Le Weather Winter : finir l’année en beauté

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Les 18 & 19 décembre dernier s’est tenue la seconde édition hivernale du Weather Festival, au Paris Event Center, Porte de la Villette. Nous y étions et nous vous racontons ces deux nuits, en mots et en images. 

2015 se termine en beauté. Définitivement placée, malgré les récents événements, sous le signe de la musique et de la fête, cette année a vu naître deux nouvelles versions du Weather. L’incontournable festival électro s’est imposé, depuis sa création en 2013 par le collectif Surpr!ze, comme une institution de la vie nocturne parisienne. En complément de l’événement principal qui s’est tenu en juin dernier au coeur du Bois de Vincennes et qui avait fait danser Paris trois jours durant, le Weather s’était offert deux soirées supplémentaires : le Winter en février et le Summer en septembre.

Pour boucler la boucle et entrer chaudement dans l’hiver, quoi de mieux que de remettre ça avec une nouvelle édition du Weather Winter, sur deux nuits ?

Weather Winter

Vendredi 19 décembre. Nord de Paris. Dans les couloirs du métro, le son se fait déjà entendre. Notre coeur s’emballe et c’est le sourire aux lèvres que nous franchissons les quelques mètres qui nous séparent de l’entrée du Paris Event Center.

L’équipe a confié l’ouverture du festival à Jeff Mills pour un all night long très attendu. C’est une nuit un peu spéciale qui se profile puisque, dans le cadre du 25ème anniversaire de son label Axis, la légende de la techno de Détroit vient retracer l’ensemble de sa carrière.

Après un warm-up assuré par Antigone, Jeff Mills prend les commandes pour un set de près de 7h. Installé dans la plus petite des deux warehouses, il est imperturbable et nous embarque dans un véritable voyage sonore et visuel. Derrière lui, l’écran géant oscille entre formes géométriques et lignes colorées alors que la salle est balayée par des jeux de lumières envoûtants, bien qu’un peu trop limités à notre goût. Impressionnant de concentration, Jeff Mills jongle délicatement entre ses productions et celles des autres pour nous offrir un instant coupés du monde, une plongée dans son univers musical où les heures défilent sans que l’on s’en aperçoive.

Jeff Mills

Déjà complètement conquis par l’ensemble de la nuit, la dernière heure a eu raison de nous. Loin, très loin, voilà où nous étions pour cette fin de set magiquement intemporelle. Après les dernières notes, lorsque les lumières se rallument, tous les visages semblent dire la même chose : encore ! Ca tombe bien, on recommence demain.

Samedi 19 décembre. C’est Weather Winterreparti ! Pour cette deuxième soirée, la programmation met à l’honneur, comme à son habitude, la techno et la house, avec une warehouse dédiée à chaque style. Si dans la première salle on ne fait pas dans la dentelle avec une scénographie beaucoup plus brute et des jeux de lumière plus directs, la seconde, qui accueillait Jeff Mills la veille, s’est refait une beauté dans la journée avec l’installation de boules à facettes pour renvoyer les lumières des projecteurs et créer une ambiance plus légère et dansante.

Autant le dire tout de suite, le coeur a ses raisons… et le notre nous pousse à aller taper du pied dans la salle principale où la techno a pris ses quartiers.

Après un lancement dans les règles par Taapion Soundsystem, c’est au tour de la tête d’affiche de cette seconde nuit de revenir jouer devant le public du Weather après son passage lors de l’édition de juin dernier. Marcel Dettmann s’installe aux platines et la magie opère. On pourrait regretter qu’un artiste de son envergure ait été programmé si tôt dans la soirée, mais cela n’a finalement aucune influence sur l’ambiance et l’efficacité de son set qui met tout le monde d’accord et fait considérablement monter la température de la salle. Le résident du Berghain quitte la scène à 1h et laisse un public survolté pas prêt à s’arrêter de danser.

Marcel Dettmann

Voices From The Lake prend brillamment le relai et tient la warehouse en haleine pendant 3h. Le duo italien est en forme et nous sert un live de haut vol en allant explorer les froids recoins de la techno. Pas de fioritures, des kicks sombres et des samples épurés. Hypnotisant à souhait.

Notre coup de coeur de la soirée, c’est lui. Shifted. Pendant une heure, l’anglais aujourd’hui installé à Berlin joue en live. Il nous offre une prestation puissante, sans rupture, sans accalmie. Une ascension parfaite du début à la fin. Un vrai beau moment.

Weather WinterPour achever la pan techno de cette nouvelle édition hivernale, le Weather accueille Oscar Mulero pour faire danser les survivants jusqu’au petit matin avec un set de 3h, percutant et sur-vitaminé.

Amour de la musique oblige, nous partons tout de même en voyage au pays de la house en allant jeter une oreille au set de Kenny Dope tout d’abord, puis à celui de Lil Louis un peu plus tard. Les deux artistes incontournables ont offert au public parisien une prestation de qualité et vu l’exaltation ambiante, un souvenir inoubliable.

Avec tout ça, on en oublierait presque qu’il y a de la vie à l’extérieur des deux immenses warehouses. En fin de nuit, il est temps d’aller passer une tête sous la tente du fameux Camion Bazar pour esquisser quelques pas de danse avec sa joyeuse bande et profiter d’une pause bien méritée autour du stand de barbes à papa.

Dimanche 20 décembre. 8h du matin. Il faut redescendre sur Terre, aller prendre le métro et se glisser dans son lit, des notes plein les oreilles et des étoiles plein les yeux. Sauf si l’on décide de finir la nuit à l’after Concrete. Mais ça, c’est une autre histoire.

Weather Winter

Quatrième événement de l’année, ce Weather Winter était une belle réussite. Avec une programmation de qualité et une organisation toujours soignée, le festival ne déçoit pas. Des stands d’animation, un grand choix de foodtrucks, des bars fluides, un système de paiement cashless intelligent et pratique, une sécurité bien gérée… il n’y a pas grand chose à redire de cette édition hivernale si ce n’est que si elle nous a envoyé très loin, musicalement parlant, le Weather Summer nous avait envoyé encore plus loin. Mais c’est simplement une affaire de goûts. Ni plus, ni moins.

Alors, à quand la prochaine édition ?

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WEATHER WINTER by Ludivine Pellissier on Exposure