[Interview] Barbara Pravi – 42 min de bonheur avec une artiste engagée

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Après un concert complet et très réussi aux Etoiles le 28 juin, nous avons retrouvé Barbara Pravi le lendemain pour en apprendre plus sur son parcours et son futur album. Une superbe rencontre !

C’est en fin d’après-midi que nous avons retrouvé Barbara Pravi dans le Jardin du Luxembourg. Un jus de fruit pressé au Pavillon de la Fontaine, à l’ombre des platanes, profitant des rayons du soleil déclinant : le cadre idéal pour se retrouver après une longue semaine, l’endroit parfait pour parler d’elle et de son concert de la veille.

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Tu dis avoir été élevée au milieu des livres. Qu’est-ce que ça veut dire pour toi ?
Mes parents sont des « intellectuels« . Mon papa est philosophe, il s’occupe d’une fondation d’éthique et solidarité humaine. Du coup, il publie aussi beaucoup de livres. Ma mère était prof de CP : quand j’étais petite, elle m’a appris très rapidement à lire. J’ai toujours aimé ça. Chez mes parents, il y a une très jolie bibliothèque et chez moi aujourd’hui, c’est pareil. Je pense que quand tu vas chez quelqu’un et qu’il n’y a pas de livre, c’est très triste. Ça fait très vide une maison où il n’y a pas photo, pas d’art… Pas de sensibilité artistique. Moi ça me met mal à l’aise. 

Quel livre a marqué ton adolescence par exemple ? Que lis-tu aujourd’hui ?
Quand j’étais plus jeune, je me souviens que j’avais adoré le Horla. Sinon, je suis une fan absolue de Romain Gary, j’aurais aimé le rencontrer et passer ma vie avec lui (rires). Je lis beaucoup de roman… J’ai jamais lu de policiers, c’est pas un genre qui m’attire. Je lis beaucoup de classiques, beaucoup de Maupassant. Zola, je supportais pas c’était trop énervant. En ce moment je lis les nanas pour faire ma culture de femme : Georges Sand, Marguerite Duras… Simone de Beauvoir… J’adore Simone Veil.

Et quelle place occupait la musique ?
On écoutait beaucoup de musique classique à la maison. Moi j’écoutais la radio, je n’avais pas de genre musical particulier. On avait pas mal de CD de Céline Dion, Jean-Jacques Goldman, Yannick Noah… Mes parents n’ont pas vraiment fait ma culture musicale. Je savais que mon père avait écouté les Beatles, alors je m’y suis intéressée à un moment, mais il n’y avait pas vraiment de transmission de l’art. Je me suis un peu fait ma culture toute seule, en écoutant la radio et par curiosité. Quand j’ai entendu Barbara pour la première fois j’ai détesté, mais la deuxième fois j’ai été bouleversée par La Solitude et du coup je me suis dit qu’une nana qui avait fait un texte comme ça, une chanson aussi forte, en avait sûrement fait d’autres. Et tu découvres que tout est génial !

Et toi ? Comment es-tu arrivé à la musique ?
Hier soir, pendant le concert, des copines m’ont dit que je chantais dans la cour de l’école… Je ne m’en souviens pas du tout ! Pour moi, ça ne devait pas avoir un sens profond à l’époque. La scolarité a été un enfer pour moi. Quand j’ai eu 20 ans, je me suis rendu compte en faisant du droit que je ne supportais vraiment pas les études. Je faisais ça pour faire plaisir à mes parents, par respect pour eux ; iIs ont tellement galéré avec moi. Et puis je me suis dis, je suis pas plus bête que n’importe qui. Au final, j’ai réalisé que c’est plus une question de sensibilité : je ne me sentais pas à ma place. Ma meilleure amie m’a dit alors que le seul truc que j’aimais faire et pour lequel j’étais douée, c’était chanter. Il fallait que j’essaye ! Je me suis donnée jusqu’à 25 ans pour en vivre ; si je peux payer mon loyer et mes courses, alors c’est que j’aurais réussi quelque chose.

Tu as commencé comme Solange dans Un été 44. Comment as-tu été repérée pour faire parti de ce spectacle ?
On connaissait Erick Benzi, qui était le directeur musical de ce spectacle. Il a écrit pour Céline Dion, Garou, Florent Pagny… Travaillé avec Jean-Jacques Goldman. Pour les 70 ans de la libération, il a eu l’idée de faire un spectacle en Normandie. Il a reçu une chanson d’Aznavour et a appelé mon père (qui avait du lui dire que je voulais chanter) pour me proposer de l’enregistrer. Plus de nouvelles pendant 2 ans. J’en avais oublié l’existence de cet enregistrement. Et puis un jour, il me rappelle pour me dire qu’un producteur aimerait faire de son spectacle, une comédie musicale, et me propose de faire partie de l’aventure. J’ai dit oui !
Le producteur, c’était Valery Zeintoun. On a un truc assez fort, lui et moi. Du jour où on s’est rencontré, c’est comme si on se connaissait. On a su que ça marchait. C’est un vrai personnage : entier, avec une forte personnalité. Soit tu l’aimes, soit tu le détestes, il n’y a pas de juste milieu. C’est une histoire d’alchimie de caractère.

