Astropolis : au pays des merveilles

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Début juillet s’est tenue la 22ème édition du festival Astropolis. Justfocus y était. Récit d’une nuit en terre bretonne. 

Il a beau être le plus vieux festival français de musiques électroniques, il n’en est pas moins l’un des meilleurs. Chaque année, nous entendions parler d’Astropolis comme l’événement à ne pas manquer. Si la réputation de ses hôtes le précède, sa programmation achève sans mal de convaincre tout féru d’électro qui se respecte. Il était temps que la rédaction parisienne de Justfocus aille jeter un oeil à ce qu’il se passe en Bretagne. 

Samedi 2 juillet, la team électro part en expédition. Paris-Rennes, Rennes-Brest. Boots aux pieds et K-Way dans le sac.
Après 7h de trajet, direction Beau Rivage, le spot parfait pour une fin d’après-midi avec vue sur la rade, à deux pas du château, au (très bon) son d’AZF, qui semble, sans difficulté, séduire un public très éclectique, venu en nombre pour cet événement en accès libre. 

L’heure tourne et il est temps de se diriger vers la soirée principale, grâce au service de navettes mis en place. C’est qu’il y en a de la route pour rejoindre le bois et le Manoir de Keroual, qui accueillent traditionnellement Astropolis. Dérivé des raves des années 90, le festival garde son esprit libre et sa folie en nous embarquant dans la nuit, au fin fond d’on ne sait où.
Et ça fait du bien. 

AstropolisAprès un tour en bus et quelques minutes de marche, nous y voilà. Pas le temps d’explorer les lieux, on garde ça pour plus tard et on file voir DNGLS aka Maxime Dangles qui débute son live. Chouchou de la rédaction, le jeune producteur archi talentueux n’est pas venu seul : son mur modulaire est là et dans la cour du manoir, le public se laisse porter par l’impressionnante performance de l’artiste.

Ce n’est que le début de la nuit, mais la pluie vient déjà nous tenir compagnie. C’est l’heure de sortir l’imper, protéger l’appareil photo et passer entre les gouttes pour aller faire le tour du propriétaire. Au delà des cinq scènes, les organisateurs savent comment toucher notre âme d’enfant. Entre une grande roue, des auto-tamponneuses et une folle déco lumineuse dans les arbres, Lewis Caroll n’est pas loin et nous voilà au pays des merveilles, avec des yeux grands comme ça. La pluie devient anecdotique et si il y avait des flaques plutôt que de la boue, on sauterait volontiers à pieds joints. 

Astropolis

Après un passage par la scène Tremplin, direction la scène Chill Out, laissée, pour la quasi totalité de la nuit, entre les mains du label allemand Kompakt. Havre de paix dans l’agitation du festival, c’est le spot idéal pour les fêtards mouillés et fatigués.
Sur la scène Astrofloor, c’est Len Faki qui prend les commandes. Il est l’heure de se faufiler sous l’immense chapiteau, aux abords encore praticables, et de savourer son set hyper puissant qui, comme d’habitude, donne un aller simple pour les étoiles. 

Et comme à Astropolis on ne fait pas dans la dentelle, l’artiste qui suit n’est autre qu’Electric Rescue, fondateur du label Skryptöm et habitué des lieux. Fort de la récente sortie de son second album « Parallel Behaviors », l’autre chouchou techno de la rédaction, offre un excellent live. 1h de douce violence et de pure beauté sonore. 

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Le temps passe et l’on s’extirpe, non sans difficultés, du chapiteau pour aller jeter une oreille à la scène de la Cour et à la Mekanik. Sur la première, c’est un autre live que l’on retrouve avec le très bon duo Trunkline, composé de Madben et Yann Lean. Sur la seconde, on admire, les pieds enlisés dans la boue, la folie de Manu le Malin qui tient éveillés les festivaliers jusqu’à ce que le jour pointe le bout de son nez. De retour sur l’Astrofloor, on assiste à la fin du set efficace d’Agoria qui passe le relais à Maceo Plex pour un closing en forme de générique de fin d’une mémorable soirée arrosée. 

De bon matin, le bois de Keroual et son manoir ont plus l’air d’un champ de bataille que d’un spot idyllique de festival estival. Et pourtant, n’en déplaise aux rabats-joie qui diront qu’il fallait s’y attendre car « en Bretagne, il pleut tout le temps », pour rien au monde nous n’aurions loupé cette nuit les pieds dans l’eau.

AstropolisAu final, nous aurons écouté des sets de qualité servis par des artistes exceptionnels, vu des gouttes d’eau scintiller à travers les magnifiques jeux de lumières, dansé les yeux fermés, constaté une organisation exemplaire, admiré l’enceinte du manoir et les installations lumineuses perchées dans les arbres, croisé des déguisements d’animaux sauvages et des Stan Smith plus très blanches, évité 1000 glissades, assisté à des bains de boue improvisés, échangé de nombreux sourires, mais surtout, nous aurons vécu Astropolis. Festival pluvieux, festival heureux. A l’année prochaine.

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Photos : ©Ludivine Pellissier