Critique de Lastman: une série d’animation pour adultes.

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Juste avant que France 4 ne décide fin 2016 de changer sa ligne éditoriale, et donc son public cible, pour se recentrer sur la famille, elle avait mis en chantier une série d’animation ambitieuse pour (jeunes) adultes : Lastman.
Plus populaire outre atlantique et au japon avec, par exemple, des séries comme Archer et Rick & Morty pour les US et l’Attaque des Titans pour le Japon, diffusées chacune sur France 4 par le passé, le genre a du mal à s’imposer en France avec la sacre sainte pensée « si ce sont des dessins animés, alors c’est pour les enfants ». Et ce ne sont pas les réactions des parents devant le film « Sausage Party » , pourtant « interdit » en salles aux moins de 12 ans, qui prouveront le contraire.

Lastman, la série.

Nous avons ici affaire à une série (26×13’) diffusée après 22h à la télévision avec des épisodes allant jusqu’au « interdit aux moins de 16 ans » par le CSA, ne bénéficiant pas d’un gros budget, ni d’une co-production habituelle avec plusieurs chaînes et partenaires. Ayant subi retard et désistement de la part de leur deuxième investisseur, la série a fini d’être financée in extremis, grâce à une campagne de financement participatif à hauteur de €183,345 (à noté qu’il leur aurait fallu un peu plus de 300 000 euros pour être à l’aise). Réalisée par Jérémie Périn (à qui l’on doit l’excellent épisode one-shot de « Spuf ») et scénarisée par ce dernier, Laurent Sarfati, Balak (co-auteur du manga) Léonie de Rudder, Mathieu Choquet, Guillaume Mautalent et Laury Rovelli, l’histoire se passe environ 10 ans avant le manga, il est donc tout à fait possible de passer outre la lecture et de binge watcher cette magnifique série.

On y suit donc les aventures de Richard Aldana, boxeur amateur sans emploi et sans attache, dans la capitale de Paxtown, une ville ivre d’hyper médiatisation, déchirée par les inégalités et rongée par la mafia, là où les embrouilles sont comme une loi de la nature, aussi inévitables que la gravité terrestre. Richard fera tout son possible pour protéger et aider l’étrange fille cachée de son mentor Dave McKenzie face à « l’Ordre du Lion » et leur chef Rizel cherchant coûte que coûte à la capturer afin de la sacrifier… bastons, gangsters et surnaturel garanti.
On retrouve comme Seiyû (comédien de doublage) : Martial Le Minoux (qui s’occupe aussi de la direction artistique), Maëlys Ricordeau, Vincent Ropion, William Coryn, Patrick Béthune et Barbara Beretta.

Malgré une diffusion express (6 épisodes par semaine sur 4 semaines entre novembre et décembre 2016) la série a reçu un accueil critique globalement positif, mettant en avant le caractère unique d’une série d’animation française pour adultes, engouement confirmé par un succès public.
En espérant que cela donne des idées à d’autres.

L’avenir ?
Chez nous, le coffret DVD et blu-ray de la série sortira le 6 décembre chez Wildside (Zone free, Doublage Français et Anglais, Sous-titre anglais et espagnol)
À l’étranger, elle s’exporte en Italie, au Brésil, en Amérique du Sud … via la plateforme Studio+ de Canal+.
Et aux USA, elle est diffusée via le groupe Mondo dont l’adaptation et le doublage sont supervisés par Bill Schultz, producteur sur Les Simpsons et King of the Hill.

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