Quand as-tu rencontré Jules Jaconelli avec qui tu travailles tes textes ? 
Pendant la période de blanc de 2 ans. Je l’ai rencontré dans un bar dans lequel je travaillais. On s’est super bien entendu. J’écrivais pour moi et on avait envie de bosser ensemble. Il m’a demandé de lui montrer mon journal intime et mes poèmes… C’est la première personne à qui j’ai montré mon écriture. Finalement en faisant ce métier, j’ai appris progressivement tout ce dont j’étais capable. Mon rapport aux mots était très personnel et intime… Je ne pensais pas un jour être capable d’écrire des textes qui pouvaient toucher des gens. 

Presque 1 an que Pas Grandir est sorti. Quel est ton ressenti par rapport au chemin parcouru ?
C’est énorme ! Cette chanson est rentrée en radio récemment ; elle a mis du temps, mais je suis très fière parce que cette chanson a un sens et je ne voulais pas qu’on la prenne à la légère. Je suis très contente de l’équipe avec qui je travaille, de mes attachés de presse. Ils ont cru au projet et il se sont battus pour que le titre soit compris comme je l’ai écrit. 

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Le message de ton premier EP semble bien passé. Hier pendant le concert, le public était très attentif. Cet EP a aussi été une très belle découverte et surprise pour nous. Il a du sens ! Et bien que tu dises « te raconter« , ce n’est pas que de l’égo trip ; ça va beaucoup plus loin avec des thèmes plus universels. Est-ce que tu penses que c’est quelque chose qui manque à la pop française actuelle ?
Je pense que le problème ne vient pas de là. Il faut laisser le temps aux artistes de se développer. Moi j’ai eu 3 ans avec tout ce que ça implique de doute, de tourner en rond, de pas savoir où tu vas, d’être perdu… Aujourd’hui on pense en single, plus en carrière. On dissocie trop souvent l’image de l’artiste avec qui il est vraiment. Moi, à part mon nom que j’ai changé, je suis la même personne sur scène et dans la vie. Je pense qu’il manque cette profondeur là. Pour rentrer en radio et plaire à un large public en pop, il faut être lisse. Mais l’histoire de la musique a prouvé ces 5 dernières années, que ceux qui avaient plus de profondeur étaient ceux que le public réclamait.

Tu pense à des artistes en particulier ?
Stromae
Louane est une nana qui n’est pas lisse, parce qu’elle est tellement émouvante et touchante ; son histoire est tellement lourde de sens que les gens l’ont adoptée.
Christine & The Queens : elle, c’est une vraie artiste. Tu ne peux pas dire le contraire quand tu vois jusqu’où elle pousse son style et son délire. Que tu aimes ou que tu n’aimes pas, la nana a la classe et assume à fond. 
Eddy de Pretto, Jain

Comment tu écris ?
Quand j’écris mes chansons, je commence toujours par le texte, parce que j’ai besoin de mettre des mots avant de mettre une mélodie. Je pense que quand tu es sincère, tu n’es pas lisse et quand tu n’es pas lisse c’est ce qui marche vraiment.

Est ce que tu penses pouvoir être un porte étendard pour ta génération ?
J’ai toujours été très revendicatrice. C’est dans ma personnalité, c’est sûr et certain. Je suis une fille polémique avec des convictions que j’aime bien défendre. Je ne me suis jamais posé la question de les défendre à grande échelle. Et en même temps, je fais de la musique et je dis des choses ; l’idée c’est qu’elles soient entendues par un public. Hier 250 personnes ont entendu mes chansons. Pour l’instant, c’est ma joie et j’ai pas envie de voir beaucoup plus loin. J’ai du boulot qui m’attend dès la rentrée pour commencer à préparer l’album, la pochette… Pour moi c’est ça le plus important et la suite. On en reparle dans 2 ans (rires).

On a rencontré Suzane à Solidays cette année, qui a aussi une expérience de serveuse. Il semblerait que ce métier soit inspirant. Est-ce que ça a été le cas pour toi aussi ?
Je comprends très bien ce que tu veux dire et ce qui a pu l’inspirer. C’est vrai que ce métier est riche d’inspiration. Dès que tu as une âme créatrice et artistique tout peut être une source d’inspiration. Je trouve sa démarche intéressante et je vois très bien ce qu’elle a pu trouver d’intéressant à prendre dans le quotidien d’une serveuse.
Ce que je trouve inspirant pour écrire, c’est quand tu parles à quelqu’un. Tu n’as pas idée des expressions et punchline que tu peux trouver juste en écoutant parler les gens. Moi j’ai 3700 notes dans mon téléphone qui ne me servent à rien. Mais quand tu les relis, tu ne te souviens plus qui te l’a dit et dans quel contexte et ça t’inspire de nouvelles choses. Ton imaginaire part ailleurs !

