[Interview] Oscar and the Wolf à la recherche de l’infini

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A l’occasion de la sortie de son deuxième album studio Infinity ce 29 septembre, nous avons rencontré l’artiste belge Oscar and the Wolf aka Max Colombie il y a quelques semaines. Retour sur les inspirations et influences de son univers bien à lui.

 

JF : Bonjour Max ! Alors, Infinity sort le 29 septembre, que peut-on en attendre ?

Max : L’album va être plus éclectique et dynamique, plus dansant et lumineux, c’est plutôt un « shuffle album ». Je ne vois pas cet album comme un album à écouter du début à la fin afin de ressentir quelque chose de spécial. Pour moi, on va mettre une chanson, peut-être une autre, mais pas l’album en entier. Je ne voulais pas de quelque chose qu’on écoute sans s’arrêter pendant quasiment une heure.

 

JF : Dans Princes, tu chantais « run for the gold, run for the money, run for the infinity » et désormais, Infinity est le nom de l’album. Cela veut-il dire que tu as trouvé l’infini ?

Max : Non, cela veut dire que je veux encore le trouver, que ce soit la vie infinie ou l’amour infini, je veux trouver quelque chose d’infini. C’est pour ça que j’ai nommé l’album comme ça : être triste que rien n’est éternel.

oscar and the wolf infinity

 

JF : Sur ton premier album, tu as dit être inspiré par les séries Six Feet Under et True Blood. Cet album l’est-il toujours ?

Max : Ces deux-là sont toujours un peu présents dans cet album mais surtout Six Feet Under. La série est toujours filmée en plein soleil alors que c’est une série à propos de la mort, littéralement. C’est ce que j’aime beaucoup et ce que je voulais approcher dans cet album. Je ne voulais plus faire de chansons déprimantes, j’ai préféré trouver le juste milieu entre l’obscurité et la lumière, comme Six Feet Under.

 

JF : Quelles séries as-tu regardé ces derniers temps alors ?

Max : J’ai terminé la dernière saison de Game Of Thrones il y a deux jours. J’ai aussi regardé Insecure et Black Mirror. J’ai adoré l’épisode San Junipero avec les deux lesbiennes. D’ailleurs, c’est étrange car j’ai vu cet épisode après avoir terminé l’album et ça m’a frappé à quel point il y ressemblait. Dans l’épisode, il est question d’aller vivre dans un endroit éternel. L’ambiance, les couleurs, les clubs, la plage, tout me correspondait, j’aurais adoré faire la bande originale de cet épisode.

 

JF : Cela aurait été génial ! Revenons à l’album, il a des titres intéressants comme Susato, Exotic et Chevrolet. Peux-tu m’en dire plus sur leurs histoires ?

Max : J’ai imaginé une histoire où je suis dans une voiture en train de conduire dans Malibu et la personne assise à côté de moi est celle qui vient de me briser le cœur mais je suis toujours dans la voiture : la tristesse de cela à côté du vent, des palmiers et de la plage. Et ce serait ces chansons qui sortiraient des haut-parleurs de la voiture. Les chansons sont à propos de désir, de drame et de perte. Il y a aussi un sentiment de cliché romantique : « open up your Chevrolet, kiss me on a holiday » mélangé avec le ton triste.

 

JF : Il y a un morceau qui s’appelle Queen. Est-il à propos de quelqu’un en particulier ?

Max : Non, pas du tout. A la fin de la chanson, je dis « I drink your love like a queen » dans le sens où je bois l’amour de cette personne d’une manière gracieuse et royale, avec beaucoup de distance, comme Cersei ou Khaleesi (Game Of Thrones) le feraient. Si un roi buvait l’amour, de la manière dont je vois les rois, ce serait plus rationnel mais j’ai préféré faire cette métaphore.

 

JF : Et où est passée la chanson The Game ? Elle n’est pas dans l’album.

Max : C’était juste un entre-deux. C’était il y a trop longtemps, c’était un autre chapitre. Selon moi, ça n’aurait pas été une bonne idée de la mettre dans l’album.

 

JF : Sur la pochette d’Infinity, tu ressembles à un vampire triste et sexy. Était-ce que tu cherchais ?

Max : Oui, je voulais être une créature surnaturelle triste, comme un vampire. Il y a une connexion entre le vampire qui pleure et la vie infinie. Je suis la personne infinie mais les larmes prouvent que ça a un coût. Tout ce qu’on veut vient avec des larmes.

 

JF : La pochette est en effet très sombre alors que tu as dit que la musique était plus dansante et légère.

Max : Oui, avec cette pochette plus sombre qu’Entity, je voulais faire un contraste avec la musique. Si on regarde la photo, la musique devient plus intéressante que si ça avait été moi avec des fleurs. C’était ma deuxième idée mais je n’aimais pas cette image pour représenter l’album. Là, c’est le jour et la nuit ; les chansons représentent le jour et la pochette représente la nuit.

 

JF : En juillet, tu as chanté à la première édition de Lollapalooza Paris. Tu t’es bien amusé ?

Max : C’était en début de journée, aux alentours de 14h mais c’était génial, les gens étaient cools !

https://www.youtube.com/watch?v=-5T1BCpgIT4

 

JF : Justement, le même jour, ton groupe et toi avez joué à Tomorrowland en Belgique dans la soirée. Ce n’était pas étrange d’être un groupe live dans un festival d’électro où il n’y a que des DJs ?

Max : C’était étrange dans le sens où on sentait que les gens n’y étaient pas habitués, notamment les techniciens étaient assez stressés par la situation. Je voyais qu’ils n’avaient jamais fait ça, c’était drôle. (rires)

 

JF : D’ailleurs, il y a une question que je me pose depuis longtemps : en Belgique, tu fais de très gros concerts dans des arènes alors qu’en France par exemple, tu joues dans des salles beaucoup plus intimistes. N’est-ce pas bizarre de chanter devant 20 000 personnes un soir et devant 300 personnes un autre soir, en termes d’adaptation ?

Max : Pas vraiment, j’aime les petits concerts. Une fois, nous avons fait un concert dans une arène en Turquie puis le lendemain, nous avons joué devant peu de personnes en Pologne. Il y avait 1000 personnes, dix fois moins que la veille mais ça ne m’a pas choqué. J’aime voir les gens au fond du public. Grâce aux petits concerts, j’apprends plus.

 

JF : Une dernière question pour toi : qu’as-tu de prévu pour les prochains mois ?

Max : Nous avons des concerts en Europe, au Maroc et à Dubaï. Après ça, j’ai quelques collaborations sur le feu. Ensuite, je ne sais pas, peut-être partir en vacances !

 

Infinity est sorti le 29 septembre 2017, au label Pias.

Propos recueillis le 7 septembre par JustFocus