’une musique électro à la Nicolas Winding Refn, promet de nombreux cadeaux.

 

Des personnages forts pour des mondes opposés : 

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Avec ses intrigues classiques où un enfant disparaît, où un monstre terrorise la population et où le gouvernement fait des expériences étranges, Stranger Things s’inscrit dans un scénario classique du genre mais va le magnifier en jouant avec nos souvenirs et nos représentations populaires de la menace fantastique et gouvernementale. La série oppose une approche enfantine et naïve de l’histoire, une innocence conservée qui s’oppose à une vision plus mature grâce au personnage du shérif Hooper, flic désemparé et fatigué mais prêt à tout pour sauver les siens. Ainsi Stranger Things met en scène des gamins attachants, courageux, se déplaçant éternellement sur leur vélo, armés de lances pierres et communiquant par radio. Des aventuriers en herbe intelligents et suffisamment bien traités pour que ces derniers ne soient jamais agaçants. Drôles et efficaces, c’est un plaisir de suivre leurs péripéties.

La matérialisation de l’autre monde joue avec notre dimension mémorielle, un monde parallèle où le temps est différent et qui abrite une terrible créature. A la manière d’Insidious et son monde des morts, les personnages vont se renseigner sur cette dimension parallèle, essayer de la trouver, pour évidemment à la fin, aller y faire un petit tour. Le monstre est lui aussi matérialisé via une esthétique classique, apparence humaine, membres démesurés, pas de visage, une gueule à faire pâlir le Kraken et une capacité à créer des portails pour passer d’un monde à l’autre. Mais le personnage central de l’histoire demeure Onze, cette petite fille aux pouvoirs inattendus.

 

Onze, le personnage central de la série :

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Jeune enfant utilisée par le gouvernement à des fins militaires, de communication et d’espionnage, Onze a été traitée comme une bête de laboratoire, constamment enfermée car utile que pour la science. Toutes les intrigues reposent sur ce personnage. Intrigues qu’elle va créer mais également démêler parfois. Personnage à la fois attachant et inquiétant, Onze va créer une relation particulière avec les enfants qui vont la prendre sous leur protection. Elle va réapprendre à leurs côtés une communication avec les vivants, elle va découvrir le monde et les sentiments. Ainsi Stranger Things est une succession de trois lieux : la ville, le monde parallèle et les locaux du gouvernement. La rencontre entre les trois fait des étincelles. Grâce à ce personnage, le gouvernement en prend pour son grade, présenté comme un amas de manipulateurs, de menteurs et d’usurpateurs d’identités. Quant aux expériences qu’ils entament sur la jeune fille pour lui faire dépasser ses limites, la références esthétique à Under the Skin est immédiate.

Stranger Things est une série complète et aboutie qui permet un retour agréable et passionnant aux sources de la science fiction moderne.