Critique « Godless » S1 (Netflix): Le western dans l’air du temps

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Au Nouveau-Mexique, la ville de La Belle est privée de sa population masculine suite à un terrible accident minier. Les femmes prennent dès lors les commandes de la ville et tentent d’entretenir comme elles peuvent les vieillards et les enfants. Frank Griffin et sa bande de hors-la-loi, partent à la recherche de leur protégé, Roy Goode, qui les a trahis. Ce dernier se réfugie à La Belle mettant ainsi en danger tout ses habitants. 

En novembre 2017, Netflix partage sur la toile un western réinventé qui n’a pas froid aux yeux. Au départ imaginé comme un film, Godless s’est lancé dans un format «mini-série». Avec un casting 5 étoiles: Michelle Dockery (Downton Abbey), Jack O’Connell (Skins), Thomas Brodie-Sangster (Le Labyrinthe, Game of Thrones) et Jeff Daniels (Dumb and Dumber, Seul sur Mars) la série n’est rien d’autre qu’une pépite perdue dans les décombres de Netflix. 

Le western remis au goût du jour 

Godless se positionne comme un nouveau western qui remanie les codes d’un classique. L’histoire tourne autour de La Belle, une ville dirigée par des femmes. La plupart d’entre elles ont compris qu’elle pouvaient survivre seules. Les personnages dans leur répliques ne cessent de le rappeler. Même si les brigands et les shérifs sont des hommes, l’histoire ne tourne pas qu’autour d’eux. Les relations entre les femmes de La Belle et leur façon de vivre restent importants.

Dans la bande annonce la série met la femme au milieu de l’histoire. Une nuance serait tout de même à apporter : elles ne sont pas l’Histoire principale. On imagine sur le papier une histoire plus féministe que ce qu’est Godless en réalité. Les femmes adoptent une voix passive en restant à La Belle, tandis que beaucoup d’actions se passent hors de la ville. Si les histoires de cow-boy ne sont faites que pour la gente masculine, la série réussit à sortir du lot grâce à la présence du sexe opposé. Passives ou non les héroïnes de Godless ne sont pas des demoiselles en détresse.

Godless Frank Griffin Jeff Daniels is hunting Roy Goode and he might be hiding in Le Belle New Critique « Godless » S1 (Netflix): Le western dans l’air du temps

Transportés dans l’Ouest 

Les épisodes de la série dépassent souvent les 60 minutes. Mais avec une mise en scène dynamique le temps passe vite. Le réalisateur, Scott Frank, alterne entre les longs plans contemplatifs du Wild Wild West et les scènes d’action très énergiques. Plus que «mini-série», on pourrait qualifier l’histoire comme un «long métrage de 7 heures». La photographie et la musique sont réalisés à merveille. Chaque scène plonge le spectateur dans le poussiéreux Far West du 19ème siècle.

Les personnages sont authentiques. Chacun d’entre eux apportent une touche personnelle. Les flashbacks permettent de mieux cerner leurs intentions et leurs actions sans nous éloigner de l’histoire. Des petits défauts subsistent tout de même. Spoiler Alert: On n’a jamais d’explication sur la phrase “This ain’t my death. I’ve seen my death; this ain’t it.” de Frank Griffin. Son passé n’est pas exploité alors qu’il y fait référence plus d’une fois. Des personnages sortent de nul part (comme l’Allemande) vers la fin de la saison. Et la mort atteint d’une façon ridicule l’un des personnages principaux. Malgré ces détails, la série reste à un niveau élevé pour Netflix. 

La série offre une vision nouvelle du western peu exploité sur le petit écran. La qualité de l’image et de la mise en scène hisse Godless au rang d’une des meilleures productions de Netflix. L’intrigue, classique, apporte un gout nouveau au western avec la présence féminine. Le casting 5 étoiles est brillant et ne déçoit à aucun moment le spectateur. Sans révolutionner le genre, Godless invite le public à redécouvrir le Far West. 

Bande annonce: 

 

https://www.youtube.com/watch?v=mMUiRYoc76A