Ton côté à fleur de peau nous a beaucoup touché pendant le concert. A plusieurs reprise, tu nous donnes des frissons et des larmes aux yeux. On sent que toi aussi tu es très émue. Comment fais-tu pour maîtriser cette émotion sur scène ?
En fait, je suis toujours sur le fil
. Je ne me laisse pas submerger par l’émotion parce que sinon je pleure, et là, je ne peux plus m’arrêter. Je suis à 200% dans la chanson, mais c’est quelque chose de corporel… Je sais la limite à ne pas franchir pour ne pas m’effondrer.
Le Malamour, il faut quand même arriver à prendre de la distance pour chanter cette chanson. C’est un truc qui est tellement présent pour moi… J’ai des images : quand je dis tel mot, j’ai telle image qui me revient… Je me force à penser à cette image pour rendre l’émotion plus vraie pour moi, mais je ne vais pas au bout pour ne pas me laisser submerger. Pareil pour Louis et Deda. Ce sont des projections et je sais où il faut les arrêter. Mais Malamour est celle sur laquelle je fais le plus attention. C’est délicat pour moi.
Pour Kid c’est différent : pour le coup c’est un peu la chanson porte drapeau. Je repense à l’état dans lequel j’étais quand on a écrit la chansons avec Tomislav. On était pleins de revendication.

Tu arrives à chanter des choses aussi dures mais des mélodies ou des rythmes qui sont souvent légers. Comment es-tu arrivée à ce contraste entre les thématiques et la musique ?
Je crois que tu peux vivre des choses horribles et ne pas avoir envie de t’apitoyer sur ton sort. En musique c’est pareil.
Je suis quelqu’un de globalement souriant et joyeux. C’est rare les moments où je suis profondément triste. Dans mes chansons c’est pareil. A un moment donné il faut avancer et c’est comme ça que je vois la vie. Je ne pense pas qu’il faille ajouter du drame au drame.

C’est aussi le ressenti qu’on a eu en écoutant ton EP et tes nouveaux titres sur scène. Il y a un côté Carpe Diem très présent dans tes textes. Que ce soit dans Sarah, dans L’Oubli… Tu parles de mort et de maladie, mais tu arrives à trouver un sens et un message super positif au fond.
Tu as tout compris. Merci ! Oui c’est exactement ça. Je trouve ça important de pouvoir parler des choses.
Pour L’Oubli, La maladie d’Alzheimer est vraiment une maladie difficile pour les familles. Moi je le vis avec ma grand-mère. C’est Deda mon grand père qui s’occupe d’elle. C’est monstrueux pour les enfants parce que tu te souviens de rien ; c’est dur pour les personnes qui s’occupent d’eux, parce que tu hésites à les mettre en maison de retraite… Mais dans les moments de lucidité, tu te dis que tu peux pas faire ça. C’est des contradictions et des questions d’éthique en permanence. Moi je ne l’ai jamais connu sans la maladie… Je n’ai jamais eu de relation de petite fille avec elle. Je vis par procuration la tristesse de mon père et mon grand père. J’essaie d’avoir un regard distant et en accord avec ce que je pense profondément de tout ça.
Pour Sarah, c’était la mère d’un de mes ex. J’ai connu mon ex quand elle est décédée. Il était dans le remord de ne pas avoir dit ce qu’il avait à lui dire et passait son temps à faire des projections de sa mère sur moi. Au départ j’étais compatissante et nous les femmes on a tendance à jouer ce jeu d’ailleurs. Mais au final, je vivais avec le fantôme d’une femme que je n’avais pas connu. C’est de ça que parle cette chanson et des regrets qu’on peut avoir quand on se dit pas tout.

