[Critique] Polyphia – The Most Hated EP : un rattrapage en règle

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Quoi de mieux qu’un EP pour remettre les choses à plat après un deuxième album fainéant ? Polyphia semble s’être posé les bonnes questions, et livre un six-titres bien garni, débordant de bonnes idées. Une réalisation qui viendrait presque voler la vedette à Chon sur le créneau du Rock instrumental technique.

Tout débute sur quelques notes huileuses, que l’on pourrait presque mettre au crédit d’un Stevie Ray Vaughan. Un petit blues des familles pour mettre en jambes ? Pourquoi pas ! The Most Hated bénéficie — contrairement à ses prédécesseurs — d’une science de la progression salvatrice pour le plaisir d’écoute (et nos oreilles). Muse, et surtout Renaissance, souffraient de gimmicks un brin lassants, laissant un arrière-goût de répétitivité.

Alors si l’entame Loud fait office de chauffeur de salle, le single Icronic achève de nous décoller les semelles. Tube instantané avec son riff ravageur, le titre nous confirme que le quatuor texan compte bien entériner son virage plus électronique. Des instrumentations toujours aussi précises donc, mais désormais accompagnées par de parcimonieux samples vocaux qui viennent réchauffer des compositions parfois un peu froides.

Une appétence électronique que vient confirmer le très saccadé Goose. On retrouve dans ce morceau un son moins saturé qu’à l’accoutumée. Les guitares se font crunchy, pour laisser plus de place à des atmosphères travaillées. Toujours est-il que la recette du nouveau Polyphia fonctionne à plein.

L’EP se poursuit par un 40OZ épileptique. Peu mémorable, cette track opte pour une démonstration technique qui manque d’âme. Un écart rapidement rattrapé ne serait-ce que par les 20 premières secondes de Crosty, d’une sensibilité rare chez Polyphia. Ici encore, le groupe troque sa batterie classique pour une instru Trap du meilleur effet. Un mélange de styles qui semble être là pour durer.

Comble du troll : ‘The Worst’ constitue tout simplement le meilleur cru de l’EP de Polyphia. Synthèse parfaite, le titre se pose en démonstration du talent des quatre garçons, et clôt à la perfection une demi-heure musicale presque mémorable.

Pierre Crochart