[Interview] Les délirants Shaka Ponk ne se prennent pas au sérieux à Solidays 2018 !

0
385

Les délirants Shaka Ponk était en conférence de presse à Solidays 2018. Un groupe sérieux qui ne se prend pas du tout au sérieux et c’est ce qu’on aime.

Très détendu et toujours prêt à sortir une connerie, les Shaka Ponk en la présence de Frah, Steeve et Ion, ont tout de même réussi à aborder des sujets sérieux avec un peu de légèreté. On vous raconte.

Shaka Ponk ça vient de shakyamuni, premier Bouddha officiel, mais aussi veut dire prêtre en malais. On peut dire que vous êtes les prêtres du punk… Est-ce que c’est de la provocation ?

Frah : Le bouddha et le punk c’est ça. Le coup du prêtre on le savait pas nous même, on l’a appris par hasard. Mais c’est vachement bien, ça donne vachement de cachet au groupe. Et pour la provocation, on voulait passer d’un extrême à l’autre.

Steeve : Le fil au centre, l’équilibre à trouver entre tout les sens, mais faut savoir revenir au milieu un peu de temps en temps.

Frah : On était jeune à l’époque, on était un peu foufou, on avait des idées rigolotes.

Vous avez une attache forte avec Berlin. Qu’est-ce qui vous inspire là bas ?

Steeve : Les burritos !

Frah : On s’est créé là bas. Sans vraiment y réfléchir, on s’est inspiré, pas forcement de la ville et des gens, mais de plus être chez nous dans un autre endroit dont on ne parle pas la langue. C’est très intéressant comme expérience et je vous le conseille. Passer des années en immersion dans un autre endroit pour y construire quelque chose d’artistique, ça a du resserrer les liens, c’est sûr ; ça nous a permis de relativiser sur plein de choses qui pourrait faire splitter un groupe. On a appris à se parle à se comprendre, à mettre les vrais problèmes sur le devant de la scène et le reste à la poubelle.

Steeve : C’est un peu le Koh Lanta de la  musique !

Frah : Sauf qu’à Berlin on s’est caillés les miches un peu, surtout quand le chauffage ne marchait plus à la maison. C’était horrible…

Entre novembre 2014 et novembre 2017, pourquoi un si long silence ? Qu’avez-vous fait durant tout ce temps ? 

Steeve : On a travaillé !! On arrivait pas à finir, en fait. On s’est dit : « On a le temps, on va s’arrêter deux ans parce qu’on veut faire un truc assez complexe. » On avait besoin de temps pour ça. On a commencé à développer des idées, à partir dans tous les sens et c’était tellement chouette qu’on avait envie de finir l’album et de vous le montrer, mais en fait on a bossé durant deux ans et demi finalement ! On a pas fait tant de concerts que ça depuis le début, et là on a vraiment envie de jouer et de sortir du studio. Aujourd’hui, on a balancé à 9h du matin, personne ne s’est plaint ! On était content.

Frah : On avait tellement passé notre vie à enchaîner sans s’arrêter et c’était rigolo, on aimait bien faire ça. Mais là on s’est dit : « On va faire comme les autres groupes ; on va se poser, se mettre dans un endroit qui roule pas, donc pas un tour bus et on va faire un disque ! » Donc on demandait comment ça se passe ça ?
Et on nous disait : « Vous venez de faire un concert hier, aujourd’hui vous pouvez ne rien faire, peut être arrêter un mois ou deux… Prenez du temps pour vous. » On a ensuite aménagé un lieu pour enregistrer, on a fait comme si on allait véritablement faire un disque dans un studio et ça nous a prit beaucoup plus de temps qu’avant où ça sortait dans tous les sens. Mais c’est pas mal aussi de prendre son temps ! On va pas le refaire par contre.

Steeve : C’était une bonne expérience. On a apprit plein de trucs : se poser, s’organiser, se désorganiser…

Frah : Défaire les choses. C’est pas mal quand elles sont toutes faites, nickel, finie, de recommencer de zéro.

Dans vos visuels est né un personnage, Goz, qui fait parti du groupe. Est-ce que, par rapport au titre de votre album The Evol’, lui aussi à évolué ?

Frah : Oui ! C’est très bizarre ce singe, il est parti de nulle part. On l’a dilué dans plein de visuels et d’idées différentes. C’est vrai qu’en fonction des tableaux (pas en fonction des albums) on va le représenter différemment : plutôt méca, plutôt guerrier, plutôt animal… En fonction des chansons, il passe d’un état à un autre. C’est toujours difficile parce que les gens ont l’impression que le singe, Goz, c’est celui de la pochette du premier disque. Sur le dernier album on s’est lâché sur le côté Darwin – le sujet de l’évolution qui fait parti des grands débat et des grandes questions : comment on peut arriver à l’état du monde actuel ? Comment une espèce est arrivé à foutre tout ce bordel par rapport aux autres… ? C’est quand même la classe ! 

Est-ce que la réponse à tout ça n’est pas dans le titre de l’album ?

Frah : Si, on s’est amusé avec ce titre qui est une abréviation d’évolution et à l’envers se lit « Love » : amour ! On voit « In Love We Trust » sur le haut de la scène sur laquelle on va jouer. On est très touché qu’ils aient fait ça pour nous (rires).

