Rainforest : l’ascension de Jay Prince !

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Actuellement en tournée, Jay Prince était présent pour la première édition du Rainforest Festival à Fontainebleau, et nous avons profité de l’occasion pour en savoir un peu plus sur cet artiste en pleine montée.

 
Si vous ne connaissez pas encore Jay Prince, c’est le rappeur Londonien qui monte grâce à son « mellow nostalgic hip hop » qui nous ravit pour ses fortes influences jazzy et hip-hop des années 90.

Jay Prince, peux-tu nous parler de ta toute première chanson, de quoi parlait-elle?
La toute première chanson que j’ai écrite était en fait un poème. Je lisais beaucoup de poésie mais je n’écrivais pas de musique.
Je ne me souviens pas vraiment de ce que fut ma toute première chanson mais je me rappelle du premier poème que j’ai écrit : ça parlait de moi. C’était quelque chose du genre « Jay, living in a house, nananana a mouse… » C’était vraiment très basique. Je devais avoir 13 ou 14 ans quand je l’ai écrit. J’ai livré mon premier projet musical à 17 ans, un EP: « Cool Lounge in Paris ».
 
Tu as beaucoup produit depuis, tu es quelqu’un de prolifique!
Je m’inspire beaucoup de par mes voyages, mes sorties, mes amis et ma famille. Mais mon premier projet est né quand j’avais 17 ans et je suis venu à Paris pour l’écrire. Et j’y ai réalisé un de mes premiers clips vidéo. C’était mon premier projet en tant qu’indépendant et je me rappelle que j’étais encore à l’école et que personne n’écoutait mes chansons! (rires) Mis à part quelques personnes à l’école, ma famille et mes amis que j’ai aussi à Paris. Cela fait longtemps maintenant (il a 23 ans aujourd’hui).
 
Est-ce que ça a été difficile de t’auto-produire?
Quand j’ai commencé il n’y avait rien de difficile, c’était pour le fun, pour le plaisir. Après les choses deviennent plus sérieuses: tu termines l’école, il faut trouver un travail, il faut gagner sa vie et tu n’as pas d’argent. Et ma mère qui s’inquiétait, qui me disait : « mais qu’est-ce que tu vas faire de ta vie ? » Alors oui cela devient plus compliqué parce que toi tu veux continuer à faire ce que tu aimes mais parfois tu ne peux pas parce que tu dois payer des factures. Donc, oui cela se complique parfois parce que la vie n’est pas simple, mais c’est seulement dur si toi tu veux que cela le soit. Pour moi, c’était simple, je sors, je chante, les gens sont souriants… Je rentre heureux à la maison et je pourrai vivre comme ça tous les jours jusqu’à la fin de ma vie et être heureux c’est facile parce que c’est du plaisir.
 
Qu’écoutes-tu en ce moment? Il y a quoi dans la playlist?
Shantz, un rappeur de Chicago. Il est fantastique.
Je suis un grand fan d’Erykah Badu. Je ne la connais pas mais nous allons faire de la musique elle et moi, un jour, je lui ferais écouter mes chansons et nous ferons de la musique (sourire).
Il y a aussi Slum Village et… j’écoute beaucoup de musique.
 
Quels sont tes endroits préférés de Londres? Ceux où tu te sens le mieux?
A la maison. Comme je voyage beaucoup, chaque fois que je rentre à la maison c’est comme un nouveau départ, comme si je recommençais à zéro, et tu recommences, tu construis quelque chose de nouveau et tu repars. J’adore être à la maison parce que je passe beaucoup de temps ailleurs. Alors quand je rentre (à Londres) j’aime juste rester à la maison, me détendre avec mes potes, c’est d’abord la relaxation. Après mes journées s’organisent entre le studio, les amis, la famille. Le studio le matin, les amis, la famille, tous les jours.
 
Et quand tu étais plus jeune?
Je jouais beaucoup au football. Donc si tu me cherchais tu pouvais être sûre de me trouver dans un parc (rires). Je n’avais pas d’argent, Londres est une ville chère donc, je jouais beaucoup. Ma vie c’était ça: le foot, l’école et la musique. Que du bonheur !
 
Tu as réalisé ton premier EP à Paris, tu comprends un peu le français, quels sont tes liens avec la France?
J’allais beaucoup à Paris quand j’étais plus jeune parce que j’ai de la famille ici, mais personne à part mes parents à Londres. Alors tous les étés mes parents m’envoyaient avec ma sœur chez mon oncle, à Paris, et j’y restais 2 mois, chaque été pendant 7 ans, et quand j’ai eu 17 ans je suis revenu pour réaliser mon premier EP. Donc j’ai grandi à Londres mais j’ai aussi bien connu Paris chaque été pendant 7 ans et c’est de là qu’est venue l’inspiration.
 
As-tu été influencé par la musique française?
Je n’ai pas vraiment été influencé par la musique française. Mon oncle est D Jay, il avait l’habitude de me passer beaucoup de morceaux mais j’avais du mal à comprendre les paroles c’est assez différent du français que j’entendais. Mais c’était le rap que j’entendais. Il y a beaucoup de choses que je ne peux pas traduire du français à l’anglais. Par exemple, aujourd’hui il y a eu un gars qui parlait et qui disait « mais franchement je crois… » Mais qu’est-ce que « franchement » veux dire? Comment je peux le traduire? « Truly »? Mais ça n’existe pas en anglais, personne ne dit « truly, I… » C’est dur d’apprendre le français. Je n’ai pas vraiment pris l’inspiration dans la musique française même si je la trouve intéressante mais il y a ce rappeur, Nekfeu, que je trouve plutôt cool.
 
Quel artiste t’a le plus influencé?
Un rappeur du nom de Jay Cole, il est américain. Je suis allé à son concert, le premier concert de rap auquel j’ai assisté. Je devais avoir 16 ans. Et c’était la première fois que j’ai vu un rappeur jouer du piano. Je me suis dit: « OK cool » parce que je m’étais toujours demandé pourquoi il y avait des musiciens pour leur jouer la musique, pourquoi un rappeur ne pouvait pas faire les deux. Et je suis allé à ce concert et Jay Cole rappait encore et encore et à un moment donné il a demandé au pianiste de lui laisser sa place et il s’est mis à jouer et à chanter et c’était « wow » un vrai artiste hip-hop rappeur et là on était à un autre niveau. C’était en 2009, j’avais 16 ans.
 
Merci d’être venu pour nous pour la première édition du Rainforest Festival. Que penses-tu de ce concept d’allier musique, sport et éco-responsabilité?
Je pense que c’est vraiment une bonne chose parce que cela donne aux gens une bonne raison de sortir comme vous le faites sans blâmer les gens, sans être dans un discours culpabilisant du genre « hey mec, tu dois prendre soin de la Terre! On va tous mourir si on ne fait rien maintenant! L’heure est grave! » Au contraire, c’est « peaceful » et ça te montre que tu peux agir et prendre soin de ce qui t’entoure de façon très simple. Je trouve que c’est une bonne idée de rallier les gens autour de la musique, quels que soient leurs horizons, que l’on se sente concerné de près ou de loin par les questions environnementales, il y a toujours quelque chose à apprendre. Moi je ne savais pas jusqu’à maintenant que des arbres seraient plantés grâce à ce festival alors peut-être que je vais choisir une plante et, je ne sais pas, l’embrasser! (rires)
 
Interview : Julie Rayot