« Every Country’s Sun » : et Mogwai rassure ses fans, et les autres

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Avec son 9ème album, Mogwai s’élève en affirmant sa ligne rock.

Cela fait plus de 20 ans qu’existe Mogwai. Peu de groupes atteignent une telle longévité, et chaque album est l’occasion de se questionner sur son avenir. C’est avec le producteur de deux de leurs premiers albums que les musiciens ont enregistré. Fallait-il s’attendre alors qu’ils retournent vers les sonorités du rock ? La question se posait d’autant plus qu’avec le départ de son guitariste John Cummings, et le tournant électronique pris avec les synthétiseurs sur son précédent album Rave Tapes, on pouvait penser que la ligne musicale du groupe de Glasgow pourrait être redéfinie.

https://www.youtube.com/watch?v=cfdqzVYt8Do

 

Un album rassurant

Le premier morceau Coolverine, fournit une introduction superbe qui ne noue avec des sonorités électroniques qu’en milieu de morceau. Le mélange prend toujours aussi bien, sans rien céder à l’électronique. La reprise qui lance véritablement le morceau, fine et métallique, donne sa place aux cuivres qui se font plus présents. Party in the dark, le second morceau est véritablement le plus entraînant de l’album. Les lignes vocales se font écho en un refrain optimiste (« taken from those spirals […] hungry for another piece of mind »), haletant et un rien pop. On le réécoute en boucle. Brain sweeties, qui mêle percussion, synthétiseur et clavier, aurait pu faire l’ouverture d’un film mystérieux. Mogwai ne s’est d’ailleurs pas lassé de travailler avec des cinéastes depuis des années. Un morceau pensif et peut-être perturbant. Le morceau Crossing The Road Material, lui, est éclairé par la guitare électrique.

aka 47 vient ralentir le tempo de l’album, tandis que dans 20 size, l’auditeur est embarqué dans une montée progressive que vient éclairer une éruption sonore, très gracieuse même si mélancolique. 1000 foot face prétend à faire redescendre l’intensité et nappe l’auditeur dans un cocon, pour mieux l’en extraire, avec des percussions sans cesse plus présentes et entêtantes. Don’t believe the Fife prend de l’amplitude avec un clavier aigu, alors que Battered at a scramble fait la part belle à la guitare, n’en déplaise à John Cummings qui a quitté le groupe. Presque en fin d’album, Old Poison tracte un son violent et puissant qui dégringole dans ce morceau tirant vers le fond. Pour finir tout en beauté, Every country’s sun conclut avec le titre éponyme de l’album. En produisant une synthèse des tendances qui se démarquent au sein de l’album, il peut laisser l’impression qu’il en constituerait aussi bien la conclusion que le prologue.

Mogwai, même amputé de son guitariste, démontre avec cet album qu’il possède une continuité qui rassurera les fans des premiers temps. Et il démontrera à ceux qui l’écouteront pour la première fois avec l’album Every country’s sun, que c’est d’un grand groupe qu’il s’agit.