Steeve : Merci Luc !

Frah : Donc l’amour est la solution, ouais !

Quel est le processus de création pour le côté graphique de vos concerts ?

Ion : Il y a pas de méthode, ni d’ordre. C’est peu conventionnel, on fait un peu tout en même temps. C’est ce qui des fois rend le truc assez excitant. La musique peut aussi bien influencer l’image, comme le contraire. Parfois on part d’un petit gimmick esthétique et ça va nous inspirer du son ; ça dépend qui dans le groupe commence…

Steeve : Mais ya pas de règles, on pourrait dire n’importe comment.

Ion : N’importe comment, c’est une bonne réponse !

Vous êtes en pleine tournée avec la Cigale en fin d’année. Comment peut-on décrire votre show qui est assez visuel et très immersif ?

Ion : On continue la tournée jusqu’au printemps prochain même. On refait une série de Zenith après la Cigale

Steeve : Monkadelic Tour 2, pour prolonger la vie de celui là. On s’est arrêté longtemps, 2 ans et demi, pour le fabriquer. La tournée est passée tellement vite qu’on a eu envie de rajouter des concerts et prolonger la vie folle de ce qu’on vit tous les soirs avec ce spectacle.

Ion : On sait qu’on a quelques beaux festivals là qui commencent aujourd’hui avec Solidays. On pense déjà à changer le show et prendre un peu plus de liberté…

Steeve : Un upgrade !

Ion : Le show est en phase avec ce qu’on était quand on l’a crée, même si on a toujours l’impression que la dernière version est la plus aboutie.

Frah : On est content là ! C’est un cycle bizarre parce que tu te dis : « Ah c’est ça que je voulais faire« . Et ensuite quand tu revois les très vieux trucs et tu te dis que c’était vachement mieux… avec un trampoline Jouet Club ! Mais ça peut s’arranger. Je pense que ça plaira à la prod si on leur dit qu’on veut un trampoline.

Solidays est un festival engagé. Quels sont vos engagements à vous ?

Frah : On est pas mal concerné par les problèmes d’écologie. On est en train de travailler sur un gros projet pour avec la fondation Nicolas Hulot qui va voir le jour la semaine prochaine ; ça nous a prit 3 ans de travail. C’est notre gros dossier !

En savoir plus sur le projet écologique de Shaka Ponk

Frah : On adore venir mettre notre petite pierre à l’édifice du travail de Solidarité Sida et faire des concerts à Solidays. C’est très plaisant au delà de la cause. Qu’est-ce qu’on fait d’autre… On a fait vœux de chasteté en fait dans Shaka Ponk. C’est notre façon d’éviter de proliférer la maladie et de participer à la lutte contre le SIDA.

Steeve : Mais c’est pas une solution qui convient à tout le monde…

Frah : Bon c’est pas que pour ça ; on a décidé d’arrêté le sexe complètement (rires). Par contre pour ceux qui continuent, on sait tous qu’en temps que vieux la seule solution contre le virus, c’est la protection. Mais le problème, c’est que les nouvelles générations ne le savent pas. Il y a un gros travail d’éducation. Faire comprendre aux gamin que ce qu’ils ne voient pas est quand même présent… et dangereux !

Vous disiez avoir collaboré avec la fondation Nicolas Hulot. Depuis qu’il est au gouvernement il vous a proposé quelque chose ?

Frah : Nicolas ? Non. Par contre, nous on lui a proposé plein de trucs mais il répond plus. Depuis qu’il est au gouvernement on le laisse tranquille. Le pauvre, je pense qu’il a beaucoup de sujets à gérer ; ça doit pas être évident. Pour l’instant on fait sans lui mais il travaille en sous-marin, en secret.

Vous avez mis des définitions sur votre site internet dont celle de Backstage : « Salle de jeux entièrement dédiée au plaisir de l’artiste ». Comment va être le backstage ce soir ?

Steeve : On est plein d’artistes, alors imagine, ça va être fou !

Frah : Là, on déjà vu des trucs de Babyfoot…

Steeve : J’ai vu des canards géants…

Frah : Un grand bar… Ce qui va être pas mal, c’est de voir tous les autres artistes. C’est ça qui est génial dans les festivals. Certains tu peux pas les saquer, mais aller… « ça va mon pote ! » Il y a un bon esprit.

Est-ce que vous avez un message à faire passer à Solidays ?

Steeve : C’est un beau festival où on peut se rassembler sous le soleil, il fait beau. Il y a de la musique. Et puis juste retrouver un peu de légèreté pour aborder ou pas des sujets. Il y a des gens qui passent juste pour écouter de la musique. Mais quand on a des sourires sur les visages, ça donne envie de s’arrêter, de parler aux gens, de parler de tout. Ici effectivement, il y a quelque chose qui est visé et les gens viennent pour se sensibiliser aussi. Nous les premiers d’ailleurs ! On déconnait tout à l’heure sur la sexualité, mais on a pas trop le temps de se rencarder sur les nouvelles technologies. On repart les poches pleines de bonnes idées.

Retrouver le report de leur concert à Solidays