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Malamour est dédicacé à tous les Bertrand Cantat et Harvey Weinstein. Est-ce qu’une carrière peut être complètement effacée par un acte comme celui qu’à fait Bertrand Cantat ?
Je pense que quand tu es un personnage médiatique tout ne t’es pas permis
. Tu te dois de donner un peu l’exemple. Je peux concevoir que parfois ton cerveau puisse vriller et qu’on puisse être en colère au point de devenir fou ; j’imagine aussi les dégâts lorsque tu reviens à toi et que tu constates les conséquences de ce que tu as fait… Mais je ne comprends pas pour autant.
Là, c’est pas un acte sur un coup de folie. Quand on bat quelqu’un, il y a pas un geste qui engendre la mort, mais plusieurs coups qui amènent à la mort ! Ce qui est super délicat, c’est que Bertrand Cantat avait une superbe carrière artistique, mais aujourd’hui ce n’est plus possible pour lui de revenir sous le feu des projecteurs. Il a toujours des fans, il a un restaurant qui marche… C’est même plus une question d’argent. Il pourrait très bien continuer de signer des textes pour d’autres artistes. L’erreur qu’il a faite c’est de vouloir revenir dans la lumière. La couverture des Inrocks était de trop ; il y avait une limite à pas franchir et là avec ce qu’il se passe … La libération de la parole… C’est trop tard, c’est fini ! C’est toujours difficile de juger quelqu’un sur un acte, mais cet acte là est trop grave. Quand tu as fait quelque chose comme ça, qui que tu sois, t’as plus le droit d’être sur le devant de la scène. Tu n’as plus le crédit nécessaire pour revendiquer certaines choses.
C’est encore plus vrai quand tu es médiatisé. Tu as un rôle, tu peux plus te permettre de faire n’importe quoi. Les débordements parce que tu as trop bu ou tu t’es drogué… C’est pas possible ! Tu as une responsabilité de ton image pour toi et pour les gens avec qui tu travailles aussi, pour ceux qui tu peux inspirer. Regarde les footballeurs : quand tu ne sais pas aligner trois mots, mais que tu gagnes des millions, imagine l’image que ça donne aux enfants !

Dans ta setlist d’hier soir, on a vu qu’il y avait une chanson barrée. C’était laquelle et pourquoi ?
Oui, en effet. Elle s’appelle Je Mens et c’est une des premières chansons que j’ai faites que je devais mettre dans l’album. Finalement, j’ai décidé de la retirer de l’album et du live pour ne plus la chanter. Elle est très cool, mais elle est datée et c’est une chanson coécrite. Le texte n’est pas de moi à la base, donc ce n’est pas une chanson qui me touche plus que ça. C’est très bien écrit, c’est malin, mais je n’arrive pas à m’impliquer dedans. Toutes les chansons que j’ai chanté jusqu’ici ont trois ans à peu près et aucune de m’ennuie, je les aime toutes. Les textes et les mélodies sont toujours aussi actuels. Celle-là m’inspire moins.

Est-ce que tu peux nous parler un peu plus de Cœur Muet ?
Elle parle de mon meilleur ami qui est parti faire l’armée en Israël du jour au lendemain.
C’était un fêtard, un peu dandy, un peu artiste maudit. Quand il a décidé de partir, avec mes amis, on a pas compris ; ça lui ressemble tellement pas. Il était là hier soir pendant le concert ; je le regardais pendant que je chantais. Ce monde là n’est pas le notre, c’est très délicat. Il est parti pour se trouver, mais dans l’armée… Je pense qu’il s’illusionne sur le rôle d’une armée. Une armée n’a jamais un rôle de bienfaiteur. A partir du moment où tu as une arme dans les mains, il est difficile d’avoir un rôle bienveillant. Je ne suis pas certaine qu’il se soit trouvé dans l’armée.

Tu as fini ton concert sur un numéro de claquette. Ça te manque le spectacle ? La comédie musicale ?
Non pas spécialement. J’aimerais bien faire du théâtre, mais pour des projets à part.
Là, j’ai choisi toute mon équipe : mes musiciens, mon ingénieur son, mon ingénieur lumière et ça j’adore, parce que je sais avec qui je travaille. Dans Un été 44, tu te retrouves projetée dans un truc déjà constitué ; tu es obligé de t’entendre avec des gens que tu as pas choisi. Il y a parfois des regards, de la jalousie. T’es obligé d’être dans un esprit de groupe. Moi j’ai toujours eu du mal avec cet état d’esprit. C’était délicat pour moi dans mes rapports aux autres, mais professionnellement, ça m’a beaucoup appris. Mais je ne me vois pas recommencer cette expérience. Les claquettes par contre, c’est parce que j’ai fait de la danse et que j’adore ça depuis très longtemps. C’est un rêve de gamine que je me suis décidée à réaliser. Je voulais en faire dans mes clips. J’en fais un peu dans Je sers avec mon prof de claquette justement ! C’était un petit challenge : ça fait un peu plus d’un an que j’en fait, je me suis dit que j’allais en faire sur scène. C’était la première fois de ma vie que j’en faisais devant un public. C’était assez fou et j’ai adoré !

Qu’as-tu prévu de faire cet été ?
Je vais travailler quelques nouveaux titres pour l’album.
Beaucoup existent déjà, mais je voulais compléter… A la rentrée de toute façon, toute mon attention va être sur l’album.
Et puis peut être aller passer quelques jours à Saint Raphaël 😉

Site officiel de Barbara Pravi