Le rockeur Tom Petty en 5 chansons

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Il y a cinq mois de cela, le 2 octobre 2017, le chanteur Tom Petty s’en est allé rejoindre Chris Cornell et Chuck Berry au jardin d’Eden étoilé des rockstars. 

Il a été brièvement fossoyeur, puis éternellement guitariste, et chanteur. Il a le fondé le groupe Tom Petty and the Heartbreakers en 1976, et ils ont leur étoile enclavée dans le Wall of Fame, comme une étincelle de cigarette moqueuse qui ne s’éteindra pas.

Il était dandy, il était rockstar. Ses morceaux sont feel good mais émotions ; ses clips vidéos sont déjantés. Il a été musicalement inspiré par Elvis Presley, et les Beatles, sans vraiment ressembler à aucun.

Tom Petty est père de deux enfants, et de bien plus de chansons. La sélection de cinq d’entre elles seulement a été un heartbreak mais c’est un peu l’effet Tom Petty, n’est-ce pas?

  1. DON’T COME AROUND HERE NO MORE 
    1984-85, Southern Accents 

    Plongé dans l’univers d’Alice aux Pays des Merveilles, le clip ressemble presque à du Marilyn Manson lumineux. Tom est le Chapelier Fou, et Alice, transformée en gâteau, se fait manger. 
    L’histoire derrière ce morceau au visuel décalé est croustillante. Tout d’abord parce que Don’t Come Around here No More est une collaboration avec David A. Stewart, du groupe Eurythmics. 

    Après un concert de Eurythmics, Stevie Nicks du groupe Fletwood Mac l’avait invité à une fête chez elle. David Stewart ne savait pas vraiment qui était Stevie Nicks, mais était venu quand même. Stevie s’était séparée de Joe Walsh, du groupe Eagles la veille. David Stewart est allé se coucher dans une chambre, mais s’est réveillé vers 5 heures du matin. Et pour cause, Stevie Nicks était dans la chambre, et essayait des vêtements de style victorien. Le lendemain matin, elle a dit à Joe Walsh de ne plus venir chez elle, et ses mots ont baptisé la chanson « Don’t Come Around here No More ».  David A. Stewart dit se souvenir des essayages de Stevie Nicks au beau milieu de sa nuit comme d’une scène d’Alice aux Pays des Merveilles. 

    Il y a des soirées à ne pas manquer, on en tire de bonnes chansons. Encore faut il s’appeler David A. Stewart, et jouer avec Tom Petty and the Heartbreakers. 

  2. YER SO BAD
    1989-90, premier album solo Full Moon Fever

    C’est l’histoire d’un type, et de sœurs qui épousent un citadin bosseur. Elle divorce et sort avec un chanteur. Le type se demande lequel des deux peut bien être le pire. Le premier mari essaie de se tuer. Et le type se dit que ça ne lui arrivera pas à lui, qu’il a quelqu’un qui le sauvera (« you« ), et puis que ce monde est fou, et puis que t’es so bad.

    Le refrain donne envie de filer à toute allure sur l’autoroute, de courir sans fin sur la plage et de tourner sur soi-même, pieds nus dans son salon. Tout ça en un peu plus de trois minutes.

  3. A FACE IN THE CROWD
    1989-90, Full Moon Fever

    D’une douceur et d’une délicatesse adorable, le morceau raconte l’histoire d’une relation amoureuse. A Face in the Crowd, c’est ce qu’est chaque Amour avant qu’on ne l’aperçoive avec le fond du cœur, et qu’on en tombe éperdument amoureux. 

    A Face in the Crowd
    est aussi un film de Elia Kazan, sortit en 1957.


  4. FREE FALLIN’
    1989-90, Full Moon Fever

    Je me souviens exactement de la première et de la dernière fois que j’ai entendu ce morceau, du vivant de Tom. La première fois, c’était il y a plusieurs années de cela. J’avais trouvé dans mes suggestions YouTube une vidéo live intitulée « Tom Petty & Axl Rose – Free Fallin’ « . Autant vous dire que la perspective d’observer et d’entendre un live de 4.26 minutes projetant simultanément Tom et Axl sur mon écran tenait lieux de réjouissances. Un peu comme une crêpe nutella-speculoos. Ce n’est pas du deux en un, c’est les deux ensemble, et ce n’est pas toujours mieux, mais toujours bon. Et ce live de Free Fallin’ l’était. 
    Axl Rose fait son Axl Rose et gesticule, sautille, tandis que Tom Petty contraste : il demeure calme et confiant. 

    La dernière fois, c’était il y a cinq mois. J’étais dans un bar irlandais d’Helsinki, après un concert d’Arch Enemy. Dès les premières notes jouées à la radio, j’ai reconnu Free Fallin’, et j’ai arrêté le temps l’instant de la chanson pour mieux en profiter. On était le 1er octobre. Le lendemain, c’est l’annonce de la mort de Tom Petty que j’entendais à la radio. C’était la dernière chute libre.

    Free Fallin’ figure dans le top 200 du classement des « 500 meilleures chansons de tout les temps » établi par le magazine Rolling Stones.



  5. LEARNING TO FLY
    1991, The Great Wide Open

    J’ai gardé celle-ci pour la fin, car c’est de loin la meilleure. Ecouter Learning to Fly, c’est comme jetez des confettis d’étoiles à la figure du monde, exactement en rythme avec les riffs de guitare. 

    Tom Petty a affirmé s’être inspiré de l’interview vue à la télévision d’un aviateur pour les lyrics. Le pilote disait « Ce n’est pas si dur d’apprendre à voler, le plus dur c’est de redescendre » [« Coming down is the hardest thing« ]. Le musicien a ajouté que les paroles évoquaient aussi la guerre du Golf, et les images qu’il en avait vu à la télévision [« and the rocks might melt, and the sea may burn… »]. Tom Petty envisageait Learning to Fly comme une « redemption song ».  

    Où que soit Tom Petty aujourd’hui, j’ai la certitude qu’il vole autour des nuages, sans la crainte cette fois, de redescendre. 

     

 

« La musique est probablement la seule vraie magie que j’ai rencontré dans ma vie. »

Tom Petty.

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