Le retour retentissant du groupe à scandales SUICIDAL TENDENCIES

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Suicidal Tendencies sur scène.

Le 26 janvier, Suicidal Tendencies partageait le lien de leur nouvelle production Nothing to Lose. C’est l’occasion de revenir sur le passé riche et tumultueux du groupe, ainsi qu’évoquer son nouvel EP prévu pour mars.

 

Le nouveau son et les nouveaux albums

On dit le groupe américain crossover trash, punk hardcore, skate punk, funk metal et même metalcore. Il faut admettre qu’en 37 ans de carrière, on a le temps d’en explorer des registres ! Suicidal Tendencies a sorti 18 albums (EPs compris) depuis 1981.

Le groupe a annoncé la sortie de Get Your Fight On!, pour le 9 mars 2018. Son premier morceau, Nothing To Lose est déjà disponible. Il annonce une couleur crossover pour le nouvel EP. C’est un retour aux sources pour les « pères fondateurs du crossover thrash« , comme la presse les a nommés par le passé.

Get Your Fight On! est une assez grande surprise puisque l’album World Gone Mad paru en 2016 était annoncé comme le dernier du groupe. Du moins par le frontman Mike Muir. Effectivement, ça serait le batteur Dave Lombardo qui l’aurait poussé, ainsi que le reste du groupe, à retourner dans les studios, pour un nouveau round.

Par ailleurs, Get Your Fight On est le nom d’un morceau issu de World Gone Mad. Une espèce d’Ouroboros, de boucle artistique et symbolique à boucler pour le groupe ? D’autant plus que l’EP n’est pas la seule surprise que Suicidal Tendencies a réservé à son public pour 2018 !

En effet, le groupe a aussi annoncé la sortie d’un album en juillet 2018 : STill Cyco Punk After All These Years. Ce projet porte le même nom que leur septième album, paru en 1993… Alors qu’est-ce que Mike Muir et sa bande essaient de nous faire comprendre ? Dernier retour retentissant avant de tirer définitivement le rideau ? Ou simple coup de com’ ? On ne peut que spéculer, parce que les Suicidal Tendencies ne sont pas trop du genre prévisibles, et nous prouvent une fois de plus qu’ils ont plus d’un tour dans leur sac…

 

« Le meilleur des pires groupes »

Le chemin de Suicidal Tendencies ne s’est pas tracé comme une ligne droite. Le groupe a fait plusieurs pauses, et a même été forcé de quitter la scène en 1987. La bande a essuyé des scandales, et porte sur ses épaules des relents de mauvaise réputation. Mais n’est-ce pas tout ce qu’on attend d’un groupe dans la scène punk hardcore ? En plus de faire du son bien entendu, et si vous avez encore des doutes à ce propos, allumez vos amplis sur Suicyco Motherfucka, s’il vous plaît.

 Suicidal Tendencies se lance en 1981. Aux commandes : Mike Muir (chant), Mike Ball (guitare), Carlos « Egie » Egert (batterie) et Mike Dunnigan (basse). Du line up d’origine, il ne reste aujourd’hui que Muir.

La fanzine Flipside accorde au quatuor les titres de « pire groupe » et « groupe des plus grands connards », en 1982. C’est une entrée dans le milieu assez inoubliable, n’est-ce pas ?

Cependant, l’année suivante, Suicidal Tendencies publie un album éponyme, et est cette fois nommé « meilleur nouveau groupe », en 1983, donc. Ce n’est pas pour autant qu’ils sont devenus des gentils garçons. 

Le scandale suivant n’est pas des moindres, puisque la bande et leur fanbase sont accusés de faire partie de gangs. Pour cause : Muir portait un bandana bleu, associé au gang des Venice White Boyz, et Amery Smith (le batteur de l’époque), un chapeau arborant le sigle « V13 », du gang Venice 13. Il s’est avéré que c’est le frère du bassiste Louiche Mayorga qui possédait se chapeau emprunté par les Suicidal. Mayorga frère appartenait effectivement au gang, mais pas les Suicidal. La musique extrême a sa fanbase radicale à l’origine d’une réputation effrayante qui, justifiée ou pas, lui colle à la peau…

Suicidal Tendencies se mettent en pause pendant quatre ans. Et leur retour, n’en est pas moins une entrée fracassante qu’à leurs débuts en 1982.

Lors d’un concert au Perkins Palace, des fans arrachent du sol dix rangées de fauteuils. L’assurance ne fonctionne pas, et le groupe est banni des concerts de Los Angeles. Leur réputation retentissante a la peau dure. 

 

Suicidal Tendencies en quelques points clés

 En 1983, Suicidal Tendencies sort son premier album éponyme (après un EP), et le titre Institutionalized passe sur MTV! Une première pour un groupe de hardcore, un style écarté des ondes et des médias non-spécialisés
En 1987, ils publient l’album Join the Army, qui est plus metal que punk, et surprend un peu le public. Sorti en 1992, l’album The Art Of Rebellion est le plus gros succès commercial de Suicidal Tendencies. L’album est composé de morceaux de styles très différents, allant du metal, au funk en passant par du trash et prog. L’album suivant, Suicidal for Life (1994) s’ancre dans le trash, comme pour indiquer la « vraie » direction des Suicidal Tendencies. L’album se vend moins bien, mais le groupe continue à explorer des styles moins commerciaux, qui leurs sont propres. 

L’année 1996, le groupe crée son propre label, Suicidal Records, pour être « plus indépendant ». 
En 1998 et 1999, Suicidal Tendencies revient à ses débuts punk hardcore avec respectivement un EP (Six The Hard Way) et un album ; Freedumb. En l’an 2000, nouvelle surprise auditive : Free You Soul… And Save My Mind est qualifié par la presse d’album aussi bien hardcore que crossover, trash et funk metal. 

En 2014, une tragédie frappe le groupe : le bassiste Tim Williams, dans le groupe depuis 2011, décède le 26 août. Il est remplacé par Michael Morgan. 

Avec de nombreux changements parmi les membres du groupe, la créativité ne s’est pas essoufflée en 37 ans, pas plus que l’énergie ! Qui dit Suicidal, dit Pogos, headbangs et sueur.   

Le line up actuel est composé de Dave Lombardo à la batterie (depuis 2016), Ra Diaz à la basse (depuis 2016), Jeff Pogan (2016) et Dean Pleasants (1997) aux guitares, et Mike Muir au chant.

Nota bene que la discographie ainsi que les événements qui ont été décisifs pour la carrière du groupe ne sont pas cités exhaustivement dans cette article.

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